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Planète : Les températures élevées du passé n’invalident pas le réchauffement climatique

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En pleine vague de chaleur en Europe, les réseaux sociaux ont vu se multiplier les messages présentant des températures extrêmes qui auraient été enregistrées le siècle dernier afin de nier l’existence du réchauffement climatique, mais ces pics de chaleur, en supposant même qu’ils aient existé, ne contredisent pas la réalité du phénomène, selon les experts.

Des internautes ont reproduit ces dernières semaines des relevés de températures très élevées vieux de plusieurs décennies, les comparant aux mercures actuels des canicules qui ont traversé le continent en juin et juillet.

La méthode varie peu : ils prennent des vieux almanachs, tableaux de référence ou anciens article de presse pour trouver, par exemple, des températures de plus de 50ºC qui auraient été relevées en Espagne. L’objectif est de nier le réchauffement climatique.

Le fait que des températures très élevées aient pu être observées dans le passé est toutefois parfaitement compatible avec le réchauffement climatique, expliquent les experts consultés, qui mettent en garde contre le fait que ces publications présentent des données isolées qui, de plus, n’ont pas été relevées correctement.

52ºC à Saragosse ?

L’une des publications les plus virales ces dernières semaines sur Facebook est une capture d’écran d’un entrefilet paru dans l’édition du New York Times du 23 juin 1935, selon lequel une température de « 127 degrés Fahrenheit », soit 52,7°C, aurait été atteinte la veille à Saragosse, dans le nord-est de l’Espagne.

Cette température est nettement supérieure au record national relevé jusqu’à présent par l’Agence météorologique espagnole (AEMET), qui a enregistré 47,6 ºC le 14 août 2021 à La Rambla, une petite ville de la province de Cordoue, en Andalousie (sud).

Mais le porte-parole de l’AEMET, Rubén del Campo, a précisé Factuel que la température maximale enregistrée à Saragosse ce jour-là fut de 39ºC. « Cette donnée de plus de 52ºC est incorrecte. Elle ne figure pas dans notre base de données météorologiques et, de fait, il n’y a aucun relevé qui dépasse les 50ºC », a-t-il assuré.

De toute façon, « même si la donnée avait été correcte – et j’insiste sur le fait qu’elle ne l’est pas – ce ne serait pas une preuve niant (l’existence du) changement climatique », a poursuivi M. del Campo.

Le quotidien espagnol La Vanguardia s’était lui aussi fait écho de températures records en 1935, mais avait précisé que les 51 et 52 degrés avaient été enregistrés « au soleil ».

Or, pour qu’une mesure soit valide, elle doit être prise dans des conditions obéissant à des critères très stricts, avertissent les experts.

« Les capteurs doivent être protégés du soleil et de la pluie, et la température à l’intérieur de la station (météorologique) doit être la même qu’à l’extérieur », explique Ricardo Torrijo, technicien météorologue à l’Aemet. Les températures supérieures à 50° C évoquées par la Vanguardia ayant été relevés au soleil, elles ne sont donc pas valides.

Une couverture de l’hebdomadaire El Español datant d’août 1957 est elle aussi devenue virale récemment sur les réseaux sociaux pour les mêmes raisons. Sous le titre « L’été le plus chaud du siècle », elle faisait état de températures autour des 50 degrés, mais elles aussi prises au soleil.

Mais même dans l’hypothèse où on aurait atteint ces 50 degrés, « ce ne serait pas un motif pour douter que la situation actuelle est plus chaude », a déclaré Isabel Cacho, professeure à l’Université de Barcelone et spécialiste des changements climatiques.

Anomalie

« L’anomalie de ce jour précis a un effet très petit sur la moyenne (des températures) » sur le long terme, si bien que « la tendance ne change pas », explique Pedro Zorrilla, expert sur le changement climatique chez Greenpeace Espagne.

José Luis García, porte-parole de la même ONG de défense de l’environnement, ajoute que « ces données de hautes températures ne peuvent pas démentir l’existence du changement climatique », car « cela n’a rien à voir ». « Les données ponctuelles de températures sont une chose, l’augmentation de la tendance et de la température moyenne en est une autre bien différente », souligne-t-il.

