Économie
Les robots vont-ils remplacer les humains chez Amazon?
Les robots sont-ils l’avenir d’Amazon ? Le laboratoire de robotique du géant américain du commerce en ligne près de Boston travaille à l’automatisation de ses centres de distribution dans le monde.
« Ce que nous allons faire dans les cinq prochaines années va surpasser ce que nous avons réalisé ces dix dernières années », a prévenu jeudi lors d’une conférence de presse Joe Quinlivan, vice-président du département robotique d’Amazon dans ce centre d’innovation, inauguré il y a un an à Westborough dans le nord-est des Etats-Unis.
L’entreprise, fondée il y a 28 ans par Jeff Bezos, dévoilait sa dernière création, un bras jaune robotisé baptisé « Sparrow », capable de détecter, sélectionner et gérer « des millions de produits » de toutes tailles et de toutes formes.
Contrairement à ses prédécesseurs qui ne peuvent qu’orienter les paquets, « Sparrow » peut manipuler les objets grâce à ses tubes cylindriques qui les aspirent pour ensuite les placer dans différents paniers.
Cela devrait permettre aux employés d’arrêter d’effectuer des tâches répétitives pour se concentrer sur des activités « plus gratifiantes et intéressantes » tout en améliorant la « sécurité », assure Tye Brady, un des responsables d’Amazon Robotics.
Près de 75% des 5 milliards de commandes traitées par le géant du commerce en ligne sont déjà gérées par un type de robot, selon Joe Quinlivan.
Menace sur l’emploi?
« Il ne s’agit pas que les machines remplacent les humains. Il s’agit plutôt que machines et humains travaillent ensemble », se défend M. Brady.
La robotisation de l’entreprise a généré plus d’un million d’emplois ces dernières années, spécialisés dans l’ingénierie notamment mais aussi dans l’entretien, ainsi que des postes de techniciens et opérateurs, affirment les responsables d’Amazon.
Si l’idée qu’une automatisation du travail mènerait à des destructions d’emplois en masse n’est pas soutenue par de récents chiffres publiés en juillet par le bureau américain des statistiques, l’utilisation accrue de robots peut tout de même avoir un impact négatif sur les employés.
Tout en permettant d’alléger certaines tâches dans les entrepôts, ces technologies peuvent en effet contribuer « à une augmentation de la charge et du rythme de travail, avec des nouvelles méthodes de surveillance des employés », ont mis en garde des chercheurs de l’université Berkeley dans une étude de 2019.
Ils citent l’exemple du jeu vidéo MissionRacer utilisé par Amazon qui met en compétition les employés les uns contre les autres pour assembler les commandes des clients plus rapidement.
La robotisation peut aussi servir aux employeurs pour « abaisser le niveau de qualification nécessaire pour un emploi afin de réduire les coûts de formation et de recrutement » ce qui peut conduire à « des stagnations de salaire et à une insécurité de l’emploi », d’après la même source.
Régulièrement accusé par ses détracteurs « d’esclavage moderne », Amazon, deuxième employeur aux Etats-Unis après le géant de la distribution Walmart, a réussi à repousser jusqu’à présent toutes les velléités de salariés de se syndiquer, sauf dans un entrepôt de New York.
Le géant du commerce en ligne, qui a racheté il y a dix ans l’entreprise de robotique Kiva, développe des programmes informatiques, d’intelligence artificielle, d’apprentissage automatique, de manipulation robotique, de simulation, d’analyse prédictive et de conception de prototypes.
L’entreprise peut notamment produire « 1.000 » unités robotiques dans son usine de Westborough.
Afin de raccourcir les délais entre le moment où un client achète un produit et sa réception, Amazon entend par ailleurs effectuer d’ici la fin de l’année des livraisons de paquets légers par drone dans deux villes en Californie et au Texas.
Économie
Allemagne: Record à 20.000 points pour le Dax, malgré la crise économique
Malgré un contexte économique tumultueux, l’indice allemand Dax 40 continue de briller, atteignant un record historique.
L’indice Dax, qui regroupe les quarante plus grandes entreprises allemandes cotées en Bourse, a franchi la barre symbolique des 20.000 points. Ce nouvel exploit, survenu en début de séance mardi, illustre la résilience et l’attractivité de l’économie allemande sur la scène mondiale, malgré une situation intérieure marquée par la récession.
