Nous rejoindre sur les réseaux

France

Politique: A Avignon, les marcheurs divisés sur la stratégie anti-Zemmour

Article

le

a-avignon,-les-marcheurs-divises-sur-la-strategie-anti-zemmour

Le combattre de front et attaquer son supposé « délire permanent », le railler sans le nommer, ou se concentrer sur soi ? les marcheurs sont divisés sur la stratégie à adopter face au polémiste Eric Zemmour, valeur montante à l’extrême droite en vue de la présidentielle.

Dans un vaste exercice de style, c’était 50 nuances d’anti-Zemmour, samedi midi à la tribune de l’université de rentrée de La République en marche à Avignon. Signe que celui qui n’est pas officiellement candidat occupe bien les esprits de la macronie, et que celle-ci cherche la bonne fréquence pour lui répondre.

Offensif, le patron des députés LREM Christophe Castaner a tapé à bras raccourcis sur le polémiste, crédité de sondages à deux chiffres qui le font parfois tutoyer l’étiage de la dirigeante du Rassemblement national Marine Le Pen.

Éric Zemmour est « en délire permanent », a ainsi fustigé l’ancien ministre de l’Intérieur, « fier d’annoncer un grand remplacement », « fier de piétiner l’héritage de notre pays », « fier d’étaler les salissures dans lesquelles il se complait ».

« L’outrance n’est que l’art des pleutres. Quelle honte il fait au débat et à la France », a encore tempêté M. Castaner, estimant que M. Zemmour était « plus lepéniste que les Le Pen ».

Lui aussi virulent, le ministre de la Santé Olivier Véran a étrillé cet « aventurier du repli, du rejet, du racisme, qui cite des grands auteurs comme d’autres font de la prose, mais qui surtout, donne des boutons aux historiens sérieux ».

« Non, monsieur Zemmour, il ne suffit pas de citer Talleyrand toutes les trois phrases pour faire de vous un homme d’Etat », a raillé M. Véran. « Moi j’appartiens à une génération qui scandait +la jeunesse emmerde le Front national+, qui criait +touche pas à mon pote+ et je ne peux pas me résoudre à voir qu’une part importante de la jeunesse s’abstienne ou se laisse tenter par des idées xénophobes », a-t-il insisté.

Sans nommer M. Zemmour et alertant contre « l’arrivée de la peste brune », le délégué général adjoint de LREM Jean-Marc Borello a, lui, métaphorisé sur ce « virus nouveau » qui représenterait « 15% du corps électoral » et qui « se traduit par des désordres mentaux, un peu de machisme, un peu d’homophobie ».

« Personnaliser la riposte »

De son côté, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, dans un message enregistré, s’est fait plus évasif en appelant les marcheurs à « ne jamais laisser personne s’arroger le monopole de la radicalité ». « Parce que la vraie radicalité c’est la nôtre (…) pas celle des postures pour la bulle médiatique », a-t-il lancé, refusant la vision d’un « pays rabougri ».

Face à la montée du phénomène, et à l’incertitude quant à sa durabilité, « on est partagé sur la stratégie à adopter », explique un poids-lourd du gouvernement. « Manifestement, il y en a qui souhaitent commencer à taper sur lui. Moins pour une question de stratégie que pour dire aux gens: ouvrez les yeux! », ajoute-t-il.

Mais « c’est une erreur de parler de Zemmour aujourd’hui », regrette un autre ténor de la majorité. « Ca ne veut pas dire qu’on n’est pas dupe, mais si on n’en parle pas, on n’en fait pas la pub », ajoute-t-il, estimant que MM. Castaner et Véran avaient eu « des réflexes de meetings socialistes ».

Emmanuel Macron lui-même avait d’abord esquivé le sujet lundi en marge d’un déplacement à Lyon, avant de hausser le ton dès le lendemain en affirmant que « notre identité ne s’est jamais bâtie ni sur le rétrécissement, ni sur des prénoms », ciblant, sans le désigner, le polémiste.

Dans ce sillage, le dirigeant de LREM Stanislas Guerini plaide ainsi pour ne pas « personnaliser la riposte ». « Quand on est empêtré dans la riposte, c’est le meilleur moyen de ne pas faire passer nos idées », complète une marcheuse historique, appelant donc, comme le député Roland Lescure à « ne pas boxer mais creuser son sillon, avancer ».

« Se livrer à un concours de punching ball ne sert absolument à rien », a abondé devant la presse le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, comparant la « bulle Zemmour » à une « cloque de lac volcanique » destinée à éclater l’une après l’autre.

Économie

Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français

Article

le

Ryanair menace d'arrêter de desservir dix aéroports régionaux français

En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.

Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.

Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.

Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.

La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.

Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.

Lire Plus

France

Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme

Article

le

Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme

L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.

Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.

Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.

Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.

L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.

Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.

Lire Plus

Économie

Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France

Article

le

Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France

Après Michelin, le géant ArcelorMittal annonce la possible cessation d’activité de ses centres de Reims et Denain, menaçant 130 emplois.

La sidérurgie française fait face à un nouveau coup dur avec l’annonce d’ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, qui envisage la fermeture de deux de ses sites en France. Cette décision, motivée par une baisse significative de la demande dans les secteurs de l’industrie et de l’automobile, pourrait entraîner la suppression de 130 emplois, principalement à Reims et à Denain.

Le 19 novembre 2024, lors d’une réunion avec le Comité Social et Économique (CSE), ArcelorMittal Centres de Services a présenté un projet de réorganisation et d’adaptation de ses capacités de production. Cette réorganisation inclut potentiellement la cessation d’activité des sites de Reims et de Denain. La direction a expliqué que cette mesure était rendue nécessaire par une « forte baisse d’activité chez ses clients de l’industrie et de l’automobile », soulignant que cette situation s’était aggravée ces derniers mois.

Les répercussions sociales de cette annonce sont immédiates et profondes. Environ 100 emplois seraient menacés à Reims et 30 à Denain. David Blaise, délégué syndical central CGT, et Xavier Le Coq, coordinateur CFE-CGC, ont exprimé leur inquiétude face à cette situation, pointant du doigt une gestion de crise qui, selon eux, ne prévoit pas suffisamment de solutions alternatives. Blaise critique notamment l’absence d’anticipation de la part de la direction, déplorant que « rien n’a été anticipé » pour faire face à la crise de l’automobile.

ArcelorMittal prévoit des négociations avec les syndicats pour discuter des mesures sociales visant à atténuer l’impact sur l’emploi. Cependant, les réactions sont vives : le site de Denain s’est mis en grève immédiatement, et des actions sont prévues sur l’ensemble des sites d’ArcelorMittal en France pour les prochains jours. Ces mouvements de protestation reflètent une frustration croissante parmi les salariés, encore marqués par la fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012.

Le contexte économique actuel, marqué par une réduction des ventes dans l’automobile, a déjà conduit Michelin à annoncer la fermeture de ses usines de Vannes et Cholet, affectant 1.254 emplois. Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a reconnu que d’autres annonces de fermetures pourraient suivre, soulignant néanmoins la nécessité de soutenir les secteurs industriels en croissance.

Cette situation illustre une crise plus large au sein de l’industrie manufacturière européenne, particulièrement dans l’automobile où 32.000 suppressions de postes ont été annoncées au premier semestre chez les équipementiers. La question de la diversification et de l’adaptation des entreprises à un marché en mutation est désormais plus que jamais d’actualité.

Lire Plus

Les + Lus