Les scientifiques s’accordent à dire que la récente multiplication des épisodes caniculaires est une conséquence directe du réchauffement de la planète, qui accroît à la fois leur fréquence, leur durée et leur intensité

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Climat : l’été 2024, un record historique de chaleur mondiale

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Climat : l’été 2024, un record historique de chaleur mondiale

L’été 2024 a marqué une nouvelle étape dans la crise climatique, établissant des records de chaleur sur l’ensemble de la planète. Alors que les températures extrêmes, les sécheresses et les inondations se multiplient, les scientifiques tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme face à l’urgence de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

L’été 2024 restera gravé dans les annales comme le plus chaud jamais enregistré à l’échelle mondiale, confirmant une tendance alarmante observée depuis plus d’un an. Les mois de juin à août ont connu des températures moyennes globales sans précédent, battant de nouveaux records. L’observatoire européen Copernicus a ainsi révélé que ces trois mois surpassaient déjà les sommets atteints en 2023, renforçant les inquiétudes des experts sur l’accélération du réchauffement climatique.

Samantha Burgess, cheffe adjointe du service du changement climatique de Copernicus, a souligné l’urgence de la situation. « La planète a connu les mois de juin et d’août les plus chauds jamais enregistrés, ainsi que la journée la plus chaude », a-t-elle déclaré, ajoutant que cette succession de records rend très probable que 2024 devienne l’année la plus chaude de l’histoire moderne, surpassant ainsi 2023.

Les conséquences ne se sont pas fait attendre : des vagues de chaleur intenses ont frappé des pays comme l’Espagne, le Japon, la Corée ou encore la Chine, où les records de chaleur pour le mois d’août ont été pulvérisés. Même l’Australie, pourtant en plein hiver, a souffert de températures anormalement élevées.

Face à cette situation critique, les climatologues avertissent que sans des mesures drastiques pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, les catastrophes climatiques ne feront que s’intensifier. À l’échelle mondiale, les émissions de CO2 atteignaient environ 57,4 milliards de tonnes en 2022, un chiffre qui n’a pas encore montré de signes clairs de réduction. Cependant, la Chine, premier émetteur mondial, semble amorcer un léger recul de ses émissions en 2024 grâce à une accélération inédite de ses capacités d’énergies renouvelables.

Les impacts dévastateurs du changement climatique se sont multipliés cet été à travers les continents. En Inde, la chaleur étouffante de plus de 45°C a mis à rude épreuve le réseau électrique du pays, ralentissant son économie avant d’être suivie d’inondations meurtrières causées par une mousson particulièrement intense. Aux États-Unis, l’ouest a été ravagé par des incendies alimentés par une végétation asséchée, avec des températures dépassant les 48°C à Las Vegas en juillet. De même, le Maroc a connu une canicule d’une rare violence fin juillet, causant la mort de 21 personnes en seulement 24 heures.

Ces événements climatiques extrêmes soulignent les dangers accrus pour les populations les plus vulnérables. En Europe, une étude récente estime que la chaleur intense a provoqué entre 30 000 et 65 000 décès en 2023, principalement chez les personnes âgées. L’Asie n’a pas été épargnée : le typhon Gaemi, qui a dévasté les Philippines et la Chine en juillet, a été renforcé par le réchauffement climatique, tout comme le typhon Shanshan, qui a provoqué des pluies torrentielles au Japon.

Les chiffres de Copernicus confirment l’ampleur du réchauffement : août 2024 a affiché une température moyenne mondiale de 16,82°C, soit 1,51°C de plus que la période préindustrielle, dépassant ainsi le seuil symbolique de 1,5°C fixé par l’accord de Paris. Depuis 2023, ce seuil a été franchi à de nombreuses reprises, faisant craindre que le réchauffement actuel de 1,2°C ne s’approche dangereusement d’un point de non-retour. Pour autant, ces anomalies doivent persister sur plusieurs décennies avant de considérer que le climat se soit réellement stabilisé à ce niveau.

L’un des principaux moteurs de ces records est l’échauffement inédit des océans, qui absorbent plus de 90 % de l’excès de chaleur généré par les activités humaines. Bien que le phénomène El Niño, qui contribue à accroître les températures, ait pris fin, les océans continuent de maintenir des niveaux de chaleur exceptionnels. Toutefois, l’apparition attendue de La Niña, un phénomène climatique généralement associé à un refroidissement, semble retardée. Les modèles climatiques restent incertains quant à l’évolution de la situation dans les mois à venir.

