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Mandalay sous les décombres : un monastère bouddhiste ravagé par le séisme

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Les moines de Thahtay Kyaung, témoins impuissants de la catastrophe, décrivent une scène apocalyptique au cœur de la Birmanie meurtrie.

Au milieu des ruines du monastère de Thahtay Kyaung, à Mandalay, les robes safran des moines contrastent tragiquement avec les murs effondrés. U Wayama, l’un des religieux les plus âgés, contemple, désemparé, les vestiges de ce lieu sacré. « Voir ces bâtiments réduits à néant me brise le cœur », murmure-t-il, tandis que ses jeunes confrères s’activent pour déblayer les gravats à mains nues. Les moines, habituellement voués à la méditation, se transforment en ouvriers de l’urgence, transportant des briques dans des draps pour dégager les accès.

La région, proche de l’épicentre du séisme, compte parmi les zones les plus densément peuplées du pays. Les autorités redoutent un bilan bien plus lourd que les 2 700 victimes officiellement recensées, d’autant que les infrastructures, déjà fragilisées par des années de conflit, compliquent les opérations de secours. La faille de Sagaing, à l’origine de la catastrophe, traverse des villes majeures comme Naypyidaw et Mandalay, où les survivants errent dans un paysage de désolation.

Nyo Nyo San, une habitante présente lors du drame, raconte l’horreur des secondes qui ont tout emporté. « Les murs tremblaient, les tuiles volaient en éclats… J’ai cru que c’était la fin », confie-t-elle, encore sous le choc. Comme des centaines d’autres, elle dort désormais à ciel ouvert, incertaine de pouvoir regagner son village, les routes étant coupées et les ponts effondrés.

Malgré l’ampleur des destructions, des lueurs d’espoir persistent. À Naypyidaw, des sauvetages miraculeux ont redonné courage aux équipes de secours. Une jeune femme et une sexagénaire ont été extraites vivantes des décombres après plusieurs jours d’ensevelissement. Ces rescues tardives rappellent que, dans ce chaos, chaque minute compte.

Pourtant, pour les moines de Mandalay, le plus dur reste à venir : reconstruire, pierre après pierre, un havre de paix dans un pays en lambeaux.

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