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France

Nouvelle journée de grève à l’hôpital, Castex lâche du lest

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En pleine reprise de l’épidémie de Covid-19, une nouvelle journée de grève et de manifestations était organisée jeudi par des syndicats et collectifs hospitaliers, tandis que l’exécutif lâchait du lest pour remobiliser les soignants avant les vacances et le couvre-feu.

La trêve aura été de courte durée. Trois mois après leur dernière mobilisation le 14 juillet, la CGT et ses alliés appelaient une nouvelle fois les personnels des hôpitaux et des Ehpad à exprimer leur colère et leur désarroi.

A Paris, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées en début d’après-midi derrière les Invalides, d’où elles se sont élancées en cortège vers le ministère de la Santé voisin. Dans la foule, Margarita, agente de service en psychiatrie, explique qu’il y a « de plus en plus de travail depuis le Covid et on est toujours en sous-effectif ».

A Rennes, où 200 à 300 personnes ont défilé dans le centre-ville à la mi-journée, « la situation à l’hôpital est pire qu’avant la première vague, le service des urgences déborde », affirme Lionel le Plagneul, délégué du personnel.

Ils étaient également 200 à 300 à Besançon, défilant derrière un cercueil noir portant l’inscription « Usagers en danger, hospitaliers épuisés ».

Une chaîne humaine a rassemblé environ 200 personnes autour de l’hôpital de Chambéry, où « c’est la fuite, on a beaucoup de démissions », s’inquiète Fabienne Dadou, adhérente CGT et infirmière, dont les consoeurs « partent travailler en Suisse ».

Hasard du calendrier, ces actions se sont déroulées au lendemain de l’annonce par Emmanuel Macron d’un couvre-feu en région parisienne et dans huit autres métropoles à compter de samedi.

La date avait été fixée durant l’été par la CGT, rejointe début octobre par SUD-Santé, les urgentistes de l’Amuf, les infirmiers du SNPI, ainsi que les collectifs Inter-Urgences et Inter-Blocs.

Ces organisations estiment que « la deuxième vague (épidémique) risque de faire s’écrouler notre système de santé et d’action sociale ».

« Manque d’effectifs récurrent »

L’afflux de malades du coronavirus dans les hôpitaux depuis la rentrée (9.173 mercredi, dont 1.664 en réanimation) a ravivé les craintes de soignants déjà durement éprouvés au printemps.

De nombreux établissements ont commencé à déprogrammer une partie de leurs interventions chirurgicales et à battre le rappel des personnels en prévision des vacances de la Toussaint.

Syndicats et collectifs y voient la conséquence des « manques d’effectifs récurrents » dans le secteur et revendiquent « des embauches massives immédiates », ainsi que « la revalorisation significative des salaires ».

Des demandes auxquelles était déjà censé répondre le « Ségur de la santé », signé en juillet par une majorité de syndicats hospitaliers (FO, CFDT et Unsa).

Cet accord prévoit notamment une augmentation générale de 183 euros net par mois pour tous les personnels (hors médecins), dont une première hausse de 90 euros effective à partir du 1er septembre et versée « au plus tard » sur la paie d’octobre.

Le solde était prévu en mars, mais arrivera finalement « avant la fin de l’année », a annoncé jeudi Jean Castex lors d’une conférence de presse.

Le Premier ministre a aussi promis une « indemnité compensatrice » de 110 à 200 euros brut par jour pour ceux qui renonceront à leurs congés « dans les jours et les semaines à venir », à commencer par les vacances de la Toussaint.

Un signe de la fébrilité de l’exécutif, qui cherche à éviter que la contestation se propage à l’hôpital, mais aussi au-delà.

La tension monte en effet dans les établissements sociaux et médico-sociaux, restés en dehors du « Ségur », et où la CFDT appelait à la grève mardi, FO menaçant d’en faire autant début novembre.

Une négociation s’est ouverte en début de semaine, afin que les 17.000 agents concernés puissent bénéficier des mêmes revalorisations.

En parallèle, des discussions ont débuté sur la refonte des grilles salariales, qui devrait se traduire par des gains supplémentaires début 2022.

« Ce n’est pas une solution instantanée, mais une solution durable (…) qui était devenue urgente, au problème de l’attractivité de l’hôpital », a affirmé Olivier Véran mercredi.

Le ministre de la Santé a également vanté les 4.000 lits « à la demande » et les 15.000 embauches (dont la moitié sur des postes actuellement non pourvus) promis en juillet, lançant à l’adresse des soignants: « Tenez-bon, on est avec vous, merci pour votre action, on y arrivera ».

Gabriel BOUROVITCH, avec les bureaux régionaux de l’AFP

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Économie

Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français

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Ryanair menace d'arrêter de desservir dix aéroports régionaux français

En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.

Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.

Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.

Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.

La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.

Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.

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France

Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme

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Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme

L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.

Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.

Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.

Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.

L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.

Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.

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Économie

Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France

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Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France

Après Michelin, le géant ArcelorMittal annonce la possible cessation d’activité de ses centres de Reims et Denain, menaçant 130 emplois.

La sidérurgie française fait face à un nouveau coup dur avec l’annonce d’ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, qui envisage la fermeture de deux de ses sites en France. Cette décision, motivée par une baisse significative de la demande dans les secteurs de l’industrie et de l’automobile, pourrait entraîner la suppression de 130 emplois, principalement à Reims et à Denain.

Le 19 novembre 2024, lors d’une réunion avec le Comité Social et Économique (CSE), ArcelorMittal Centres de Services a présenté un projet de réorganisation et d’adaptation de ses capacités de production. Cette réorganisation inclut potentiellement la cessation d’activité des sites de Reims et de Denain. La direction a expliqué que cette mesure était rendue nécessaire par une « forte baisse d’activité chez ses clients de l’industrie et de l’automobile », soulignant que cette situation s’était aggravée ces derniers mois.

Les répercussions sociales de cette annonce sont immédiates et profondes. Environ 100 emplois seraient menacés à Reims et 30 à Denain. David Blaise, délégué syndical central CGT, et Xavier Le Coq, coordinateur CFE-CGC, ont exprimé leur inquiétude face à cette situation, pointant du doigt une gestion de crise qui, selon eux, ne prévoit pas suffisamment de solutions alternatives. Blaise critique notamment l’absence d’anticipation de la part de la direction, déplorant que « rien n’a été anticipé » pour faire face à la crise de l’automobile.

ArcelorMittal prévoit des négociations avec les syndicats pour discuter des mesures sociales visant à atténuer l’impact sur l’emploi. Cependant, les réactions sont vives : le site de Denain s’est mis en grève immédiatement, et des actions sont prévues sur l’ensemble des sites d’ArcelorMittal en France pour les prochains jours. Ces mouvements de protestation reflètent une frustration croissante parmi les salariés, encore marqués par la fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012.

Le contexte économique actuel, marqué par une réduction des ventes dans l’automobile, a déjà conduit Michelin à annoncer la fermeture de ses usines de Vannes et Cholet, affectant 1.254 emplois. Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a reconnu que d’autres annonces de fermetures pourraient suivre, soulignant néanmoins la nécessité de soutenir les secteurs industriels en croissance.

Cette situation illustre une crise plus large au sein de l’industrie manufacturière européenne, particulièrement dans l’automobile où 32.000 suppressions de postes ont été annoncées au premier semestre chez les équipementiers. La question de la diversification et de l’adaptation des entreprises à un marché en mutation est désormais plus que jamais d’actualité.

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