Cuba plongée dans le noir : une nouvelle panne d’électricité paralyse l’île
Le réseau électrique cubain, déjà fragilisé, a connu un nouvel effondrement généralisé, plongeant des millions d’habitants dans l’obscurité et exacerbant les tensions sociales.
Dans la nuit du 14 au 15 mars 2025, Cuba a été confrontée à une nouvelle coupure de courant massive, affectant l’ensemble du territoire national. Selon le ministère de l’Énergie et des Mines, cette panne, survenue vers 20h15, a entraîné une défaillance majeure du système de production électrique, notamment dans l’ouest du pays. Les autorités ont immédiatement annoncé travailler à la restauration du réseau, mais les défis restent immenses.
Les habitants, déjà éprouvés par des années de difficultés économiques, expriment leur exaspération. Angélica Caridad Martínez, une résidente de Camagüey, témoigne de son désarroi : « L’électricité s’est éteinte alors que j’allais m’asseoir. Cette situation est insupportable, personne ne peut vivre ainsi. » Ces mots reflètent le sentiment général d’une population confrontée à des coupures quasi quotidiennes, parfois pendant plus de 20 heures dans certaines provinces.
Le système électrique cubain, vieillissant et mal entretenu, repose sur huit centrales thermoélectriques datant des années 1980 et 1990, régulièrement en panne. Pour pallier ces défaillances, le gouvernement a recours à des centrales flottantes louées à des entreprises turques et à des générateurs, mais ces solutions sont limitées par des pénuries chroniques de carburant. En parallèle, Cuba mise sur le développement de parcs solaires, avec l’objectif d’installer 55 unités d’ici la fin de l’année, capables de produire 12 % de l’électricité nationale.
Cette nouvelle panne s’inscrit dans un contexte économique et social déjà tendu. Le pays traverse sa pire crise depuis trois décennies, marquée par des pénuries de produits de première nécessité, une inflation galopante et un système énergétique défaillant. Les autorités tentent de rassurer la population, mais les défis structurels restent immenses, laissant peu d’espoir à court terme pour une amélioration significative.