Planète
L’hélicoptère Ingenuity tente l’exploit de voler sur Mars
Il ne doit durer que 40 petites secondes mais n’en sera pas moins historique: le premier vol d’un engin motorisé sur une autre planète, qui avait été repoussé, pourrait finalement être tenté lundi par Ingenuity, l’hélicoptère de la Nasa, sur Mars.
« Il n’y a qu’un seul premier vol par planète », s’est enthousiasmé MiMi Aung, cheffe de projet de l’hélicoptère. Ingenuity est un « éclaireur », a-t-elle ajouté.
« La Nasa prévoit que le premier vol de son hélicoptère Ingenuity puisse se dérouler au plus tôt le lundi 19 avril », a déclaré l’agence samedi.
Le vol devrait commencer vers 03H30, et la Nasa prévoit de diffuser en direct sur internet la réception des premières données, dès 06H15.
Initialement prévu le 11 avril, il avait été retardé en raison d’un problème technique apparu lors du test de ses rotors.
Les vents restent la principale incertitude pouvant mettre en péril le vol de cet hélicoptère, arrivé sur la planète rouge le 18 février à bord du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite décroché.
L’opération est un véritable défi, car l’air martien est d’une densité équivalente à seulement 1% celle de l’atmosphère terrestre. Or c’est en poussant l’air en tournant que les hélices peuvent soulever du poids. Sur Mars, « il y a simplement moins de molécules à pousser », a expliqué MiMi Aung.
Même si la gravité y est moindre que sur Terre, les équipes de la Nasa ont dû développer un engin ultra-léger (1,8 kg), dont les pales tourneront bien plus vite qu’un hélicoptère standard, pour espérer réussir. Avec ses quatre pieds et deux pales superposées (1,2 m de long), il ressemble davantage à un gros drone.
Vidéo couleur
L’opération sera l’équivalent sur Mars du premier vol d’un engin motorisé sur Terre, en 1903, par les frères Wright. Un morceau de tissu de cet aéronef ayant décollé il y a plus d’un siècle en Caroline du Nord aux Etats-Unis a même été placé à bord d’Ingenuity.
Ce dernier ne prendra aucun risque pour sa première tentative. « Nous voulons que le tout premier vol soit un vol sans danger », a expliqué Tim Canham, responsable des opérations de l’hélicoptère.
Il s’élèvera à la verticale jusqu’à atteindre trois mètres de hauteur, une ascension qui devrait lui prendre six secondes. Puis il fera du surplace pendant trente secondes, durant lesquelles il pivotera simplement sur lui-même dans la direction du rover, avant de redescendre.
Il recevra ses instructions de la Terre quelques heures auparavant, mais volera ensuite en autonomie, en analysant lui-même sa position par rapport au sol.
Après le vol, l’hélicoptère transmettra au rover des données techniques sur ce qu’il aura réalisé, qui seront à leur tour envoyées vers la Terre. Parmi ces premières données, il y aura une photo en noir et blanc du sol prise par Ingenuity directement sous lui lorsqu’il sera en l’air.
Le lendemain, une fois ses batteries rechargées, l’hélicoptère transmettra une photo en couleur de l’horizon, prise par son autre appareil photo.
Mais les images les plus spectaculaires devraient venir du rover Perseverance, placé en observation à plusieurs mètres de là, et qui doit filmer le vol.
Peu après celui-ci, des extraits vidéo seront transmis. Les équipes de la Nasa espèrent que l’un d’entre eux montrera Ingenuity en train de voler.
La vidéo complète sera transmise « durant les jours suivants », avait dit Elsa Jensen, responsable des caméras du rover. « Il y aura des surprises, et vous les apprendrez au même moment que nous. Alors sortons tous le pop-corn! »
« Prendre des risques »
Quatre résultats sont possibles, a prévenu MiMi Aung: un succès total, partiel, des données manquantes, ou un échec.
En cas de réussite, le second vol pourra avoir lieu pas plus de quatre jours plus tard. Jusqu’à cinq vols en tout sont prévus, de difficulté croissante.
La Nasa voudrait pouvoir faire monter l’hélicoptère jusqu’à 5 mètres de hauteur, puis tenter de le faire avancer latéralement.
« La durée de vie » d’Ingenuity sera « déterminée par la façon dont il atterrit » à chaque fois, a expliqué MiMi Aung. Ce qui veut dire: s’il réussit à éviter le crash.
