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Pour le roi du bricolage Kingfisher, le règne des magasins n’est pas terminé

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Malgré la pandémie, les faillites en série dans le commerce et le boom des achats en ligne, le patron du groupe de bricolage Kingfisher, connu pour ses marques Castorama ou Brico Deco, croit en l’avenir des magasins traditionnels.

Thierry Garnier, Français de 55 ans, est directeur général depuis 2019 et a été l’artisan du redressement du groupe britannique.

Si tant de groupes ont souffert de la pandémie notamment les magasins « non essentiels » forcés de fermer pendant des mois, Kingfisher a, lui, largement bénéficié de la crise sanitaire qui a poussé de nombreux consommateurs à soigner l’intérieur de leur maison, comme l’ont montré les résultats annuels cette semaine.

Et M. Garnier reste convaincu que les magasins ayant pignon sur rue n’ont pas dit leur dernier mot, malgré l’essor des ventes en ligne, comme il l’explique dans un entretien.

« Les magasins vont retrouver de l’attractivité à condition d’avoir des emplacements, même en centre-ville, pour faire de la livraison rapide ou du click and collect (retrait sur-place de commandes en ligne, ndlr) ».

La clé c’est la « vitesse » pour répondre au souhait des clients, en particulier des jeunes générations, explique celui qui a passé de nombreuses en Chine pour le groupe Carrefour et s’inspire de ce qui passe aux Etats-Unis.

C’est ce que met en pratique Kingfisher qui prévoit même d’ouvrir des magasins, y compris en France, mais de plus petite taille.

L’objectif est d’utiliser, plutôt que des entrepôts lointains, le réseau de magasins pour proposer une vaste offre en ligne et préparer les livraisons et l’expédier chez le client dans la journée.

Surtout que « quand vous êtes chez vous en train de bricoler et que vous avez besoin d’une pièce ou du pinceau, vous ne pouvez pas toujours attendre huit jours », prévient-il.

De jeunes bricoleurs

Kingfisher est une multinationale qui emploie 80.000 personnes et compte près de 1.400 magasins dans 8 pays, dont le Royaume-Uni et la France, ses deux principaux marchés.

Au Royaume-Uni, il possède B&Q, réservée aux bricoleurs et jardiniers amateurs, et Screwfix, destinée aux professionnels. En France, Castorama s’adresse à une clientèle généraliste, tandis que Brico Dépot propose des produits bon marché.

M. Garnier reconnaît que « la crise nous a poussé à accélérer », dans la stratégie mise place depuis fin 2019, avec l’accent mis sur les ventes en ligne, la différenciation entre nos enseignes et les réductions de coût.

Lors de l’exercice achevé fin janvier, ses résultats ont été dopés par la pandémie, avec un bond du chiffre d’affaires à plus de 12 milliards de livres, des gains de parts de marché et des ventes en ligne en expansion.

Il a dû régler de lourds problèmes opérationnels chez Castorama et Brico Dépôt qui étaient en perte de vitesse et ont désormais retrouvé du dynamisme.

Et si la croissance des ventes du groupe pourraient ralentir un peu d’ici fin 2021, surtout si les vaccins permettent un retour à la normale, « davantage de télétravail va perdurer et va soutenir le secteur de l’aménagement de la maison », estime M. Garnier.

Pas d’effet Brexit

S’ajoute à cette tendance l’émergence de nouveaux bricoleurs, des jeunes de moins de 35 ans. Les tendances elles sont à peu près les même des deux côtés de la Manche. « La seule nuance notable en Angleterre, c’est l’importance accordée au jardin », selon lui.

Pour un groupe implanté à la fois au Royaume-Uni et en Europe continentale, le Brexit n’a pas eu d’impact sur l’activité. « Nous étions bien préparés ». Nous avons eu des ajustements pendant une ou deux semaines juste au démarrage », explique-t-il.

M. Garnier est davantage préoccupé par la concurrence des géants comme Amazon. Il a été signataire, aux côtés d’autres dirigeants, d’une lettre en début d’année demandant au ministre des Finances Rishi Sunak de baisser la taxe sur les biens commerciaux afin d’être plus compétitifs.

D’après lui, « les systèmes de taxation dans de nombreux pays ne sont pas adaptés à l’importance prise par internet dans le monde moderne, et à l’émergence du commerce en ligne ».

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Économie

Pour contrer les produits chinois en Europe, la France défend l’idée de «préférence européenne»

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Pour contrer les produits chinois en Europe, la France défend l'idée de «préférence européenne»

Pour préserver l’industrie européenne face aux puissances américaine et chinoise, les Vingt-Sept doivent « éliminer les charges administratives inutiles », ont fait valoir ce lundi les ministres allemand et français de l’Économie et italien des Entreprises, lors d’une réunion organisée à Meudon.

Les ministres de l’Économie français, italien et allemand se sont réunis le lundi 8 avril en région parisienne pour définir une politique industrielle commune, notamment dans des secteurs clés tels que l’intelligence artificielle et la transition énergétique.

Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie, a souligné le déficit commercial croissant entre la Chine et l’Europe, qui a triplé au cours des dix dernières années, passant de 100 à 300 milliards d’euros. Il a mis en avant l’inondation du marché européen par des produits chinois, notamment dans les domaines des panneaux solaires, des voitures électriques et des batteries.

