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Prix Nobel: la médecine ouvre la saison 2020, année du coronavirus

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Quel prix Nobel de médecine pour 2020, année de la pire pandémie depuis un siècle? La récompense annoncée à Stockholm lundi ouvre une saison des Nobel pleine de suspense, de la littérature en passant par la paix.

Comme tous les ans, la médecine est la première à briller vers 11H30 à Stockholm (09H30 GMT), avant la physique mardi et la chimie mercredi. En fin de semaine suivront les deux récompenses les plus attendues: littérature jeudi et paix vendredi, à Oslo.

Ces deux dernières, sans doute les prix les plus célèbres dans le monde, concentrent habituellement les regards. Mais 2020, année d’une pandémie qui a fait de la science médicale un sujet d’interrogations quotidiennes à travers le monde, est exceptionnelle.

« La pandémie est une grande crise pour l’humanité » qui « illustre à quel point la science est importante », a relevé Lars Heikensten, le patron de la Fondation Nobel, qui organise les prix depuis plus d’un siècle sur la base du testament de l’inventeur suédois Alfred Nobel.

Improbable toutefois qu’un prix couronne des travaux liés directement au Covid-19.

« Nous ne sommes influencés en aucune manière par ce qui se passe dans le monde en ce moment », assure à l’AFP Erling Norrby, ancien secrétaire permanent de l’Académie suédoise des sciences, qui chapeaute aussi le plus récemment créé prix d’économie, remis le lundi suivant.

« Cela prend du temps pour qu’un prix puisse mûrir, souvent dix ans pour qu’on ait le recul nécessaire pour comprendre l’impact réel » d’une découverte, souligne l’expert suédois, lui-même virologue.

Le processus de désignation est absolument secret et l’Académie ne dévoile aucune des plusieurs centaines de nominations qu’elle reçoit chaque année par les personnes qualifiées de par le monde. Experts, journalistes et parieurs en sont donc réduits à des spéculations.

Cette année, les meilleurs « nobelologues » suédois et internationaux verraient bien le prix de médecine aller au tandem formé par l’Australien d’origine française Jacques Miller et l’Américain Max Cooper, lauréats du prestigieux prix américain Lasker l’an passé.

Hépatite, cancer ou lymphocites?

Approchant tous deux les 90 ans – ils sont souvent considérés comme des « oubliés » du Nobel, ils seraient récompensés pour avoir découvert les lymphocytes B et T dans les années 60, une avancée considérable dans la recherche sur l’immunologie, notamment concernant les cancers… et les virus, y compris donc pour comprendre le Sars-CoV-2 responsable du Covid-19.

L’Américaine d’origine libanaise Huda Zoghbi pourrait elle se voir récompenser pour avoir identifié l’origine génétique du syndrome de Rett, une maladie se déclarant quelques mois après la naissance, essentiellement chez les filles, provoquant un grave handicap mental et moteur.

Autres femmes jugées bien placées: la Française Emmanuelle Charpentier et l’Américaine Jennifer Doudna pour le « CRISPR-Cas9 », mis au point en 2012. Sous cet acronyme abscons se cache un outil génétique permettant de « couper » un gène précis, une révolution génétique avec des applications sur les cellules humaines. Leurs travaux pourraient alternativement leur valoir un prix en chimie.

Autres « usual suspects »: les Américain Dennis Slamon et Mary-Claire Kings (cancer du sein), l’Australien Marc Feldmann et le Britannique d’origine indienne Ravinder Maini (polyarthrite rhumatoïde).

A moins que le prix n’aille à la virologie, discipline star malgré elle de 2020? L’Allemand Ralf Bartenschlager et les Américains Charles Rice et Michael Sofia sont sur les rangs pour leurs travaux sur l’hépatite C.

Si les prix Nobel vont bien être annoncés comme prévu cette semaine, le coronavirus a entraîné l’annulation de la cérémonie physique de remise des prix, le 10 décembre à Stockholm. Une première depuis 1944.

Le ou les lauréats annoncés lundi, qui se partageront près d’un million d’euros, recevront leur prix dans leur pays de résidence.

En médecine ou dans les cinq autres domaines récompensés, cette édition 2020 est particulièrement ouverte.

Pour la paix, la liberté de la presse (Reporters sans frontières, Comité pour la protection des journalistes…) ou le climat, avec l’adolescente suédoise Greta Thunberg et les Fridays for Future, sont régulièrement évoqués pour succéder au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.

