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Risque de famine à Gaza, dans l’attente d’un vote de l’ONU

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Risque de famine à Gaza, dans l'attente d'un vote de l'ONU

L’ONU a mis en garde contre un risque de famine dans la bande de Gaza, où se poursuivent vendredi les bombardements israéliens, pendant que le Conseil de sécurité tente de sortir de l’impasse pour voter une résolution permettant d’y accroître l’aide humanitaire.

Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, en guerre depuis le 7 octobre, ont réaffirmé jeudi leurs conditions divergentes en vue d’une trêve humanitaire, au moment où les médiateurs multiplient leurs efforts pour parvenir à un compromis.

Les services des Nations unies continuent eux d’alerter sur la crise humanitaire dans laquelle s’enfonce la bande de Gaza.

Environ la moitié de la population devrait se trouver dans la phase « d’urgence » – qui comprend une malnutrition aiguë très élevée et une surmortalité – d’ici le 7 février, selon un rapport du système de surveillance de la faim des Nations unies publié jeudi.

Et « au moins une famille sur quatre », soit plus d’un demi-million de personnes, sera confrontée à la « phase 5 », c’est-à-dire à des conditions catastrophiques.

« Nous avertissons depuis des semaines qu’avec de telles privations et destructions, chaque jour qui passe ne fera qu’apporter plus de faim, de maladie et de désespoir à la population de Gaza », a prévenu sur X le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths. « La guerre doit cesser. »

Sur le terrain, aucun répit n’est en vue. Tôt vendredi, un bombardement israélien a fait cinq morts à Rafah (sud), selon le ministère de la Santé du Hamas.

L’une d’elles a notamment ciblé le côté palestinien du point de passage de Kerem Shalom, faisant quatre morts et interrompant les activités des agences onusiennes pour acheminer l’aide humanitaire via cette route, récemment rouverte par Israël.

« Il n’y a pas d’endroit sûr, tout a été bombardé et les gens ont vraiment peur », a confié Mahmoud el Mash’hid, un homme déplacé par le conflit à Khan Younès (sud).

Plus de deux mois de bombardements israéliens par air, mer et terre ont fait au moins 20.000 morts – majoritairement des femmes et des enfants – à Gaza selon le Hamas, détruit des quartiers entiers et déplacé 1,9 million de personnes, soit 85% de la population, d’après l’ONU.

Israël a juré de détruire le mouvement islamiste palestinien, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne, après son attaque d’une ampleur et d’une violence sans précédent le 7 octobre.

Cette attaque a fait environ 1.140 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur le bilan israélien. Les commandos palestiniens ont en outre enlevé environ 250 personnes, dont 129 sont toujours retenues à Gaza, selon Israël.

Les efforts se poursuivent sur plusieurs fronts pour tenter de parvenir à une nouvelle trêve, après celle d’une semaine fin novembre qui avait permis la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus par Israël et l’acheminement de plus d’aides à Gaza.

Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, basé à Doha, se trouve au Caire pour des entretiens avec le médiateur égyptien. Ziad al-Nakhala, le chef du Jihad islamique, un autre mouvement islamiste qui combat au côté du Hamas et détient aussi des otages, devrait s’y rendre dans les prochains jours.

Israël dialogue avec le Qatar et les Etats-Unis, deux autres médiateurs.

Mais les positions des protagonistes restent très éloignées. Le Hamas pose comme préalable un arrêt des combats avant toute négociation sur les otages. Israël est ouvert à l’idée d’une trêve mais exclut tout cessez-le-feu avant « l’élimination » du Hamas.

L’objectif israélien d’éliminer le mouvement est « voué à l’échec », a déclaré jeudi dans un enregistrement sonore Abou Obeida, le porte-parole de la branche armée du Hamas. Il a de nouveau conditionné la libération des otages à « l’arrêt de l’agression » d’Israël.

Un haut responsable israélien a fait état de son côté d’une « sorte de progrès » après « des rencontres avec les Qataris à deux reprises la semaine dernière ».

« Nous sommes prêts à négocier une nouvelle formule (pour) des libérations d’otages (…) Nous aurons alors besoin d’une pause humanitaire comme la première (fin novembre). Avant et après cela, nous restons engagés à réaliser notre objectif majeur, qui est de mettre fin à l’existence du Hamas », a-t-il dit sous le couvert de l’anonymat.

Depuis lundi, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU multiplient les reports, faute de pouvoir s’accorder sur un texte capable d’échapper à un veto des Etats-Unis, qui ont déjà bloqué deux précédentes résolutions ces dernières semaines.

Mais un nouveau texte édulcoré désormais au goût des Américains qui ne voulaient pas d’un appel à une cessation des hostilités pourrait être voté vendredi.

En attendant, les souffrances perdurent et les proches d’otages tremblent pour eux.

« C’est une roulette russe, nous nous réveillons chaque matin sans savoir quelle nouvelle nous allons recevoir », a expliqué jeudi à la presse Ella Ben Ami, dont la mère Raz a été libérée après 54 jours de captivité mais le père, Ohad, reste retenu à Gaza.

