Nous rejoindre sur les réseaux

France

Six ans après le « trauma », début des réquisitions au procès des attentats de janvier 2015

Article

le

six-ans-apres-le-« trauma »,-debut-des-requisitions-au-proces-des-attentats-de-janvier-2015

Près de six ans après le « trauma » des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, le parquet national antiterroriste a commencé lundi matin à prendre ses réquisitions à l’encontre de 14 accusés soupçonnés de soutien logistique aux jihadistes.

« Il y a des procès plus que d’autres qui font trembler la voix, qui font que le cœur se serre, des témoignages qui nous font écraser des larmes derrière un masque », a déclaré l’avocate générale Julie Holveck devant la cour d’assises spéciale de Paris.

« Chacun sait ce qu’il faisait » le jour des attentats. « C’est un événement disruptif dans l’histoire de chacun », a poursuivi la magistrate, en donnant peu après 09H30 le coup d’envoi de ce réquisitoire à deux voix qui doit se prolonger mardi.

Les 7, 8 et 9 janvier 2015, les frères Saïd et Chérif Kouachi et Amédy Coulibaly semaient « la terreur sur le sol français », en abattant au cours de « trois jours funèbres » 17 personnes, dont des caricaturistes, une policière municipale et des juifs.

Un « tremblement de terre » pour l’ensemble des Français, insiste Julie Holveck: les trois jihadistes « nous ont volé notre bien le plus précieux: notre sécurité », rappelle la magistrate, en saluant la mémoire des victimes d’une voix calme et empreinte d’émotion.

Le procès, qui s’est ouvert le 2 septembre, est « un rendez-vous avec l’Histoire », a estimé l’avocate générale. Mais « de l’horreur de ces faits, on doit s’en extraire » pour « juger des hommes », a-t-elle insisté.

« Processus mortifère »

Quatorze personnes sont poursuivies devant la cour d’assises, accusées de « complicité » de crimes terroristes ou d’avoir fourni armes ou soutien logistique aux trois auteurs des attentats de Charlie Hebdo, Montrouge et de l’Hyper Cacher.

« Sans les accusés, notre trio n’était rien », estime Julie Holveck. « Il n’est pas question de faire payer aux vivants les fautes des morts mais de punir les vivants pour leurs fautes qui ont permis aux morts de tuer sur leur passage (…) Chacun a sa part de responsabilité dans ce processus mortifère ».

Agés de 29 à 68 ans, les accusés encourent des peines allant de dix ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité. Trois d’entre eux sont jugés par défaut, dont Hayat Boumeddiene, ex-compagne de Coulibaly, introuvable depuis sa fuite en Syrie quelques jours avant les attentats.

Dans le box, Ali Riza Polat est celui qui risque le plus gros. Jugé pour « complicité » de crimes terroristes, ce Franco-Turc de 35 ans était « présent à chaque étape de la préparation jusqu’à la veille des attentats », a martelé l’avocate générale.

Multipliant à l’audience les invectives et les coups de sang, cet ami proche du tueur de l’Hyper Cacher a réfuté toute responsabilité dans les attaques, assurant n’avoir rien su des projets mortifères de Coulibaly. Une défense partagée par l’ensemble de ses coaccusés.

Simples lampistes ou jihadistes adeptes de la dissimulation? Au-delà du quantum des peines, le réquisitoire doit être l’occasion pour l’accusation de démontrer le bien-fondé des charges retenues contre les accusés, malgré parfois le manque d’éléments matériels les concernant.

« Zones d’ombre »

L’enquête menée par les juges d’instruction antiterroristes a permis d’identifier deux « filières » impliquées dans la fourniture des armes retrouvées en possession d’Amédy Coulibaly: l’une « belgo-ardennaise », l’autre « lilloise ».

Plusieurs déplacements entre Paris, Lille et la Belgique ont ainsi été mis au jour à l’aide de la téléphonie, clé de voûte de l’accusation. Quelques traces ADN ont par ailleurs été retrouvées, ainsi qu’une liste d’armes signée de la main d’Ali Riza Polat.

