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Pérou: le sujet brûlant des violences policières fait valser les ministres de l’Intérieur

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Le sujet des violences policières au Pérou fait valser de nombreux ministres de l’Intérieur, le second en moins d’une semaine sous le mandat du nouveau président par intérim Francisco Sagasti depuis sa nomination le 17 novembre, et déjà le septième depuis le début de l’année.

Cinq jours seulement après sa prise de fonction solennelle, Fernando Aliaga a démissionné lundi, a annoncé la présidence du Conseil des ministres, sans donner plus de précisions.

Son péché ? Avoir remis en question l’éviction par son prédécesseur de plusieurs chefs de la police, mis au ban pour la répression meurtrière des manifestations qui avaient éclaté en novembre dans le pays andin.

Lui-même ancien chef de la police à la retraite, il s’en était ému à la télévision, mettant ainsi sur la place publique son désaccord avec son président.

M. Aliaga venait de succéder à Ruben Vargas, qui n’a passé que 14 jours à la tête du ministère de l’Intérieur.

Mis sous pression par l’opposition conservatrice qui menaçait de ne pas voter la confiance au nouveau gouvernement, il avait démissionné alors qu’il avait mis sur pied un vaste plan de réforme de l’institution policière.

Dans l’urgence lundi, le président Sagasti a nommé un nouveau ministre de l’Intérieur, José Manuel Elice Navarro.

Chevrotine

La démission de Fernando Aliaga est témoin du malaise entre la police et le président par intérim, en poste jusqu’à la présidentielle d’avril 2021, soucieux d’éteindre ce sujet brûlant dans le pays depuis la mort par balles de deux manifestants le 14 novembre.

De grands rassemblements pro-démocratie avaient dégénéré en affrontements avec la police lorsque les manifestants avaient tenté d’accéder à un périmètre gardé autour du Parlement.

Ils réclamaient la démission du président par intérim, Manuel Merino, nommé après la destitution par le parlement du populaire président Martin Vizcarra.

Les deux protestataires de 22 et 24 ans étaient décédés après avoir reçu des décharges de chevrotine fine tirées par la police. Une centaine d’autres ont été blessés. Des manifestants portés disparus un temps ont indiqué avoir été séquestrés par la police, et des cas de sévices sexuels sur des femmes en garde à vue avaient été rapportés.

Pour ramener le calme, Manuel Merino avait démissionné le lendemain.

Grève de la police ?

Dans les rangs de la police, la colère gronde à la suite de la mise à pied de son commandement central.

Le gouvernement avait expliqué la semaine dernière que les 18 commandants avaient été démis de leurs fonctions afin de restaurer la confiance du peuple dans sa police.

Quelques heures avant sa démission, Fernando Aliaga s’était rendu devant l’Assemblée pour défendre l’action des policiers et incriminer les manifestants qui se sont attaqués à la police anti-émeute.

« Vous ne pouvez ni tolérer ni laisser se dérouler des attaques contre la police avec des armes dangereuses voire mortelles, telles des pierres et autres projectiles », a-t-il dit devant les députés.

L’ex-président Manuel Merino n’a pas manqué de lui apporter son soutien. « Savez-vous pourquoi le ministre de l’Intérieur a démissionné ? A la Commission justice de l’assemblée, il a présenté des vidéos montrant que des éléments infiltrés dans les manifestations frappent des policiers, et que le gouvernement a caché ces vidéos », a-t-il lâché sur Twitter.

Nommé pour ramener le calme dans le pays qui traverse une profonde crise politique avec pas moins de trois présidents qui se sont succédés en une semaine, Francisco Sagasti a de plus dû faire face à son premier conflit social.

Des travailleurs agricoles ont bloqué les principales artères routières du pays pour réclamer une revalorisation salariale et l’abrogation d’une loi de promotion agraire favorisant selon eux les entreprises à leurs dépends.

Lors de la dispersion d’un barrage, un manifestant a été tué le 3 décembre par un tir attribué à la police, à Viru, à 490 km au nord de Lima, relançant la colère contre les forces de l’ordre.

Mais désormais, c’est aussi dans les rangs de la police que gronde la colère et planent des menaces de grève et manifestations.

