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Pourquoi une telle attente avant l’annonce du vainqueur de la présidentielle américaine?

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Déjà trois jours que les Américains ont voté en nombre record pour leur prochain président mais vendredi en fin d’après-midi, le résultat restait inconnu, même si Joe Biden apparaissait tout proche de battre Donald Trump. Pourquoi une telle attente avant l’annonce du vainqueur?

Ce délai a accentué les tensions dans un pays déjà profondément divisé, Donald Trump dénonçant, sans éléments à l’appui, une élection « volée ».

Mais les Etats américains, qui supervisent les élections, avaient averti depuis des semaines que le résultat final pourrait tarder à être connu.

Les Etats-clés trop serrés

C’est à peine quelques minutes après la fermeture des bureaux de vote en Californie, mardi soir, que les médias américains ont donné la victoire à Joe Biden dans cet Etat progressiste, aux près de 40 millions d’habitants.

Mais ce type d’estimations par les médias n’est pas un résultat officiel et dans les Etats profondément divisés entre républicains et démocrates, où les marges sont très étroites, le verdict prend plus de temps à tomber même avec beaucoup moins d’habitants.

« Plus l’élection est serrée, plus cela prend longtemps », a expliqué Kathy Boockvar, secrétaire d’Etat de la Pennsylvanie, en charge de la supervision du processus électoral dans cet Etat-clé.

Les différents Etats américains fixent d’autre part des règles différentes sur les dates limites de réception des bulletins de vote par correspondance, notamment ceux envoyés par les militaires et autres citoyens américains vivant à l’étranger.

La Caroline du Nord est un autre de ces Etats pivot qui pourraient basculer d’un parti à l’autre, et où se joue donc l’élection. Or elle a arrêté de dépouiller au moins 171.000 bulletins provisoires ou arrivés par courrier qui pourraient faire la différence dans le résultat présidentiel.

Pourquoi? La Caroline du Nord acceptera tous les votes envoyés par correspondance jusqu’au 12 novembre tant qu’ils auront été postés d’ici le jour du scrutin, le 3 novembre. Or certaines autorités locales, qui peuvent décider du déroulement du dépouillement, préfèrent attendre que tous les bulletins soient arrivés avant de commencer le comptage.

Dans le Nevada, un autre Etat crucial où la course est serrée, les bulletins arrivés jusqu’au 10 novembre seront comptés, à condition qu’ils aient été postés d’ici le 3 novembre.

Les bulletins dits « provisoires » provoquent aussi des retards. Ils sont fournis aux électeurs quand des doutes existent sur leurs inscriptions, et doivent donc ensuite être vérifiés.

Avalanche de votes par correspondance

A cause de la pandémie de Covid-19, des Etats qui n’avaient pas l’habitude de traiter des bulletins par courrier ont reçu une avalanche de bulletins envoyés par des citoyens qui préféraient éviter les bureaux de vote.

Sur les 160 millions d’Américains qui ont voté cette année, un record, 65,2 millions l’ont fait par correspondance, selon une estimation du US Elections Project.

En Pennsylvanie, les républicains sont majoritaires à l’Assemblée de l’Etat. Ils ont rejeté une proposition d’autoriser à commencer le dépouillement des bulletins par correspondance avant le jour de l’élection, contrairement à d’autres Etats.

Et la donne est encore compliquée dans certains comtés, comme celui de Chatham, dans l’Etat de la Géorgie, où le duel est extrêmement serré entre Joe Biden et Donald Trump: deux autorités différentes doivent surveiller le processus de dépouillement.

Recours juridiques

L’équipe du président républicain Donald Trump dénonce ces retards et a réclamé d’arrêter le dépouillement dans certains Etats où il apparaît derrière Joe Biden, notamment en Pennsylvanie où le parti républicain s’est même tourné vers la Cour suprême.

Les républicains tentaient depuis des mois d’empêcher la Pennsylvanie de prendre en compte, comme prévu initialement, les bulletins postés d’ici le jour de l’élection mais arrivés jusqu’à ce vendredi.

Dans le Wisconsin, où Joe Biden a été déclaré vainqueur mercredi, la Cour suprême avait déterminé que seuls les bulletins arrivés avant le 3 novembre seraient pris en compte.

Enfin, la plupart des Etats autorisent les partis à observer les résultats mais des litiges ont là aussi retardé le processus.

A Philadelphie notamment, des partisans de Donald Trump ont réclamé de pouvoir s’approcher plus près de la limite fixée à 4,5 mètres, en raison des risques de propagation du Covid-19.

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Allemagne : l’extrême droite atteint un de ses plus hauts niveaux depuis l’après-guerre

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Allemagne : l'extrême droite atteint un de ses plus hauts niveaux depuis l'après-guerre

Selon les derniers sondages, le parti Alternative pour l’Allemagne arriverait au coude-à-coude avec les sociaux-démocrates.