Cette « liste de courses », retrouvée dans le garage de Metin Karasular, un trafiquant de Charleroi, mentionne des kalachnikov, des chargeurs, des explosifs, un lance-roquettes, en demandant leur prix. Des types d’armes retrouvées en possession de Coulibaly et des frères Kouachi.

La façon dont cet arsenal a transité puis atterri entre les mains des terroristes reste toutefois peu claire. Et de nombreuses zones d’ombre entourent le dossier, que les débats devant la cour d’assises spéciale n’ont pas permis de lever.

Des « zones d’ombre » que le parquet national antiterroriste a dit « assumer » lundi, en rappelant que les attentats de janvier 2015 avaient été les premiers d’une sanglante série, une multiplicité qui avait freiné les investigations.

La défense, qui plaidera à partir de mardi après-midi, a elle dénoncé le manque de « certitudes » malgré quatre ans d’instruction.

Le verdict est attendu le 16 décembre. Il devait initialement être rendu le 10 novembre mais le procès a été suspendu plus d’un mois en raison de l’état de santé d’Ali Riza Polat, positif au Covid-19 puis victime de complications médicales.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

France

Covid-19 : « La vaccination, c’est le progrès », insiste le ministre de la Santé

Article

le

Covid-19 : "La vaccination, c'est le progrès", insiste le ministre de la Santé

Le ministre de la Santé encourage la vaccination précoce face à la résurgence épidémique.

Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a pris la parole ce mardi pour promouvoir la campagne de vaccination contre le Covid-19, qui a été avancée de deux semaines en raison de la reprise épidémique. Insistant sur la sécurité et l’efficacité du vaccin, il a rappelé que la France disposait désormais de « trois ans de recul » et qu’il n’y avait pas d’effets secondaires graves connus liés à la vaccination.

Initialement prévue pour débuter le 17 octobre, la campagne de vaccination destinée aux populations à risque a été anticipée face à la « reprise épidémique réelle » qui inquiète les autorités sanitaires. Aurélien Rousseau, ministre de la Santé, a tenu à souligner l’importance de la vaccination dans la lutte contre le Covid-19, affirmant que le vaccin actuel était spécifiquement adapté à la souche prédominante.

« Je veux montrer que la vaccination, c’est le progrès », a déclaré le ministre, tout en appelant à une responsabilité collective envers les personnes vulnérables. Il a affirmé qu’il n’avait pas d’objectif chiffré en termes de taux de vaccination pour cette nouvelle campagne, mais qu’il cherchait à convaincre les plus sceptiques en présentant des preuves tangibles de la sécurité et de l’efficacité du vaccin.

Aurélien Rousseau a souligné que la France avait désormais le recul nécessaire pour évaluer les effets à long terme du vaccin, avec « trois ans de recul » depuis le début de la pandémie. Il a également rassuré le public en affirmant qu’il n’y avait pas d’effets secondaires graves connus liés à la vaccination, ajoutant que le vaccin actuel était plus efficace que celui de l’année précédente.

Le ministre de la Santé a exprimé l’espoir de voir une « dynamique » similaire à celle des campagnes de vaccination menées contre d’autres maladies telles que le papillomavirus, la bronchiolite, et la grippe. Il a conclu en encourageant activement la population à se faire vacciner pour contribuer à mettre fin à la pandémie et à protéger les personnes les plus vulnérables.

Lire Plus

Faits Divers

Disparition de Lina : une «opération coordonnée d’envergure» est en cours

Article

le

Disparition de Lina : une «opération coordonnée d’envergure» est en cours

Les enquêteurs intensifient leurs efforts suite à la mystérieuse disparition de l’adolescente de 15 ans.

La disparition inquiétante de Lina, 15 ans, mobilise fortement les forces de l’ordre. Dans le cadre de l’enquête en cours, une « opération coordonnée d’envergure » a été lancée, comme l’a révélé la procureure de Saverne, Aline Clérot, dans un communiqué ce vendredi 29 septembre.