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Europe

Guerre en Ukraine : des troupes britanniques bientôt envoyées sur le front ?

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Guerre en Ukraine : des troupes britanniques bientôt envoyées sur le front ?

Le Royaume-Uni envisage sérieusement de déployer ses forces armées en Ukraine pour soutenir la sécurité de l’Europe, une décision qui pourrait marquer un tournant dans le conflit.

L’annonce faite par le Premier ministre britannique, Keir Starmer, le 16 février dernier, dans les colonnes de The Telegraph, souligne une volonté claire de participer activement à la défense de l’Ukraine. En effet, Starmer a déclaré que le Royaume-Uni est prêt à assumer un rôle de leader dans l’établissement de garanties de sécurité pour l’Ukraine, ce qui inclut potentiellement l’envoi de troupes sur le terrain. Cette position reflète une prise de conscience croissante des enjeux sécuritaires à l’échelle continentale. Le Premier ministre a souligné que cette décision n’est pas prise à la légère, évoquant la lourde responsabilité de mettre en danger des soldats britanniques pour la cause ukrainienne.

L’engagement du Royaume-Uni ne se limite pas à la rhétorique. Le gouvernement a déjà confirmé un soutien financier substantiel à l’armée ukrainienne, avec une promesse de 3,6 milliards d’euros par an jusqu’en 2030 au moins. Cette aide financière témoigne de la volonté britannique de contribuer de manière tangible à la résilience ukrainienne face à l’agression russe.

Dans la foulée de cette déclaration britannique, la Suède a également indiqué qu’elle n’exclut pas l’envoi de soldats de maintien de la paix en Ukraine une fois qu’une paix juste et durable sera établie. La ministre des Affaires étrangères suédoise, Maria Malmer, a souligné l’importance de négocier une paix qui respecte le droit international avant toute intervention militaire. Cette position reflète une approche prudente mais déterminée face aux tensions actuelles.

Ces annonces conjointes du Royaume-Uni et de la Suède illustrent une volonté européenne de ne pas rester passive face à la situation en Ukraine. Elles indiquent une possible évolution des stratégies de sécurité collective, où la présence militaire pourrait devenir un élément clé pour assurer la stabilité régionale. Toutefois, ces décisions soulèvent également des questions sur les implications diplomatiques et les risques associés à une escalade potentielle du conflit.

L’engagement militaire britannique et la position ouverte de la Suède marquent un tournant dans la réponse européenne à la crise ukrainienne, reflétant une détermination à défendre les principes de souveraineté et de sécurité collective.

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Europe

Les Etats-Unis mettent la campagne électorale allemande sous tension

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Les Etats-Unis mettent la campagne électorale allemande sous tension
Le leader conservateur Friedrich Merz

La campagne électorale allemande atteint son paroxysme avec des tensions exacerbées par le soutien de l’administration Trump à l’extrême droite.

La campagne électorale pour les législatives allemandes du 23 février 2025 est marquée par une polarisation inédite autour de l’immigration, alimentée par l’appui visible de l’administration Trump à l’AfD. Ce climat tendu, qui tranche avec la tradition allemande de dialogue et de compromis, a été mis en lumière lors d’un débat télévisé historique sur RTL-Allemagne, réunissant pour la première fois les quatre principaux candidats à la chancellerie.

La montée en puissance de l’extrême droite allemande, incarnée par l’AfD, s’est accentuée avec les sondages lui promettant la deuxième place avec au moins 20% des voix. Cette position a été renforcée par le soutien explicite de l’entourage du président américain Donald Trump, provoquant une montée de la tension dans les derniers jours de campagne. Le leader conservateur Friedrich Merz, favori pour succéder à Olaf Scholz, a vivement critiqué cette ingérence, refusant toute influence extérieure sur les choix politiques allemands.

Le débat télévisé a été l’occasion pour les candidats de se confronter sur des sujets sensibles, notamment l’immigration, qui domine les discussions électorales. L’intervention du vice-président américain JD Vance à la Conférence sur la Sécurité de Munich, appelant à la levée du « cordon sanitaire » contre l’extrême droite, a été perçue comme une tentative d’ingérence. Cette position a été fermement rejetée par Merz et Scholz, tandis qu’Alice Weidel de l’AfD l’a accueillie avec enthousiasme, soulignant les similitudes entre son programme et celui de Trump.

