Nous rejoindre sur les réseaux

Monde

Mort de l’Afro-Américaine Breonna Taylor: une décision judiciaire relance la colère aux Etats-Unis

Article

le

mort-de-l’afro-americaine-breonna-taylor:-une-decision-judiciaire-relance-la-colere-aux-etats-unis

Des manifestants en colère sont descendus mercredi dans les rues de plusieurs grandes villes américaines pour dénoncer un traitement judiciaire selon eux bien trop clément visant les policiers qui ont tué en mars l’Afro-Américaine Breonna Taylor à Louisville, où deux agents ont été blessés par balle dans la soirée.

Deux policiers déployés vers 20H30 locales sur les lieux d’une des manifestations de cette ville du Kentucky « ont été blessés par balle. Ils sont en train d’être soignés à l’hôpital », a déclaré le chef par intérim de la police de Louisville, Robert Schroeder, lors d’une conférence de presse.

Leur état était stable et leur vie n’était a priori pas menacée, mais l’un d’eux a subi une intervention chirurgicale, a-t-il précisé, et un suspect a été interpellé. Le bureau du FBI à Louisville a indiqué mener l’enquête.

Plus tôt, quelques centaines de personnes, certaines lourdement armées, s’étaient rassemblées sur Jefferson Square, une place du centre-ville, dans un climat tendu, avant d’être dispersées par la police peu avant l’heure du couvre-feu, instauré à 21H00 locales (01H00 GMT jeudi).

Boston, New York, Washington, Philadelphie… Des rassemblements ont spontanément éclaté dans plusieurs villes du pays, secoué depuis des mois par une vague de mobilisations antiracistes.

Le motif de la colère des manifestants: aucun des trois agents qui avaient fait irruption chez Breonna Taylor, 26 ans, en enfonçant la porte de son domicile, n’a été poursuivi pour son homicide.

« Louisville a laissé tomber les femmes noires », a déploré auprès de l’AFP Devon Wallace, un des manifestants.

Brett Hankison, seul membre du trio policier finalement visé par une charge, est seulement poursuivi pour mise en danger de la vie d’autrui, en raison de ses tirs qui ont traversé l’appartement de voisins de la victime, a annoncé mercredi le procureur du Kentucky. Aucun chef d’inculpation n’a été retenu contre ses deux collègues, Jonathan Mattingly et Myles Cosgrove, qui sont pourtant les auteurs des tirs qui ont tué l’Afro-Américaine.

Une décision « scandaleuse et insultante », selon l’avocat de la famille de la jeune femme, Ben Crump.

Etat d’urgence

« Breonna Taylor mérite qu’il lui soit rendu justice », a déclaré Decorryn Adams, une jeune Afro-Américaine parmi les manifestants à Louisville, réclamant que sa « vie ne soit pas en danger simplement à cause de la couleur de (sa) peau ».

Avant l’annonce de mercredi, la municipalité avait décrété l’état d’urgence. Un important dispositif policier était en place et plusieurs personnes ont été arrêtées dès l’après-midi.

Donald Trump a déclaré « prier pour les deux agents de police blessés » et s’être entretenu avec le gouverneur démocrate Andy Beshear, avec qui il s’est dit prêt à travailler.

Ce dernier a appelé, dans un message vidéo, les habitants à « rentrer chez eux ».

L’infirmière avait été tuée en pleine nuit à son domicile le 13 mars quand les trois policiers s’y étaient présentés munis d’un mandat d’arrêt.

A leur arrivée, son compagnon avait ouvert le feu avec une arme détenue légalement. Les agents avaient riposté et Breonna Taylor avait été atteinte de plusieurs balles. Son compagnon a ensuite expliqué avoir cru à un cambriolage, les agents ne s’étant pas annoncés. Eux assurent s’être présentés, une version corroborée par un témoin, selon le procureur de l’Etat Daniel Cameron.

« Je sais que ces charges annoncées aujourd’hui ne satisferont pas tout le monde », a-t-il admis, avouant avoir eu « une discussion difficile » avec la famille de Breonna Taylor.

Selon les médias locaux, le policier Brett Hankison s’est présenté dans une prison de la région puis a été remis en liberté après avoir payé une caution fixée à 15.000 dollars, une somme très basse comparée à d’autres cas similaires. Licencié par la police de Louisville en juin, il risque jusqu’à 15 ans de prison.