« Quand nous arriverons au 4e et 5e vol, nous nous amuserons », a-t-elle promis. « Nous voulons vraiment pousser notre véhicule jusqu’à ses limites » et « prendre des risques ».
Quoi qu’il advienne, après un mois maximum, l’expérience Ingenuity s’arrêtera, pour laisser le rover Perseverance se consacrer à sa tâche principale: chercher des traces de vie ancienne sur Mars.
Planète
Climat : l’été 2024, un record historique de chaleur mondiale
L’été 2024 a marqué une nouvelle étape dans la crise climatique, établissant des records de chaleur sur l’ensemble de la planète. Alors que les températures extrêmes, les sécheresses et les inondations se multiplient, les scientifiques tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme face à l’urgence de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
L’été 2024 restera gravé dans les annales comme le plus chaud jamais enregistré à l’échelle mondiale, confirmant une tendance alarmante observée depuis plus d’un an. Les mois de juin à août ont connu des températures moyennes globales sans précédent, battant de nouveaux records. L’observatoire européen Copernicus a ainsi révélé que ces trois mois surpassaient déjà les sommets atteints en 2023, renforçant les inquiétudes des experts sur l’accélération du réchauffement climatique.
Samantha Burgess, cheffe adjointe du service du changement climatique de Copernicus, a souligné l’urgence de la situation. « La planète a connu les mois de juin et d’août les plus chauds jamais enregistrés, ainsi que la journée la plus chaude », a-t-elle déclaré, ajoutant que cette succession de records rend très probable que 2024 devienne l’année la plus chaude de l’histoire moderne, surpassant ainsi 2023.
Les conséquences ne se sont pas fait attendre : des vagues de chaleur intenses ont frappé des pays comme l’Espagne, le Japon, la Corée ou encore la Chine, où les records de chaleur pour le mois d’août ont été pulvérisés. Même l’Australie, pourtant en plein hiver, a souffert de températures anormalement élevées.
Face à cette situation critique, les climatologues avertissent que sans des mesures drastiques pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, les catastrophes climatiques ne feront que s’intensifier. À l’échelle mondiale, les émissions de CO2 atteignaient environ 57,4 milliards de tonnes en 2022, un chiffre qui n’a pas encore montré de signes clairs de réduction. Cependant, la Chine, premier émetteur mondial, semble amorcer un léger recul de ses émissions en 2024 grâce à une accélération inédite de ses capacités d’énergies renouvelables.
Les impacts dévastateurs du changement climatique se sont multipliés cet été à travers les continents. En Inde, la chaleur étouffante de plus de 45°C a mis à rude épreuve le réseau électrique du pays, ralentissant son économie avant d’être suivie d’inondations meurtrières causées par une mousson particulièrement intense. Aux États-Unis, l’ouest a été ravagé par des incendies alimentés par une végétation asséchée, avec des températures dépassant les 48°C à Las Vegas en juillet. De même, le Maroc a connu une canicule d’une rare violence fin juillet, causant la mort de 21 personnes en seulement 24 heures.
Ces événements climatiques extrêmes soulignent les dangers accrus pour les populations les plus vulnérables. En Europe, une étude récente estime que la chaleur intense a provoqué entre 30 000 et 65 000 décès en 2023, principalement chez les personnes âgées. L’Asie n’a pas été épargnée : le typhon Gaemi, qui a dévasté les Philippines et la Chine en juillet, a été renforcé par le réchauffement climatique, tout comme le typhon Shanshan, qui a provoqué des pluies torrentielles au Japon.
Les chiffres de Copernicus confirment l’ampleur du réchauffement : août 2024 a affiché une température moyenne mondiale de 16,82°C, soit 1,51°C de plus que la période préindustrielle, dépassant ainsi le seuil symbolique de 1,5°C fixé par l’accord de Paris. Depuis 2023, ce seuil a été franchi à de nombreuses reprises, faisant craindre que le réchauffement actuel de 1,2°C ne s’approche dangereusement d’un point de non-retour. Pour autant, ces anomalies doivent persister sur plusieurs décennies avant de considérer que le climat se soit réellement stabilisé à ce niveau.
L’un des principaux moteurs de ces records est l’échauffement inédit des océans, qui absorbent plus de 90 % de l’excès de chaleur généré par les activités humaines. Bien que le phénomène El Niño, qui contribue à accroître les températures, ait pris fin, les océans continuent de maintenir des niveaux de chaleur exceptionnels. Toutefois, l’apparition attendue de La Niña, un phénomène climatique généralement associé à un refroidissement, semble retardée. Les modèles climatiques restent incertains quant à l’évolution de la situation dans les mois à venir.