L’attentat à la voiture-bélier de Munich, récemment attribué à des étrangers, a intensifié le débat sur l’immigration. Weidel a accusé le gouvernement Scholz de négligence face à la sécurité publique, tandis que Merz a promis une révision complète de la politique d’asile. Cette dynamique a été critiquée, notamment pour le rapprochement entre l’AfD et certains conservateurs sur ces questions.

Les réactions des téléspectateurs au débat, selon un sondage RTL-Allemagne, montrent que Merz a été perçu comme le plus convaincant, consolidant ainsi sa position de favori. Scholz, bien que critiqué pour ne pas avoir su inverser la tendance, reste en course, tandis que Weidel a également marqué des points. Le chef de l’institut de sondage Insa, Herrmann Binkert, ne prévoit pas de bouleversements majeurs dans les intentions de vote, laissant présager une coalition complexe post-électorale.

L’ingérence perçue des États-Unis dans la politique allemande soulève des questions sur la souveraineté et l’autonomie des partis traditionnels face à la montée de l’extrême droite, un phénomène qui pourrait redéfinir le paysage politique allemand.

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Le Japon ouvre ses réserves stratégiques de riz pour enrayer l’envolée des prix

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Le Japon ouvre ses réserves stratégiques de riz pour enrayer l'envolée des prix

Face à l’augmentation record des coûts alimentaires, le gouvernement japonais a pris la décision sans précédent de puiser dans ses réserves stratégiques de riz, une mesure visant à stabiliser les prix sur le marché intérieur.

Le Japon, connu pour sa culture du riz, a toujours considéré cet aliment comme un pilier de sa sécurité alimentaire. En réponse à des conditions météorologiques défavorables en 2023, la récolte de riz a été considérablement réduite, entraînant une flambée des prix qui s’est prolongée jusqu’à l’été 2024. Malgré une légère reprise de la production l’année suivante, les prix n’ont pas baissé, alimentés par une demande croissante et des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement.

Le ministère de l’Agriculture, dirigé par le ministre Taku Eto, a donc décidé de libérer 210.000 tonnes de riz, soit environ 3% de la consommation nationale annuelle, pour tenter de maîtriser cette inflation. Cette initiative marque une première dans l’histoire des réserves de riz japonaises, qui ont été créées en 1995 après des pénuries causées par de mauvaises récoltes. Jusqu’à récemment, ces stocks étaient réservés aux situations de catastrophes naturelles ou de pertes de récoltes majeures.

L’analyse des prix montre une augmentation vertigineuse, avec un sac de cinq kilos de riz atteignant 3.688 yens (environ 23 euros) en janvier 2025, soit une hausse de 82% par rapport à l’année précédente. Cette escalade des coûts a des répercussions directes sur les consommateurs, déjà confrontés à une inflation générale de 3% sur les produits non frais.

La décision de puiser dans les réserves stratégiques n’est pas sans risque. Selon Masayuki Ogawa, professeur à l’université d’Utsunomiya, cette action pourrait perturber la stabilité de la production de riz à long terme. De plus, certains producteurs pourraient avoir retenu leurs stocks dans l’espoir de profits plus élevés, une pratique qui pourrait être reconsidérée à la lumière de l’intervention gouvernementale.

Cependant, le gouvernement envisage également d’augmenter les importations de riz, bien que les droits de douane élevés rendent cette option coûteuse. Le riz thaïlandais, par exemple, est considérablement moins cher que son équivalent japonais, ce qui pourrait offrir une alternative viable.

En attendant, les consommateurs cherchent des solutions alternatives. Certains, comme Nami Tanaka, ont commencé à substituer le riz par des produits à base de blé ou de maïs, plus abordables. Cette tendance pourrait s’amplifier si les prix du riz restent élevés, affectant non seulement les habitudes alimentaires mais aussi la culture culinaire japonaise.

Cette intervention gouvernementale souligne l’urgence de stabiliser les marchés alimentaires, tout en mettant en lumière les défis d’une gestion équilibrée des ressources stratégiques dans un contexte économique et environnemental changeant.

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