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Madagascar entre dans une ère d’administration militaire

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La Grande Île connaît un changement de régime après le renversement du président en exercice, tandis que les nouvelles autorités promettent une période de transition vers des élections démocratiques.

Antananarivo s’éveille sous surveillance militaire après le transfert de pouvoir intervenu mardi. Les forces armées ont assumé l’autorité exécutive suite au vote parlementaire ayant destitué le chef de l’État Andry Rajoelina, dont la localisation reste inconnue. Les rues de la capitale malgache présentaient un calme apparent mercredi matin, masquant toutefois les incertitudes quant à l’évolution politique du pays.

Le colonel Michael Randrianirina, commandant de l’unité Capsat et nouvelle figure dirigeante, a annoncé devant la presse qu’un processus de transition serait mis en œuvre sur une période n’excédant pas vingt-quatre mois. Ce dispositif inclura la restructuration des principales institutions nationales sous la supervision conjointe des armées et forces de sécurité. Le officier supérieur a également évoqué la désignation prochaine d’un Premier ministre de consensus chargé de former un gouvernement.

La légitimité de ce changement institutionnel s’appuie sur la validation par la haute cour constitutionnelle de la procédure de destitution engagée contre l’ancien président. Cette évolution politique intervient après plusieurs semaines de manifestations populaires initialement provoquées par des difficultés d’accès à l’eau et à l’énergie, avant de se transformer en mouvement de contestation plus large.

La communauté internationale observe ces développements avec une vigilance marquée. Les Nations unies ont exprimé leurs préoccupations concernant la nature de cette transition de pouvoir, tandis que l’organisation régionale SADC fait part de son inquiétude. L’organisation Human Rights Watch a appelé les nouvelles autorités à garantir le respect des droits fondamentaux de l’ensemble de la population.

Il est à noter que le mouvement de jeunesse Gen Z, initiateur des premières manifestations, a manifesté son soutien à l’intervention militaire. Des scènes de célébration ont été observées dans certains quartiers de la capitale, où des jeunes ont manifesté leur approbation du changement politique.

Le contexte historique rappelle que Madagascar a connu à plusieurs reprises ce type de transitions politiques. L’ancien président Rajoelina lui-même était arrivé au pouvoir en 2009 grâce à un soutien militaire, avant d’être réélu lors d’un scrutin disputé en 2023. Le pays, dont plus de 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté, entame donc un nouveau chapitre de son histoire politique, entre espoirs de changement et incertitudes institutionnelles.

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