Une ville entière pleure ses enfants. L’incendie d’une discothèque a emporté 59 vies, plongeant la Macédoine du Nord dans un chagrin sans fin.
La Macédoine du Nord a vécu jeudi une journée marquée par la douleur et les larmes. La petite ville de Kocani a enterré ses victimes, emportées par un incendie dévastateur dans une discothèque locale. Ce drame, qui a coûté la vie à 59 personnes, a laissé une communauté entière dévastée, unie dans un deuil collectif. Les rues de la ville étaient envahies par une foule en pleurs, portant des roses rouges et blanches, des portraits des disparus imprimés sur des T-shirts, et des souvenirs douloureux.
Sous un ciel d’un bleu éclatant, des centaines de personnes se sont rassemblées au cimetière de Kocani. Les pleurs et les lamentations ont peu à peu cédé la place à un silence lourd, seulement rompu par les interventions des secours venus en aide à des proches effondrés. Les chants des prêtres orthodoxes ont résonné, apportant un semblant de réconfort à une communauté en détresse. L’archevêque Stefan, chef de l’Église orthodoxe de Macédoine du Nord, a pris la parole pour exprimer son soutien. « Aucun mot ne suffit pour apaiser la perte d’enfants si jeunes », a-t-il déclaré, appelant à des mesures pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.
Parmi les victimes, six étaient mineures, selon les informations du bureau du procureur. La jeunesse des disparus a rendu ce deuil encore plus insupportable pour les familles et les amis. Dans le centre-ville, un mémorial improvisé a été érigé, où des portraits des victimes étaient exposés. Des fleurs, des bougies et des messages de condoléances ont été déposés, témoignant de l’immense chagrin qui frappe Kocani. Nikola, un jeune homme venu rendre hommage à ses amis perdus, a décrit la situation comme un « tsunami de larmes ». « Cette ville est morte. Elle a perdu une génération entière de jeunes qui aurait dû la rendre fière », a-t-il confié, réclamant une enquête approfondie pour identifier tous les responsables.
L’incendie, qui s’est déclaré dans la nuit de samedi à dimanche, a également fait près de 200 blessés. La discothèque « Pulse », où se déroulait un concert du groupe hip-hop DNK, était bien au-delà de sa capacité légale. Environ 500 personnes se trouvaient dans l’établissement, alors que seulement 250 billets avaient été vendus. Les premières investigations suggèrent que le feu a été provoqué par des étincelles ayant atteint un plafond hautement inflammable. Les autorités ont rapidement pointé du doigt des négligences, révélant que la discothèque opérait avec une licence falsifiée.
La colère et la frustration se mêlent au chagrin. Mitko Petrusev, un retraité de 65 ans, a dénoncé la corruption et l’inaction des institutions. « L’incendie n’a pas duré deux minutes, il dure depuis trente ans. Les responsables pillent ce pays depuis des décennies », a-t-il lancé, exprimant un sentiment partagé par de nombreux habitants. Les funérailles ont également eu lieu à Skopje, la capitale, et dans cinq autres villes, marquant la fin d’une journée éprouvante pour tout un pays.
Les autorités ont promis des actions rapides pour vérifier les licences des établissements de nuit et punir les responsables. Vingt-huit suspects ont déjà été identifiés, dont trois hospitalisés, dix-huit en détention provisoire et sept policiers sous enquête. Pour Kocani et la Macédoine du Nord, le chemin vers la guérison sera long, mais la détermination à obtenir justice reste intacte.