Nous rejoindre sur les réseaux

Monde

Moscou sous pression : l’inflation érode le pouvoir d’achat des Russes

Article

le

Trois ans après le début du conflit en Ukraine, les prix des denrées alimentaires plongent les ménages dans une précarité grandissante.

Sur les étals colorés du marché de Préobrajenski, les fruits d’été rivalisent d’apparence, mais peu de clients osent s’attarder. La flambée des coûts, persistante malgré les annonces officielles, force les Moscovites à recalculer chaque dépense. Un retraité de 84 ans confie, sous couvert d’anonymat, avoir abandonné ce lieu historique pour des épiceries moins chères. « Avant, c’était une habitude, maintenant c’est un luxe », murmure-t-il, évoquant une hausse « insupportable » sur les produits de base.

L’embellie économique promise par les autorités contraste avec le quotidien des habitants. Si certains secteurs, comme l’industrie militaire, bénéficient de salaires revalorisés, la majorité de la population subit de plein fouet l’envolée des tarifs. Une sexagénaire serre contre elle une barquette de fraises à 400 roubles, réservée exclusivement à ses petits-enfants. « On choisit entre se nourrir et offrir un peu de douceur », soupire-t-elle.

Les sanctions internationales et la réorientation de l’économie vers l’effort de guerre ont durablement déséquilibré les marchés. Les denrées importées se raréfient, tandis que la production locale peine à combler les besoins. Un artiste indépendant avoue avoir renoncé à toute dépense superflue : « Les voyages ? Un souvenir. Maintenant, chaque rouble sert à remplir le frigo. » Cette précarité réveille le spectre des années 1990, période de chaos économique qui avait laminé les épargnes.

Malgré les discours officiels célébrant la « résilience nationale », le mécontentement gronde. Une ancienne comptable résume la situation d’une phrase : « On nous parle de souveraineté, mais dans les faits, on s’appauvrit. » Entre adaptations forcées et renoncements, les Moscovites apprennent à vivre avec moins, tandis que le Kremlin tente de contenir une colère sociale qui menace de monter.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus