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Scandale de corruption en Mongolie : le Premier ministre contraint à la démission après un vote de défiance

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La chute du chef du gouvernement mongol marque l’aboutissement de semaines de mobilisation citoyenne contre des malversations présumées, plongeant le pays dans l’incertitude politique.

Le dirigeant mongol Luvsannamsrain Oyun-Erdene a officiellement quitté ses fonctions après le rejet d’un vote de confiance au Parlement. Ce scrutin, organisé à bulletin secret, a révélé une fracture au sein de l’assemblée : seulement 44 élus ont soutenu le Premier ministre, loin des 64 voix nécessaires pour se maintenir. L’ancien avocat de 44 ans assurera toutefois l’intérim jusqu’à la désignation de son successeur dans un délai de trente jours.

Cette décision fait suite à une vague de protestations populaires déclenchée par des révélations sur des dépenses somptuaires attribuées à son fils, ravivant les accusations de détournements au sein des hautes sphères de l’État. Malgré ses dénégations publiques, qualifiant ces allégations de « calomnies », la crédibilité du gouvernement s’est effritée, accentuant le mécontentement face à une corruption systémique qui mine depuis longtemps les institutions nationales.

La Mongolie, pourtant riche en ressources minières, peine à redistribuer équitablement les bénéfices de son économie, alimentant un sentiment d’injustice parmi la population. Les manifestants, majoritairement jeunes, réclamaient depuis des semaines un renouvellement de la classe dirigeante, symbolisé par des rassemblements massifs devant le siège du Parlement. « Nous voulons une société plus juste », résumait l’un d’eux, refusant de donner son nom complet par crainte de représailles.

Sur le plan politique, cette démission fragilise une coalition déjà instable, formée après les élections législatives de l’année précédente. L’exclusion récente du Parti démocrate de l’alliance au pouvoir a encore compliqué l’équilibre des forces, laissant présager des tensions accrues entre factions rivales. Si les observateurs s’attendent à une continuité dans la gestion des dossiers sensibles, comme la lutte anticorruption, la rue pourrait rester un acteur incontournable dans les prochains mois.

Alors que les partisans du Premier ministre sortant et ses détracteurs s’apprêtent à occuper à nouveau l’espace public, la Mongolie se retrouve à un carrefour, tiraillée entre aspirations réformatrices et conservatisme politique.

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