L’opération, focalisée sur « plusieurs points de la zone potentielle de disparition de Lina » dans le Bas-Rhin, vise à vérifier des « informations utiles à l’enquête ». Elle est conjointement menée par la section de recherches de Strasbourg et le groupement de gendarmerie du Bas-Rhin. Soucieuse de l’intégrité de l’enquête, la procureure « en appelle à la retenue et à la civilité de chacun ».

Sur les lieux, un véhicule stationné dans le village de Bellefosse, proche du lieu supposé de la disparition de l’adolescente, a été minutieusement examiné. Curieusement, « cette zone n’avait pas fait l’objet d’un ratissage jusqu’à présent ». Des prélèvements d’ADN ont été effectués sur la voiture, mais les riverains interrogés n’ont pu fournir d’informations pertinentes sur les occupants de la maison devant laquelle elle était garée.

Rappelons que Lina a disparu samedi dernier en se dirigeant vers la gare de Saint-Blaise-la-Roche, un trajet qu’elle effectuait régulièrement. Entre 11h15 et 11h30, deux témoignages confirment l’avoir aperçue sur le chemin menant à la gare. Elle devait y prendre un train en direction de Strasbourg pour rejoindre son petit ami. Son téléphone, encore introuvable, a été localisé pour la dernière fois à 11h22.

Lors d’une conférence de presse mardi, la procureure avait affirmé qu' »aucune piste » n’était exclue. Malgré plusieurs recherches approfondies et le sondage de points d’eau, aucune trace probante n’a été trouvée.

Lina, entrée cette année en CAP aide à la personne près de Saint-Blaise-la-Roche, vit dans une famille recomposée suite à la séparation de ses parents. Elle est la fille unique d’une mère infirmière. La communauté locale, tout comme la famille de l’adolescente, attend anxieusement des nouvelles.

Lire Plus

France

Justice : Éric Zemmour condamné à 4 000 euros d’amende pour injure homophobe

Article

le

Justice : Éric Zemmour condamné à 4 000 euros d'amende pour injure homophobe

Le polémiste et homme politique reconnu coupable pour ses propos controversés sur CNews.

Éric Zemmour, le célèbre polémiste et actuel président du parti Reconquête !, a été condamné aujourd’hui à une amende de 4 000 euros pour avoir proféré des injures homophobes lors d’une apparition sur CNews en octobre 2019. Cette décision judiciaire survient alors que Zemmour envisageait une nouvelle candidature à la présidentielle française.

La condamnation fait suite à une plainte déposée par l’association Stop homophobie, suite aux commentaires controversés tenus par Zemmour lors de son passage dans l’émission « Face à l’info » animée par Christine Kelly, qui avait pour thème la « Procréation médicalement assistée : un progrès ? ». L’émission était diffusée au moment où l’Assemblée nationale débattait d’un projet de loi visant à élargir l’accès à la PMA (Procréation Médicalement Assistée) aux couples de femmes et aux femmes célibataires.

Au cours de cet épisode, Éric Zemmour avait vivement critiqué ces avancées législatives en affirmant : « On a des caprices d’une petite minorité qui tient la main sur l’État et qui l’asservit à son profit et qui va d’abord désagréger la société, parce qu’on va avoir des enfants sans père et je viens de vous dire que c’est une catastrophe et, deuxièmement, qui va faire payer ses caprices par tous les autres Français. »

Cette déclaration avait suscité l’indignation au sein de la communauté LGBTQ+ ainsi que parmi de nombreux défenseurs des droits humains. L’association Stop homophobie avait donc engagé des poursuites judiciaires contre Éric Zemmour et le directeur de publication de CNews, Serge Nedjar.

Le tribunal a rendu son verdict aujourd’hui, condamnant Éric Zemmour à une amende de 4 000 euros pour injure homophobe, tandis que le directeur de publication Serge Nedjar a écopé d’une amende similaire, dont 2 000 euros avec sursis. L’avocat d’Éric Zemmour, Me Olivier Pardo, a immédiatement annoncé qu’ils feraient appel de cette décision.

L’affaire met en lumière les débats houleux et souvent polarisés qui entourent les questions relatives aux droits LGBTQ+ en France, et souligne l’importance du respect des principes de non-discrimination et de tolérance dans la société française contemporaine.

Lire Plus

Les + Lus