L’Arcom a rappelé mercredi à Europe 1 ses obligations en matière de pluralisme et d’honnêteté vis-à-vis de l’actualité électorale, deux jours après le lancement d’une émission confiée à l’animateur controversé Cyril Hanouna.
L’animateur vedette de C8, Cyril Hanouna, a débuté lundi une nouvelle émission quotidienne sur Europe 1, intitulée « On marche sur la tête ». Cette émission, diffusée de 16h00 à 18h00, arrive en pleine période électorale, suscitant des réactions immédiates de l’Arcom, l’autorité de régulation de l’audiovisuel.
Dans un courrier révélé par une journaliste du Monde, l’Arcom a rappelé à la station ses obligations de traiter l’actualité électorale avec mesure et honnêteté. La radio est également tenue de garantir une pluralité de points de vue dans ses émissions de débats, conformément à une décision du Conseil d’Etat de février. L’autorité a demandé à Europe 1 de fournir rapidement des informations sur les mesures qu’elle compte mettre en œuvre pour respecter ces obligations.
Cette mise en garde survient après que plusieurs observateurs ont critiqué le manque de pluralisme dans la nouvelle émission de Cyril Hanouna, perçue comme favorable à l’extrême droite. Pour le premier numéro, les invités comprenaient des personnalités telles que le maire de Béziers Robert Ménard, l’ancien Premier ministre Manuel Valls, l’eurodéputé RN Matthieu Vallet et le président de Reconquête! Eric Zemmour.
L’Arcom a également été saisie concernant un incident lors de l’émission « Touche pas à mon poste » la semaine dernière, où Cyril Hanouna a tenté de jouer les entremetteurs politiques entre le président du RN, Jordan Bardella, et l’eurodéputée de Reconquête!, Sarah Knafo. Hanouna avait également déclaré, dans une précédente émission, qu’il quitterait la France en cas de victoire des insoumis, ce qu’il a ensuite qualifié de boutade.
Cyril Hanouna, âgé de 49 ans, est connu pour ses dérapages fréquents, ayant valu à C8 de nombreuses sanctions de l’Arcom, totalisant 7,5 millions d’euros. L’Arcom prévoit de renforcer son dispositif de contrôle du pluralisme avant la fin de l’été, mais les principes de la décision du Conseil d’Etat sont déjà en vigueur.
Cette situation met en lumière les défis permanents de l’audiovisuel français en matière de respect des obligations de pluralisme et d’équité, particulièrement en période électorale.