La fin de l’année 2024 pourrait encore réserver des surprises climatiques. Mais une chose est certaine : l’urgence d’agir pour limiter les impacts du réchauffement global n’a jamais été aussi pressante.
Planète
L’EPR de Flamanville amorce enfin sa montée en puissance après douze ans de retard
EDF a franchi une étape cruciale en initiant la première réaction en chaîne de fission nucléaire de l’EPR de Flamanville, marquant le début de l’exploitation de ce réacteur, bien que sa connexion au réseau électrique ne soit attendue que d’ici la fin de l’automne 2024.
Après douze ans d’attente et de retards accumulés, l’EPR de Flamanville a enfin entamé son processus de divergence, initiant la première réaction en chaîne de fission nucléaire. EDF a annoncé cette avancée majeure dans une vidéo publiée sur X, quelques heures après avoir reçu l’autorisation de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour débuter la production des premiers électrons. Cette opération marque la première étape vers la mise en service du réacteur de 1.600 MW, le plus puissant du parc nucléaire français, mais le raccordement au réseau électrique devra encore patienter.
Un programme de tests rigoureux est prévu pour les mois à venir, avec un premier palier de production à 25% de la capacité du réacteur, moment où il sera pour la première fois connecté au réseau national et commencera à fournir de l’électricité. Cette échéance, initialement prévue pour la fin de l’année, a été repoussée à l’automne 2024, en raison des aléas techniques rencontrés durant l’été.
Ce démarrage, bien que retardé, revêt une importance symbolique dans le contexte de la relance du nucléaire décidée par le président Emmanuel Macron, avec la commande de nouveaux réacteurs EPR2. Le chantier de l’EPR de Flamanville a cependant été marqué par de nombreux déboires techniques, ayant multiplié les coûts par quatre, atteignant désormais 13,2 milliards d’euros.
Parallèlement, EDF a révisé à la hausse ses prévisions de production nucléaire pour 2024, estimant désormais entre 340 et 360 TWh, une augmentation soutenue par la meilleure performance des 56 autres réacteurs du parc. Cette révision s’explique par une gestion améliorée des arrêts de tranche et des réparations liées à la corrosion sous contrainte, ainsi qu’un été exempt de conditions climatiques perturbatrices.
Planète
A69: près de 60 arbres abattus, malgré la présence d’opposants
Malgré l’opposition persistante d’activistes écologistes, les travaux de déboisement pour l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres se poursuivent. Une soixantaine d’arbres ont été abattus ce dimanche, provoquant l’indignation et la résistance sur le terrain.
Le chantier controversé de l’autoroute A69 continue de susciter de vives tensions dans le Tarn. Dimanche, environ 60 arbres ont été abattus sur le tracé prévu, malgré la présence de militants opposés à ce projet, certains étant même perchés dans les arbres pour tenter d’empêcher leur abattage. Selon la préfecture, dix arbres restent encore à couper pour achever le déboisement de cette section.
La situation sur le terrain est tendue depuis vendredi, où les forces de l’ordre ont procédé à 17 interpellations après avoir délogé des militants d’un campement situé près du chantier, à Saïx. Malgré cette intervention, quatre opposants persistent, perchés dans les arbres, espérant retarder les opérations.
Ces actes de déboisement interviennent après la levée des restrictions environnementales qui empêchaient Atosca, le concessionnaire de l’A69, d’abattre ces arbres avant fin août. Cependant, des figures du mouvement écologiste, comme Thomas Brail du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), dénoncent ces abattages comme « illégaux », affirmant qu’ils nécessitaient une autorisation spécifique de la Dreal, non obtenue par Atosca.
Des incidents préoccupants se multiplient. À Verfeil, en Haute-Garonne, des militants anti-A69 ont signalé une seconde tentative d’incendie durant la nuit de samedi à dimanche, s’ajoutant à d’autres incidents similaires ces dernières semaines. Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête pour « dégradation de biens par incendie » en réponse à ces attaques répétées.
Le climat de tension croissant autour de ce projet d’infrastructure fait craindre de nouvelles escalades, alors que les militants restent déterminés à s’opposer à la destruction de la forêt et à la progression des travaux.
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