D’autres pronostiquent un prix pour un organe onusien, par exemple l’Organisation mondiale de la santé, ou pour l’Afghane Fawzia Koofi, féministe et militante des droits humains.

Pour la littérature, les critiques interrogés cette année par l’AFP ont évoqué une quinzaine de noms, avec des profils allant de l’Américano-caribéenne Jamaïca Kincaid à l’Albanais Ismaïl Kadaré en passant par la Canadienne Anne Carson.

A moins que Michel Houellebecq ou Maryse Condé, également cités, n’apportent un seizième prix à la France, en tête du nombre de lauréats en littérature.

Europe

Guerre en Ukraine : des troupes britanniques bientôt envoyées sur le front ?

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Guerre en Ukraine : des troupes britanniques bientôt envoyées sur le front ?

Le Royaume-Uni envisage sérieusement de déployer ses forces armées en Ukraine pour soutenir la sécurité de l’Europe, une décision qui pourrait marquer un tournant dans le conflit.

L’annonce faite par le Premier ministre britannique, Keir Starmer, le 16 février dernier, dans les colonnes de The Telegraph, souligne une volonté claire de participer activement à la défense de l’Ukraine. En effet, Starmer a déclaré que le Royaume-Uni est prêt à assumer un rôle de leader dans l’établissement de garanties de sécurité pour l’Ukraine, ce qui inclut potentiellement l’envoi de troupes sur le terrain. Cette position reflète une prise de conscience croissante des enjeux sécuritaires à l’échelle continentale. Le Premier ministre a souligné que cette décision n’est pas prise à la légère, évoquant la lourde responsabilité de mettre en danger des soldats britanniques pour la cause ukrainienne.

L’engagement du Royaume-Uni ne se limite pas à la rhétorique. Le gouvernement a déjà confirmé un soutien financier substantiel à l’armée ukrainienne, avec une promesse de 3,6 milliards d’euros par an jusqu’en 2030 au moins. Cette aide financière témoigne de la volonté britannique de contribuer de manière tangible à la résilience ukrainienne face à l’agression russe.

Dans la foulée de cette déclaration britannique, la Suède a également indiqué qu’elle n’exclut pas l’envoi de soldats de maintien de la paix en Ukraine une fois qu’une paix juste et durable sera établie. La ministre des Affaires étrangères suédoise, Maria Malmer, a souligné l’importance de négocier une paix qui respecte le droit international avant toute intervention militaire. Cette position reflète une approche prudente mais déterminée face aux tensions actuelles.

Ces annonces conjointes du Royaume-Uni et de la Suède illustrent une volonté européenne de ne pas rester passive face à la situation en Ukraine. Elles indiquent une possible évolution des stratégies de sécurité collective, où la présence militaire pourrait devenir un élément clé pour assurer la stabilité régionale. Toutefois, ces décisions soulèvent également des questions sur les implications diplomatiques et les risques associés à une escalade potentielle du conflit.

L’engagement militaire britannique et la position ouverte de la Suède marquent un tournant dans la réponse européenne à la crise ukrainienne, reflétant une détermination à défendre les principes de souveraineté et de sécurité collective.

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Europe

Les Etats-Unis mettent la campagne électorale allemande sous tension

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Les Etats-Unis mettent la campagne électorale allemande sous tension
Le leader conservateur Friedrich Merz

La campagne électorale allemande atteint son paroxysme avec des tensions exacerbées par le soutien de l’administration Trump à l’extrême droite.

La campagne électorale pour les législatives allemandes du 23 février 2025 est marquée par une polarisation inédite autour de l’immigration, alimentée par l’appui visible de l’administration Trump à l’AfD. Ce climat tendu, qui tranche avec la tradition allemande de dialogue et de compromis, a été mis en lumière lors d’un débat télévisé historique sur RTL-Allemagne, réunissant pour la première fois les quatre principaux candidats à la chancellerie.

La montée en puissance de l’extrême droite allemande, incarnée par l’AfD, s’est accentuée avec les sondages lui promettant la deuxième place avec au moins 20% des voix. Cette position a été renforcée par le soutien explicite de l’entourage du président américain Donald Trump, provoquant une montée de la tension dans les derniers jours de campagne. Le leader conservateur Friedrich Merz, favori pour succéder à Olaf Scholz, a vivement critiqué cette ingérence, refusant toute influence extérieure sur les choix politiques allemands.