Si les élections se déroulaient ces samedi 3 et dimanche 4 juin en Allemagne, le parti Alternative pour l’Allemagne (AFD) serait, selon les derniers sondages, au coude-à-coude avec les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz, à environ 18%, derrière la CDU-CSU (29%) mais nettement devant les écologistes (14%). Dix ans après sa création, l’AFD atteint ainsi un niveau que le parti d’extrême droite n’a connu qu’à une reprise, à l’été 2018.

L’AFD profite en premier lieu de l’impopularité de la coalition au pouvoir, dont l’action, dans un contexte d’inflation, de récession et d’inquiétude liée à la guerre en Ukraine, n’est saluée que par un Allemand sur cinq, selon une enquête publiée jeudi 1er juin par la chaîne ARD (en allemand). De leurs côtés, les conservateurs de la CDU-CSU, dans l’opposition depuis le départ d’Angela Merkel, peinent à incarner une alternative.

Si deux électeurs sur trois de l’AfD placent toujours l’immigration au premier rang de leurs préoccupations, le parti d’extrême droite semble tirer profit de son opposition à la politique climatique du gouvernement.  Ce positionnement lui permet ainsi d’atteindre un de ses plus hauts niveaux de popularité depuis l’après-guerre.

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Conseil de l’UE: le Parlement demande que la Hongrie n’exerce pas sa présidence

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Les députés européens ont voté une résolution demandant de repousser la présidence hongroise du Conseil de l’UE. Ils estiment que la Hongrie n’est pas apte à diriger ni à représenter l’Union européenne.

Les députés européens ont adopté une résolution le jeudi 1er juin, avec 442 voix contre 144, appelant les 27 pays membres à reporter la présidence hongroise du Conseil de l’UE. Ils expriment leurs inquiétudes concernant l’État de droit en Hongrie et soulignent l’incapacité présumée du gouvernement hongrois à assumer la présidence, à proposer des compromis, à établir des priorités communes et à représenter l’Union européenne.

C’est pourtant ce que la Hongrie devra faire, d’autant qu’elle prend la présidence le 1er juillet 2024, à une date cruciale, juste après les élections européennes et donc au moment du choix des nouveaux présidents des institutions communes.

Les députés soulignent que l’ordre des présidences semestrielles, bien que fixé des années à l’avance, a déjà été chamboulé plusieurs fois, dernièrement pour cause de Brexit et auparavant pour cause d’adhésion de nouveaux États membres dans l’UE.

Si les 27 refusent de repousser la présidence hongroise, certains députés proposent de faire de ces six mois une plateforme pour l’opposition magyare au Parlement européen, de refuser d’organiser des rencontres ou des conférences de presse avec la présidence et surtout de refuser les négociations informelles sur les textes législatifs et de tout soumettre à de longues procédures de vote.

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Des firmes agrochimiques accusées d’avoir caché la dangerosité de leurs pesticides à l’UE

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Des firmes agrochimiques accusées d’avoir caché la dangerosité de leurs pesticides à l'UE

Des firmes agrochimiques auraient dissimulé certaines études sur pesticides en Europe, mettant en danger le développement du cerveau des consommateurs. 

Certaines firmes agrochimiques auraient volontairement caché à l’Union européenne certaines études menées sur les pesticides qu’ils souhaitaient commercialiser sur le continent. Ce sont des chercheurs de l’université de Stockholm qui révèlent ces informations dans la revue Environmental Health ce jeudi 1er juin et notamment les conséquences graves sur le développement du cerveau.

Ces études réalisées par les firmes ont été menées il y a plus de vingt ans pour certaines et, selon les chercheurs suédois, elles auraient pu changer la donne à l’époque, en poussant les régulateurs européens à refuser l’autorisation des produits. Trois insecticides et un fongicide, utilisés notamment sur les cultures de tomates, de fraises, de pomme de terre et d’aubergines, sont concernés.

Testés au début des années 2000 sur des rats de laboratoire – pendant la grossesse des femelles – ces quatre produits ont affecté le cerveau des nouveau-nés, en modifiant leur taille, mais aussi en retardant l’âge de leur maturation sexuelle et leur prise de poids. Ces études ont pourtant bien été transmises aux autorités américaines, mais dans le dossier européen qu’il faut constituer pour l’approbation de la substance, les pièces n’ont pas été fournies.

Le géant de l’agrochimie Bayer, cité par les chercheurs, se justifie en disant que l’Union européenne n’avait pas explicitement demandé les résultats de ces études et qu’elles n’auraient pas eu d’impact, de toute façon, sur l’interdiction des produits. Mais selon les chercheurs suédois qui révèlent l’affaire, quatre études sur les neuf qui ont été omises, auraient pu a minima limiter leur utilisation en jouant sur la quantité autorisée ou sur l’indication des risques encourus.

Pour éviter que cela ne se reproduise, ils suggèrent de recouper les données disponibles sur ces substances à travers le monde, et de sanctionner la rétention d’information sur la toxicité. L’Europe délègue ce pouvoir aux régulateurs nationaux, et à ce jour, aucune amende de ce genre n’a été infligée.

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