« Honte »

« Ma soeur, le système pour lequel tu travaillais si dur t’a laissée tomber », a réagi sur Instagram Juniyah Palmer, la soeur de Breonna Taylor.

Selon l’avocat Ben Crump, il s’agit d' »un nouvel exemple d’absence de responsabilité pour le génocide des gens de couleur perpétré par des policiers ».

« C’est ironique et typique que les seuls chefs d’inculpation de cette affaire concernent des coups de feu tirés dans l’appartement d’un voisin blanc », alors qu’une personne de couleur a été tuée, a-t-il ajouté.

De nombreux responsables démocrates ont dénoncé la décision de mercredi, à l’image du sénateur Bernie Sanders la qualifiant de « honte ».

L’adversaire de Donald Trump à la présidentielle, Joe Biden, a dit « comprendre la frustration », mais a dans le même temps appelé au calme: « La violence n’est jamais acceptable », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Décès

L’ancien président italien Giorgio Napolitano est mort à l’âge de 98 ans

Article

le

L'ancien président italien Giorgio Napolitano est mort à l'âge de 98 ans

Né sous Mussolini le 29 juin 1925, Giorgio Napolitano, qui a été élu en 2006, a géré une phase particulièrement turbulente en Italie.

Il était considéré pendant des années comme le garant de la stabilité de l’Italie. L’ancien président italien Giorgio Napolitano (2006-2015), dirigeant historique du Parti communiste et promoteur de la construction européenne, est mort à l’âge de 98 ans, vendredi 22 septembre.

Né sous Mussolini le 29 juin 1925, Giorgio Napolitano a géré une phase particulièrement turbulente en Italie. Elu en 2006, il comptait prendre sa retraite à l’issue de son premier septennat au printemps 2013, après les législatives. Mais les résultats des élections, trop serrés, et l’incapacité des principaux partis à s’accorder sur un éventuel successeur, l’avaient contraint à reprendre du service. Dès son discours d’investiture, particulièrement dur envers les responsables politiques dont il avait dénoncé « la surdité » face aux exigences du pays, il avait annoncé qu’il ne resterait pas sept ans de plus et avait en effet démissionné en janvier 2015.

L’ensemble de la classe politique de la péninsule a rendu hommage à ce Napolitain, qui est reconnu pour sa modération, sa prudence et son sens de l’Etat. Giorgia Meloni, dirigeante du parti post-fasciste Fratelli d’Italia et « présidente du conseil » depuis octobre 2022 a sobrement présenté « les plus profondes condoléances » de son cabinet à la famille de l’ancien président.

L’actuel président de la République, Sergio Mattarella, a rappelé l’engagement européen de l’ancien député au Parlement de Strasbourg qui a mené « des batailles importantes pour le développement social, la paix et le progrès en Italie et en Europe ».

Dans un télégramme à sa veuve, le pape François, en voyage à Marseille, a quant à lui salué un homme ayant consacré son action politique à préserver « l’unité et la concorde » de son pays.

Lire Plus

Europe

Guerre en Ukraine : la Pologne arrête ses livraisons d’armes à l’Ukraine

Article

le

Guerre en Ukraine : la Pologne arrête ses livraisons d’armes à l’Ukraine

La Pologne a annoncé la cessation de ses livraisons d’armes à l’Ukraine, provoquant des tensions diplomatiques entre les deux pays alliés.

La Pologne a annoncé mercredi qu’elle avait cessé de fournir des armes à l’Ukraine, marquant une escalade des tensions entre les deux pays alliés au moment où l’Ukraine riposte à l’invasion russe. Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a déclaré que leur priorité était la modernisation et l’armement de l’armée polonaise pour la renforcer rapidement, sans préciser quand exactement les livraisons d’armes à l’Ukraine avaient cessé.

La Pologne était l’un des plus grands fournisseurs d’armes à l’Ukraine. Cependant, cette décision intervient peu de temps après que Varsovie a interdit l’importation de céréales ukrainiennes pour protéger ses intérêts agricoles. La Pologne a nié que ces deux mesures soient liées, affirmant qu’elle continuait à honorer les contrats d’armement antérieurs avec l’Ukraine.

L’annonce de la Pologne est survenue après la convocation « d’urgence » de l’ambassadeur ukrainien par Varsovie pour protester contre les remarques du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à l’ONU. Zelensky avait critiqué certains pays pour avoir soutenu indirectement la Russie.