Pour rééquilibrer la balance commerciale, Bruno Le Maire a proposé d’imposer une préférence européenne dans les marchés publics, suggérant des quotas de contenu européen allant jusqu’à 60% dans les appels d’offres, ainsi que des normes environnementales et de qualité plus strictes.

Si l’Italie soutient cette position, le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, s’est montré plus réservé. Il a exprimé des préoccupations quant au protectionnisme, soulignant l’importance de l’ouverture des marchés et de la mondialisation. L’Allemagne, exportatrice majeure vers la Chine, craint les mesures de rétorsion et souhaite éviter une escalade dans les tensions commerciales avec Pékin.

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Économie

Le déficit public a dérapé l’an dernier, à 5,5 % du PIB, bien au-delà des prévisions du gouvernement

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Le déficit public a dérapé l'an dernier, à 5,5 % du PIB, bien au-delà des prévisions du gouvernement

Selon les chiffres de l’Insee publiés mardi, le déficit public de la France a atteint 5,5% du PIB en 2023, à 154 milliards d’euros. C’est bien plus que les 4,8% de déficit réalisés en 2022 et que les 4,9% initialement prévus par le gouvernement.

Le déficit public en France a grimpé à 5,5 % du PIB en 2023, révèlent les données publiées ce mardi matin par l’Insee. Cette augmentation spectaculaire contraste vivement avec les prévisions gouvernementales qui tablaient encore sur un déficit de -4,9 % il y a quelques semaines à peine. De plus, la dette publique s’est également avérée plus élevée que prévu, atteignant 110,6 % du PIB.

Cette annonce a été accueillie avec inquiétude par le gouvernement, qui redoutait depuis plusieurs semaines cette officialisation. Les raisons de ce dérapage sont attribuées au ralentissement de l’activité économique, un facteur auquel le gouvernement ne s’attendait pas.

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a souligné que cet écart résultait notamment de « recettes fiscales moins élevées que prévu », avec une perte estimée à 21 milliards d’euros. Il a également pointé du doigt la baisse plus rapide que prévu de l’inflation, entraînant des rentrées moindres, notamment sur la TVA. Par ailleurs, la crise du marché immobilier a également eu un impact négatif sur les recettes fiscales.

Cette révélation survient à un moment délicat pour le gouvernement, alors que les principales agences de notation doivent bientôt évaluer la soutenabilité de la dette française. Une éventuelle dégradation de la note aurait des conséquences néfastes pour la majorité gouvernementale, surtout à l’approche des élections européennes.

Face à ces chiffres alarmants, le gouvernement se trouve confronté à un défi majeur pour redresser les comptes publics. Les ministres Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, responsables des Finances publiques, avaient prévu de ramener le déficit à 4,4 % du PIB d’ici la fin de l’année 2024, mais cet objectif semble désormais difficilement réalisable.

Emmanuel Macron a déjà évoqué une révision des objectifs budgétaires, soulignant la nécessité d’un ajustement budgétaire progressif. Bruno Le Maire a appelé à une « prise de conscience collective », suggérant que des économies devraient être réalisées non seulement par l’État mais aussi par les dépenses sociales et les collectivités locales. Cependant, il a exclu toute augmentation d’impôts, envisageant seulement un durcissement de la taxation des producteurs d’électricité.

Cette annonce a sérieusement écorné la crédibilité budgétaire du gouvernement, attaquée par l’opposition qui dénonce son incapacité à maîtriser les finances publiques. Marine Le Pen a déjà critiqué sévèrement ces chiffres, affirmant que le pays n’avait jamais connu une situation budgétaire aussi précaire.

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Économie

Inflation : Les prix des produits alimentaires baissent, mais ceux de l’énergie continuent d’augmenter

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Inflation : Les prix des produits alimentaires baissent, mais ceux de l'énergie continuent d'augmenter

L’Insee publie son dernier rapport sur l’inflation, mettant en lumière une hausse des prix de l’énergie et une légère baisse de l’inflation en février 2024.

Le dernier rapport de l’Insee sur l’inflation en France met en évidence une augmentation des prix de l’énergie, contribuant à maintenir l’inflation à un niveau élevé. Cependant, cette dernière montre également des signes de ralentissement, atteignant 3% sur un an pour le mois de février 2024, légèrement en baisse par rapport au chiffre de 3,1% enregistré en janvier de la même année.

La hausse des prix de l’énergie continue d’exercer une pression à la hausse sur l’inflation, reflétant les défis persistants auxquels sont confrontés les consommateurs français. Cette tendance contraste avec la baisse des prix de l’alimentaire, indiquant une certaine stabilité dans ce secteur.

Malgré cette légère baisse, l’inflation reste un sujet de préoccupation pour les autorités économiques et les ménages, en particulier dans un contexte de volatilité des prix et d’incertitude économique.

Ce rapport souligne l’importance de surveiller de près l’évolution des prix de l’énergie et d’autres facteurs influençant l’inflation, afin de mieux comprendre les tendances économiques et d’anticiper les défis à venir pour l’économie française.

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