Le débat télévisé a été l’occasion pour les candidats de se confronter sur des sujets sensibles, notamment l’immigration, qui domine les discussions électorales. L’intervention du vice-président américain JD Vance à la Conférence sur la Sécurité de Munich, appelant à la levée du « cordon sanitaire » contre l’extrême droite, a été perçue comme une tentative d’ingérence. Cette position a été fermement rejetée par Merz et Scholz, tandis qu’Alice Weidel de l’AfD l’a accueillie avec enthousiasme, soulignant les similitudes entre son programme et celui de Trump.

L’attentat à la voiture-bélier de Munich, récemment attribué à des étrangers, a intensifié le débat sur l’immigration. Weidel a accusé le gouvernement Scholz de négligence face à la sécurité publique, tandis que Merz a promis une révision complète de la politique d’asile. Cette dynamique a été critiquée, notamment pour le rapprochement entre l’AfD et certains conservateurs sur ces questions.

Les réactions des téléspectateurs au débat, selon un sondage RTL-Allemagne, montrent que Merz a été perçu comme le plus convaincant, consolidant ainsi sa position de favori. Scholz, bien que critiqué pour ne pas avoir su inverser la tendance, reste en course, tandis que Weidel a également marqué des points. Le chef de l’institut de sondage Insa, Herrmann Binkert, ne prévoit pas de bouleversements majeurs dans les intentions de vote, laissant présager une coalition complexe post-électorale.

L’ingérence perçue des États-Unis dans la politique allemande soulève des questions sur la souveraineté et l’autonomie des partis traditionnels face à la montée de l’extrême droite, un phénomène qui pourrait redéfinir le paysage politique allemand.

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Le Japon ouvre ses réserves stratégiques de riz pour enrayer l’envolée des prix

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Le Japon ouvre ses réserves stratégiques de riz pour enrayer l'envolée des prix

Face à l’augmentation record des coûts alimentaires, le gouvernement japonais a pris la décision sans précédent de puiser dans ses réserves stratégiques de riz, une mesure visant à stabiliser les prix sur le marché intérieur.

Le Japon, connu pour sa culture du riz, a toujours considéré cet aliment comme un pilier de sa sécurité alimentaire. En réponse à des conditions météorologiques défavorables en 2023, la récolte de riz a été considérablement réduite, entraînant une flambée des prix qui s’est prolongée jusqu’à l’été 2024. Malgré une légère reprise de la production l’année suivante, les prix n’ont pas baissé, alimentés par une demande croissante et des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement.

Le ministère de l’Agriculture, dirigé par le ministre Taku Eto, a donc décidé de libérer 210.000 tonnes de riz, soit environ 3% de la consommation nationale annuelle, pour tenter de maîtriser cette inflation. Cette initiative marque une première dans l’histoire des réserves de riz japonaises, qui ont été créées en 1995 après des pénuries causées par de mauvaises récoltes. Jusqu’à récemment, ces stocks étaient réservés aux situations de catastrophes naturelles ou de pertes de récoltes majeures.

L’analyse des prix montre une augmentation vertigineuse, avec un sac de cinq kilos de riz atteignant 3.688 yens (environ 23 euros) en janvier 2025, soit une hausse de 82% par rapport à l’année précédente. Cette escalade des coûts a des répercussions directes sur les consommateurs, déjà confrontés à une inflation générale de 3% sur les produits non frais.

La décision de puiser dans les réserves stratégiques n’est pas sans risque. Selon Masayuki Ogawa, professeur à l’université d’Utsunomiya, cette action pourrait perturber la stabilité de la production de riz à long terme. De plus, certains producteurs pourraient avoir retenu leurs stocks dans l’espoir de profits plus élevés, une pratique qui pourrait être reconsidérée à la lumière de l’intervention gouvernementale.

Cependant, le gouvernement envisage également d’augmenter les importations de riz, bien que les droits de douane élevés rendent cette option coûteuse. Le riz thaïlandais, par exemple, est considérablement moins cher que son équivalent japonais, ce qui pourrait offrir une alternative viable.

En attendant, les consommateurs cherchent des solutions alternatives. Certains, comme Nami Tanaka, ont commencé à substituer le riz par des produits à base de blé ou de maïs, plus abordables. Cette tendance pourrait s’amplifier si les prix du riz restent élevés, affectant non seulement les habitudes alimentaires mais aussi la culture culinaire japonaise.

Cette intervention gouvernementale souligne l’urgence de stabiliser les marchés alimentaires, tout en mettant en lumière les défis d’une gestion équilibrée des ressources stratégiques dans un contexte économique et environnemental changeant.

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