Hier, sur le port de plaisance de Sète, un vaisseau dépollueur à l’énergie entièrement électrique a été mis à l’eau. Le « Waste Cleaner 66 » de l’entreprise bretonne Efinor Sea Cleaner aura fort à faire.
Il va fendre les eaux, mais aussi les déchets ! Si c’est un petit bateau par la taille, son apport lui est grand. Le Waste Cleaner est le vaisseau le plus court de la gamme Sea Cleaner, de 6 à 9 mètres. Il a été conçu dans une logique de maintenance portuaire, contrairement à ses grands frères qui s’occupent de la protection des côtes et de veille hauturier. La firme Efinor est gage de qualité, comme nous le confirme Nicolas Albano au Lamanage du port de Sète : « Le modèle au-dessus a été envoyé sur les côtes varoises, lors de la marée noire. Il a été envoyé pendant 3 semaines pour nettoyer les côtes. Il a été d’une grande efficacité ».
Le Waste Cleaner n’est pas en reste non plus, seul modèle 100% électrique, il dispose de la technologie « double flux ». En clair, il aspire tous les déchets, qu’ils soient solides ou liquides, comme les hydrocarbures. Gilles Soria, maître de port, nous le confirme : « Il s’agit de pompage d’eau noir, d’eau grise et eau de cale à la demande pour tous les plaisanciers ».
Un petit bateau, unique dans le bassin de Thau, dont l’aide est plus que bienvenue.
Une nouvelle arme contre la pollution
L’écologie est au centre des préoccupations depuis de nombreuses années, et le port de Sète semble suivre cette tendance. Florient Martel, chargé de mission au CPIE, nous parle du programme Écogeste : « tout l’été on a des ambassadeurs qui vont à la rencontre des plaisanciers, pour une pratique de la plaisance moins importante sur le milieu marin ». Une belle inspiration, même s’il s’agit d’un programme de prévention et non d’action. Si le service du Lamanage s’occupe des missions de préservations, ses moyens sont parfois limités : « On confine la pollution, mais on n’a rien pour traiter. On a un dépollueur, un camion, le problème c’est qu’on aspire 70 % d’eau pour 30 % de pollution », nous rapporte Nicolas Albano. Un avis que poursuit Géraldine Lamy, chargée de l’environnement au port de Sète : « On contient au maximum les déchets, mais parfois le port de Sète est l’exutoire naturel d’un bassin versant ».
D’où l’intérêt du Waste Cleaner, même si celui-ci n’est pas encore sûr de rester dans les eaux de Sète.
Un bateau en période d’essai
Le port de Sète semble indécis. Le vaisseau dépolluant de la firme Efinor est en test sur deux mois, de juin à juillet. Un autre bateau, également en test, prendra sa relève pour les mois d’août et de septembre. Il s’agit d’un navire de la compagnie Ulysse Écotank. Deux mois chacun, c’est tout ce dont disposent ces engins pour faire leurs preuves. Cela peut paraître bien peu, d’autant que la charge est grande et les activités variées. Pour les plaisanciers d’abord : « deux fois par semaine, il sert de collecte de bord à bord. Sur appel, le plaisancier demande le service et le bateau collecte les déchets », nous informe Géraldine Lamy. Les pêcheurs ne sont pas en reste non plus : « le samedi matin, on va collecter les résidus d’eau de cale au niveau du port de pêche », poursuit-elle.
Pour autant, la mission principale reste la dépollution de l’eau. Il fera donc des rondes, trois fois par semaine en juin et septembre, et tous les jours sur juillet et août. En espérant qu’au moins l’un de ces bateaux réussisse le « test » du port de Sète, et que l’on en voit en nombre dans les prochaines années.
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