La France a réagi aux tensions entre les deux pays, qualifiant la situation de « regrettable » et suggérant qu’elle résultait de « considérations de politique intérieure ». La décision de l’UE de mettre fin à l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes, prononcée en mai par cinq États membres, a été à l’origine des derniers développements, avec des embargos unilatéraux et des poursuites devant l’OMC.

La Pologne a averti qu’elle élargirait la liste des produits ukrainiens interdits d’importation en réponse à ces actions. Cependant, les deux pays tentent toujours de trouver une solution constructive au problème des céréales.

L’Ukraine, engagée dans une lutte pour sa survie contre la Russie, a déclaré que les mesures prises par la Pologne étaient « inacceptables » et a proposé une résolution du conflit. La communauté internationale surveille de près ces développements, craignant que les tensions diplomatiques ne compromettent les efforts pour soutenir l’Ukraine dans son conflit avec la Russie.

Lire Plus

Monde

Gabon : Le fils aîné d’Ali Bongo écroué pour corruption

Article

le

Gabon : Le fils aîné d'Ali Bongo écroué pour corruption

Trois semaines après le coup d’État, le fils d’Ali Bongo et d’autres hauts responsables sont inculpés pour corruption et d’autres crimes.

Trois semaines après le coup d’État qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba au Gabon, son fils Noureddin Bongo Valentin et plusieurs proches du cabinet du président déchu ont été mis en examen et incarcérés, notamment pour des accusations de corruption. Au total, dix personnes ont été inculpées mardi pour une série de crimes, dont des « troubles des opérations d’un collège électoral », « corruption », « détournement de deniers publics », « blanchiment de capitaux », et bien d’autres, a annoncé le procureur de Libreville, André-Patrick Roponat, lors d’une conférence de presse. Sept d’entre elles ont été placées en détention provisoire.

Parmi les inculpés figurent Noureddin Bongo Valentin, le fils aîné d’Ali Bongo, et Jessye Ella Ekogha, l’ancien porte-parole de la présidence, tous deux mis en examen pour corruption. Ces arrestations ont eu lieu le jour du coup d’État et ils étaient initialement soupçonnés de « haute trahison », bien que ce chef d’inculpation n’ait pas été retenu.

Le 30 août, peu de temps après l’annonce controversée de la réélection d’Ali Bongo, les militaires dirigés par le général Brice Oligui Nguema ont renversé le président, l’accusant notamment de « détournements massifs » de fonds publics. Les perquisitions menées dans les domiciles de ces hauts responsables du cabinet de l’ex-président Ali Bongo et de son épouse Sylvia Bongo Valentin ont montré des sommes considérables d’argent en espèces.

Sylvia Bongo Valentin, l’ex-première dame du Gabon, est actuellement en résidence surveillée à Libreville « pour sa protection », selon la présidence. Cependant, ses avocats ont déclaré que sa situation était « injustifiable » et « incompatible avec un État de droit ». Ils ont déposé une plainte contre les responsables de cette détention.

Les putschistes avaient accusé Sylvia et son fils Noureddin d’être les véritables dirigeants du pays et au cœur d’un réseau de corruption étendu. Ali Bongo, quant à lui, avait été placé en résidence surveillée à Libreville mais est actuellement « libre de ses mouvements » et peut « se rendre à l’étranger », selon le général Oligui.

Le 13 septembre, le général Brice Oligui Nguema, désigné président de transition, a annoncé la création d’une commission d’enquête sur les marchés publics pour lutter contre les fraudes. Avant le coup d’État, il avait sommé les chefs d’entreprise pratiquant la « surfacturation » de cesser leurs pratiques frauduleuses dans les passations de marchés publics.

L’enquête sur les « biens mal acquis » de la famille Bongo en France, ouverte suite à des plaintes d’ONG en 2007, avait déjà révélé des soupçons de détournement de fonds publics permettant l’acquisition d’un important patrimoine immobilier. Plusieurs membres de la famille Bongo, dont Ali Bongo lui-même, sont mis en examen en France pour recel de détournement de fonds publics dans le cadre de cette enquête. Le Gabon est souvent critiqué pour le niveau élevé de corruption qui y sévit et est classé 136e sur 180 pays en termes de perception de la corruption par Transparency International (2022).

Lire Plus

Les + Lus