Les destructions occasionnées par les combats ont réduit le système hospitalier de Gaza en lambeaux. Seuls neuf des 36 hôpitaux du territoire fonctionnent encore en partie et tous se situent dans le sud du territoire palestinien assiégé, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

« Même dans les hôpitaux, des gens avec des fractures ouvertes et en sang nous demandent de la nourriture », a raconté jeudi Sean Casey, un employé de l’Organisation mondiale de la Santé, après s’être rendu dans deux hôpitaux de Gaza, Al-Chifa et Al-Ahli. « Si ce n’est pas un signe de désespoir, je ne sais pas ce que c’est. »

L’armée israélienne a elle annoncé vendredi la mort de deux nouveaux soldats. Elle a perdu 139 militaires depuis le début de son offensive terrestre le 27 octobre.

Au-delà de la bande de Gaza, le conflit continue d’alimenter les tensions au Proche-Orient.

Depuis le début de la guerre, les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah, allié islamiste du Hamas au Liban voisin, sont quasi-quotidiens à la frontière. Jeudi, une octogénaire a été tuée et son mari blessé dans un bombardement israélien sur un village frontalier du sud du Liban, selon un média officiel.

Deux civils israéliens ont été légèrement blessés par des tirs du Hezbollah dans un secteur proche de la frontière libanaise, selon l’armée israélienne.

En mer Rouge, la menace d’attaques sur le trafic maritime international de la part des rebelles Houthis du Yémen – solidaires du Hamas – provoque un ralentissement du commerce mondial. Les principaux transporteurs n’empruntent plus cette autoroute de la mer, ce qui a poussé Le géant suédois du meuble Ikea a annoncé de possibles retards de livraison jeudi.

Plus de 20 pays ont désormais rejoint la coalition menée par les Etats-Unis pour défendre les navires en mer Rouge, selon le Pentagone.

Europe

Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol

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Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol

Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.

Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.

Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.

La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.

Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.

Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.

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Europe

Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire

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Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l'arme nucléaire

Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.

L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.

Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.

Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.

La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.

Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.

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Économie

Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio

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Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio

Le sommet du G20 à Rio de Janeiro se tient sous haute tension, avec des enjeux climatiques et géopolitiques majeurs, et l’influence croissante de Donald Trump.

Le sommet du G20, qui réunit les dirigeants des économies les plus influentes du monde, a débuté à Rio de Janeiro dans un contexte marqué par des défis climatiques pressants et des tensions géopolitiques exacerbées. Les discussions, qui se déroulent dans un cadre de plus en plus instable, sont dominées par la nécessité de trouver des accords sur le financement climatique et la gestion des conflits internationaux, tout en anticipant le retour de Donald Trump à la présidence américaine.

Les dirigeants du G20, représentant une part significative du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre, sont confrontés à l’urgence d’agir pour le climat. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à des compromis pour garantir un résultat positif à la prochaine conférence sur le climat, la COP29. Cependant, les divergences sur les questions climatiques et les conflits en cours, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, rendent les négociations particulièrement ardues. La Russie, absente du sommet, continue d’influencer les discussions par son conflit avec l’Ukraine, tandis que la situation à Gaza et au Liban ajoute une complexité supplémentaire.

Le président argentin Javier Milei, connu pour ses positions ultralibérales et climatosceptiques, introduit une incertitude supplémentaire. Buenos Aires a exprimé des réserves quant à l’adhésion à un communiqué commun, ce qui pourrait entraver les efforts de consensus. De son côté, le président brésilien Lula da Silva, hôte du sommet, souhaite recentrer les débats sur les enjeux sociaux et la lutte contre la pauvreté, avec le lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, et la proposition d’une taxation des plus riches, déjà discutée entre les ministres des Finances du G20.

L’ombre de Donald Trump, qui devrait revenir à la Maison Blanche en janvier, plane sur le sommet. Joe Biden, en visite en Amazonie, a envoyé un message fort sur la nécessité de protéger l’environnement, soulignant le risque d’un affaiblissement des ambitions climatiques mondiales sous une nouvelle administration républicaine. Cette perspective alimente les craintes d’une fragmentation internationale accrue et d’un retour en arrière sur les engagements climatiques.

Les discussions bilatérales de Xi Jinping avec d’autres dirigeants illustrent également l’importance croissante des pays émergents et des visions alternatives dans un ordre mondial en pleine mutation. Selon Oliver Stuenkel, professeur en relations internationales, le monde entre dans une phase d’imprévisibilité accrue, où les pays du Sud et la Chine auront plus d’espace pour articuler leurs propres stratégies.

Le G20 de Rio de Janeiro se tient à un moment critique où les leaders doivent naviguer entre les impératifs climatiques, les conflits internationaux et les changements politiques majeurs, tout en cherchant à maintenir un semblant d’unité et d’action collective.

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