Alors que des centaines de rassemblements étaient prévus pour lutter contre les discriminations raciales, la France insoumise a monopolisé l’attention avec une affiche controversée, suscitant indignation et divisions.
Ce samedi, des centaines de manifestations contre le racisme ont eu lieu à travers la France, à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale. Cependant, l’événement a été largement éclipsé par la polémique entourant La France insoumise (LFI) et son affiche jugée antisémite, mettant en scène l’animateur Cyril Hanouna. Cette image, générée par intelligence artificielle, a provoqué un tollé en raison de sa ressemblance troublante avec des affiches de propagande nazie des années 1930. Bien que LFI ait rapidement retiré le visuel, les répercussions ont été immédiates et ont semé le trouble jusque dans les rangs du parti.
Jean-Luc Mélenchon, leader de LFI, a réagi avec virulence, accusant les médias et ses détracteurs de manipuler l’affaire. Lors d’un meeting à Brest, il a dénoncé « le vice » de ceux qui, selon lui, possèdent des collections d’affiches d’extrême droite héritées de leurs ancêtres. Cette défense a été qualifiée d' »aberrante » par Olivier Faure, secrétaire national du Parti socialiste, qui a souligné que personne ne pouvait ignorer les codes de l’antisémitisme, surtout pas Mélenchon.
Les autres organisations participantes, comme la CGT et Solidaires, ont exprimé leur désarroi face à cette affaire. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a dénoncé des « affiches très choquantes » et a insisté sur la présence en tête de cortège des associations luttant contre l’antisémitisme. Julie Ferrua, codéléguée de Solidaires, a critiqué LFI pour avoir « grillé la priorité » aux organisateurs et s’être « accaparé la mobilisation », au point que son syndicat a envisagé de se retirer.
Malgré ces tensions, les manifestations se sont déroulées dans un climat relativement calme, avec des cortèges séparés pour éviter les conflits. À Paris, LFI a marché en queue de cortège, tandis que Jean-Luc Mélenchon était présent à Marseille aux côtés de Manuel Bompard. Les autorités ont estimé la participation nationale entre 50.000 et 60.000 personnes, dont 10.000 à 20.000 dans la capitale, où des craintes de dégradations et d’affrontements avec la police ont été signalées.
Cette journée, censée être un moment d’unité contre le racisme, a finalement été marquée par les divisions et les polémiques, mettant en lumière les tensions au sein de la gauche française.