La fin de l’année 2024 pourrait encore réserver des surprises climatiques. Mais une chose est certaine : l’urgence d’agir pour limiter les impacts du réchauffement global n’a jamais été aussi pressante.

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L’EPR de Flamanville amorce enfin sa montée en puissance après douze ans de retard

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L'EPR de Flamanville amorce enfin sa montée en puissance après douze ans de retard

EDF a franchi une étape cruciale en initiant la première réaction en chaîne de fission nucléaire de l’EPR de Flamanville, marquant le début de l’exploitation de ce réacteur, bien que sa connexion au réseau électrique ne soit attendue que d’ici la fin de l’automne 2024.

Après douze ans d’attente et de retards accumulés, l’EPR de Flamanville a enfin entamé son processus de divergence, initiant la première réaction en chaîne de fission nucléaire. EDF a annoncé cette avancée majeure dans une vidéo publiée sur X, quelques heures après avoir reçu l’autorisation de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour débuter la production des premiers électrons. Cette opération marque la première étape vers la mise en service du réacteur de 1.600 MW, le plus puissant du parc nucléaire français, mais le raccordement au réseau électrique devra encore patienter.

Un programme de tests rigoureux est prévu pour les mois à venir, avec un premier palier de production à 25% de la capacité du réacteur, moment où il sera pour la première fois connecté au réseau national et commencera à fournir de l’électricité. Cette échéance, initialement prévue pour la fin de l’année, a été repoussée à l’automne 2024, en raison des aléas techniques rencontrés durant l’été.

Ce démarrage, bien que retardé, revêt une importance symbolique dans le contexte de la relance du nucléaire décidée par le président Emmanuel Macron, avec la commande de nouveaux réacteurs EPR2. Le chantier de l’EPR de Flamanville a cependant été marqué par de nombreux déboires techniques, ayant multiplié les coûts par quatre, atteignant désormais 13,2 milliards d’euros.

Parallèlement, EDF a révisé à la hausse ses prévisions de production nucléaire pour 2024, estimant désormais entre 340 et 360 TWh, une augmentation soutenue par la meilleure performance des 56 autres réacteurs du parc. Cette révision s’explique par une gestion améliorée des arrêts de tranche et des réparations liées à la corrosion sous contrainte, ainsi qu’un été exempt de conditions climatiques perturbatrices.

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A69: près de 60 arbres abattus, malgré la présence d’opposants

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A69: près de 60 arbres abattus, malgré la présence d'opposants

Malgré l’opposition persistante d’activistes écologistes, les travaux de déboisement pour l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres se poursuivent. Une soixantaine d’arbres ont été abattus ce dimanche, provoquant l’indignation et la résistance sur le terrain.

Le chantier controversé de l’autoroute A69 continue de susciter de vives tensions dans le Tarn. Dimanche, environ 60 arbres ont été abattus sur le tracé prévu, malgré la présence de militants opposés à ce projet, certains étant même perchés dans les arbres pour tenter d’empêcher leur abattage. Selon la préfecture, dix arbres restent encore à couper pour achever le déboisement de cette section.

La situation sur le terrain est tendue depuis vendredi, où les forces de l’ordre ont procédé à 17 interpellations après avoir délogé des militants d’un campement situé près du chantier, à Saïx. Malgré cette intervention, quatre opposants persistent, perchés dans les arbres, espérant retarder les opérations.

Ces actes de déboisement interviennent après la levée des restrictions environnementales qui empêchaient Atosca, le concessionnaire de l’A69, d’abattre ces arbres avant fin août. Cependant, des figures du mouvement écologiste, comme Thomas Brail du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), dénoncent ces abattages comme « illégaux », affirmant qu’ils nécessitaient une autorisation spécifique de la Dreal, non obtenue par Atosca.

Des incidents préoccupants se multiplient. À Verfeil, en Haute-Garonne, des militants anti-A69 ont signalé une seconde tentative d’incendie durant la nuit de samedi à dimanche, s’ajoutant à d’autres incidents similaires ces dernières semaines. Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête pour « dégradation de biens par incendie » en réponse à ces attaques répétées.

Le climat de tension croissant autour de ce projet d’infrastructure fait craindre de nouvelles escalades, alors que les militants restent déterminés à s’opposer à la destruction de la forêt et à la progression des travaux.

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