L’Ukraine mise sur une trêve partielle pour apaiser le conflit avec la Russie

Alors que les tensions persistent, Kiev espère obtenir un accord minimal lors des négociations en Arabie Saoudite, malgré les récentes frappes mutuelles et les divergences entre les parties.

Les pourparlers prévus lundi en Arabie Saoudite, sous médiation américaine, suscitent des attentes mesurées du côté ukrainien. Kiev souhaite parvenir à un moratoire ciblé sur les attaques contre les infrastructures énergétiques, les sites civils et les zones maritimes de la mer Noire. Cette initiative intervient dans un contexte marqué par des échanges de frappes récents entre les deux camps, chacun accusant l’autre d’avoir ciblé des installations stratégiques.

La délégation ukrainienne, menée par le ministre de la Défense Roustem Oumerov, se rendra à Riyad avec une liste précise de zones à protéger. Un responsable anonyme a confirmé que l’Ukraine restait ouverte à un cessez-le-feu général, mais se concentre pour l’instant sur une suspension partielle des hostilités. Du côté russe, Moscou a accepté une pause limitée aux infrastructures énergétiques, bien loin de la proposition américaine d’une trêve de 30 jours. Vladimir Poutine, méfiant, craint que Kiev ne profite de cette accalmie pour renforcer ses troupes et son arsenal.

Les discussions devraient se focaliser sur des aspects techniques, tels que la définition des sites protégés, les modalités de contrôle et les armes concernées. La Russie sera représentée par des émissaires de rang intermédiaire, contrairement à la délégation ukrainienne dirigée par un ministre. Cette différence de niveau hiérarchique souligne les divergences d’approche entre les deux parties.

Les récentes frappes sur la station de pompage de Soudja, dans la région russe de Koursk, illustrent la méfiance persistante. Moscou accuse Kiev d’avoir détruit délibérément cette installation, tandis que l’Ukraine rejette ces allégations, imputant les dégâts aux tirs russes. Ces incidents renforcent les doutes quant à la possibilité d’un accord durable.

Parallèlement, les attaques nocturnes en Ukraine, impliquant des drones russes, ont causé des blessés, dont des enfants, dans les régions de Zaporijjia et d’Odessa. Face à cette escalade, Volodymyr Zelensky a appelé ses alliés à intensifier la pression sur Moscou. Cependant, les Européens restent en retrait dans ces négociations, malgré les efforts du président français Emmanuel Macron pour faire entendre la voix de l’UE. L’Allemagne, de son côté, a annoncé une nouvelle aide militaire de trois milliards d’euros à l’Ukraine, soulignant son soutien continu.

Dans ce climat tendu, les négociations en Arabie Saoudite représentent une lueur d’espoir, mais les obstacles restent nombreux pour parvenir à une trêve significative.