OpenAI engage des milliards dans une course aux puces électroniques

La société d’intelligence artificielle multiplie les commandes de processeurs malgré des finances encore déficitaires, suscitant interrogations et soutiens sur les marchés.

Le développeur de ChatGPT s’est lancé dans une stratégie d’acquisition massive de composants électroniques, engageant plusieurs milliards de dollars auprès des principaux fabricants. Ces investissements, sans commune mesure avec les revenus actuels de l’entreprise, soulèvent des questions sur la soutenabilité financière de cette approche. Des observateurs pointent le décalage entre ces engagements et la trajecture économique réelle d’OpenAI, qui ne prévoit d’atteindre la rentabilité qu’à l’horizon 2029.

Plusieurs mécanismes de financement inhabituels ont été mis en place pour permettre ces acquisitions. Des fournisseurs acceptent notamment de prendre des participations dans l’entreprise ou d’octroyer des crédits substantiels, créant un écosystème financier complexe. Ces arrangements, qualifiés par certains analystes de circulaires, permettent à OpenAI de sécuriser l’accès aux ressources technologiques nécessaires à son développement.

La stratégie intervient dans un contexte de concurrence accrue entre géants technologiques, où la maîtrise des capacités de calcul devient un enjeu déterminant. Les dirigeants d’OpenAI justifient ces investissements par la nécessité d’anticiper une demande exponentielle en matière d’intelligence artificielle. Ils évoquent une croissance sans précédent de leur plateforme et le développement rapide de leur écosystème.

Certains experts financiers tempèrent toutefois l’enthousiasme, rappelant les précédents historiques où des investissements infrastructurels massifs ont précédé des corrections de marché. D’autres estiment que la dynamique actuelle se distingue par l’existence d’une demande tangible et diversifiée pour les services d’IA. La question centrale reste celle de l’adéquation entre le potentiel de croissance et les modalités de financement de cette expansion.

Les marchés financiers continuent pour l’instant de soutenir majoritairement cette approche, malgré les déséquilibres comptables apparents. Les investisseurs semblent prêts à accompagner une phase de développement ambitieuse, acceptant de parier sur les retours futurs plutôt que sur la performance économique immédiate. Cette situation illustre les arbitrages complexes auxquels sont confrontés les acteurs évoluant dans les technologies émergentes.