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Pèlerins iraniens bloqués en Irak : l’angoisse des retrouvailles sous les bombes

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Des centaines de fidèles, coincés à la frontière, tremblent pour leurs proches alors qu’Israël intensifie ses frappes sur l’Iran.

Sur une aire de repos proche de Kerbala, en Irak, des groupes de voyageurs épuisés tentent désespérément de capter un signal. Venus accomplir le pèlerinage à La Mecque, ces Iraniens se retrouvent pris au piège d’une crise géopolitique qui a transformé leur retour en cauchemar. Les réseaux téléphoniques saturés et les connexions intermittentes alimentent leur inquiétude : depuis le début des frappes israéliennes sur leur pays, impossible pour beaucoup de joindre leurs familles.

Parmi eux, une femme en larmes vient d’apprendre par un message que son fils a disparu lors d’un raid sur Téhéran. Plus loin, une autre découvre, trop tard, que les obsèques de son beau-fils ont déjà eu lieu. À l’inverse, quelques sourires timides éclosent lorsque certains parviennent enfin à établir un contact visuel avec leurs enfants, rassurés de les voir sains et saufs.

Les autorités irakiennes organisent des convois routiers pour rapatrier près de 76 000 pèlerins, contraints à ce détour après la fermeture des aéroports régionaux. Chaque jour, 2 500 personnes franchissent la frontière, entassées dans des bus surchauffés. Originaires notamment de Kermanshah, ville partiellement détruite par les bombardements, beaucoup redoutent de retrouver des foyers en ruine.

Un commerçant de 55 ans confie son soulagement d’avoir localisé sa maison intacte, malgré une explosion à quelques centaines de mètres. Mais son répit est de courte durée : « Nos proches nous supplient de rentrer, alors que nous-mêmes craignons pour eux », murmure-t-il, accusant ouvertement Israël et ses alliés d’alimenter le conflit.

Le bilan des affrontements, qui s’alourdit heure après heure, plane sur ces retrouvailles incertaines. Alors que les frappes ciblent désormais des zones civiles, un septuagénaire résume l’absurdité de la situation : « Comment peut-on bombarder des quartiers où il n’y a que des familles ? » Dans l’attente du prochain convoi, les téléphones continuent de scruter l’actualité, entre espoir ténu et terreur diffuse.

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