La communauté internationale promet 5,8 milliards d’euros pour la Syrie, une aide en baisse malgré des besoins criants
Lors d’une conférence des donateurs à Bruxelles, les pays participants se sont engagés à verser 5,8 milliards d’euros pour soutenir la reconstruction de la Syrie, un montant inférieur aux promesses de l’année précédente. Cette baisse s’explique notamment par le retrait des États-Unis, autrefois premier contributeur.
La neuvième édition de cette conférence a marqué un tournant avec la participation officielle des représentants du gouvernement syrien, dirigé par une coalition ayant mis fin au règne du clan Assad. Dubravka Suica, commissaire européenne pour la Méditerranée, a annoncé que 4,2 milliards d’euros seraient alloués sous forme de dons et 1,6 milliard en prêts. Cependant, ce chiffre reste en deçà des 7,5 milliards promis en 2024.
Les États-Unis, sous l’administration Trump, ont suspendu leur aide internationale, y compris celle destinée à la Syrie. Natasha Franceschi, représentante américaine, a rappelé que Washington avait été le principal donateur avec plus de 18,3 milliards de dollars engagés depuis 14 ans. Elle a toutefois précisé que les États-Unis comptaient désormais sur d’autres nations pour prendre le relais, sans fournir de détails sur leurs contributions futures.
L’Union européenne, de son côté, a augmenté son engagement à près de 2,5 milliards d’euros, témoignant de son soutien renouvelé. Cependant, la situation en Syrie reste fragile. Le pays est toujours en proie à des violences intercommunautaires, notamment dans l’ouest, où des massacres récents ont fait près de 1.400 victimes civiles, principalement parmi la communauté alaouite.
Assaad al-Chaibani, ministre syrien des Affaires étrangères, a assuré que son gouvernement s’efforcerait de traduire en justice les responsables de ces atrocités. Il a également souligné que l’ère de la tyrannie était révolue, appelant à une transition pacifique.
Malgré ces déclarations, les défis sont immenses. Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, a rappelé que 14 ans de guerre avaient coûté à la Syrie près de 800 milliards de dollars de PIB, détruisant ses infrastructures essentielles. La communauté internationale, tout en condamnant les violences, reste prudente. Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, a insisté sur la nécessité de maintenir le processus de levée des sanctions pour éviter un chaos généralisé.
Enfin, Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge, a mis en garde contre les risques d’une nouvelle vague migratoire si la Syrie ne reçoit pas un soutien suffisant. Les besoins humanitaires et économiques du pays restent colossaux, et l’avenir de la reconstruction dépendra largement de la mobilisation continue des donateurs internationaux.