Le Dax a su naviguer avec succès à travers les turbulences économiques de 2024. Les entreprises composant l’indice ont vu leur capitalisation boursière augmenter de 19% depuis le début de l’année. Certaines d’entre elles, comme Rheinmetall et Siemens Energy, ont même affiché des croissances spectaculaires, profitant de dynamiques sectorielles spécifiques. Cependant, cette performance exceptionnelle ne reflète pas nécessairement la santé de l’ensemble de l’industrie allemande, qui souffre de coûts énergétiques élevés et d’une demande mondiale en berne.
La clé de cette performance réside dans l’internationalisation des entreprises du Dax. Avec 84% de leur chiffre d’affaires réalisé à l’étranger, ces sociétés sont moins dépendantes de la conjoncture nationale. L’orientation vers les marchés dynamiques comme les États-Unis et l’Asie joue un rôle crucial. Les investisseurs sont particulièrement attentifs aux signaux positifs venant de Wall Street, où l’élection de Donald Trump a insufflé un regain d’optimisme avec la promesse de baisses d’impôts et de dérégulations.
Les marchés asiatiques, notamment chinois, apportent également un vent d’optimisme. Les politiques de relance économique mises en place par le gouvernement chinois laissent entrevoir une reprise potentielle, dont les entreprises exportatrices allemandes pourraient tirer profit. Cette internationalisation explique en partie pourquoi le Dax continue de prospérer alors que l’économie allemande prévoit une contraction de 0,2% du PIB pour l’année 2024.
La fin de l’année est également une période propice pour les investisseurs, qui cherchent à optimiser leurs portefeuilles avant la clôture annuelle. Cette pratique, connue sous le nom de « window dressing », contribue à soutenir la hausse des indices. Les investisseurs semblent également anticiper une reprise de l’économie allemande en 2025, espérant que les élections anticipées en Allemagne pourraient aboutir à un gouvernement plus dynamique.
Cependant, des incertitudes demeurent, notamment avec les menaces de Donald Trump de taxer les produits européens. La situation géopolitique mondiale, marquée par des conflits en Ukraine et au Proche-Orient, ajoute une couche de complexité. Mais pour l’instant, les investisseurs préfèrent se concentrer sur les perspectives de croissance à moyen terme, misant sur la capacité de l’Allemagne à rebondir et à surmonter les défis actuels.
Économie
Les salariés de Volkswagen en grève pour sauver les usines allemandes
Les employés de Volkswagen entament une grève sans précédent pour contrer la fermeture d’usines et préserver l’emploi en Allemagne.
Les travailleurs du constructeur automobile Volkswagen ont marqué le début d’une série de grèves dans leurs usines allemandes, s’opposant vigoureusement aux suppressions d’emplois envisagées par la direction. Ce mouvement social, qui pourrait s’intensifier, survient à un moment critique, en pleine campagne électorale, et met en lumière les défis auxquels est confrontée l’industrie automobile allemande.
La grève, qui a débuté lundi, est le reflet d’une tension croissante entre les salariés et la direction de Volkswagen. Devant l’usine de Hanovre, les grévistes brandissaient des pancartes avec des messages de défiance, tels que « Vous voulez la guerre, nous sommes prêts ». La mobilisation est orchestrée par le puissant syndicat IG Metall, dont les membres portent fièrement des gilets jaunes et des écharpes rouges, symboles de leur détermination.
Des actions similaires se déroulent à travers le pays, notamment à l’usine de Zwickau, où les employés expriment leur colère après trois mois d’incertitude quant à leur avenir professionnel. Daniela Cavallo, présidente du comité d’entreprise à Wolfsburg, a dénoncé une « vente à la découpe » des sites industriels allemands, soulignant l’importance de cette lutte pour la préservation de l’emploi et de l’industrie locale.
Cette grève n’est pas seulement un conflit interne à Volkswagen, mais elle résonne comme un signal d’alarme pour toute l’industrie allemande. Volkswagen, symbole de l’industrie automobile nationale, fait face à des défis majeurs : un marché mondial en ralentissement, une concurrence accrue des constructeurs chinois, et la nécessité de réduire ses coûts pour rester compétitif. Le constructeur cherche à économiser plusieurs milliards d’euros, ce qui implique des réductions drastiques de capacités de production en Allemagne.
Malgré trois séances de négociations infructueuses, les parties prenantes restent loin de trouver un terrain d’entente. La direction de Volkswagen a rejeté une proposition syndicale visant à réduire les coûts sans fermer d’usines, estimant cette solution non viable. Thomas Schäfer, patron de la marque VW, a réaffirmé la nécessité de réduire les capacités, tandis qu’IG Metall menace de mener la « lutte collective la plus dure » que Volkswagen ait jamais connue.
Cette crise chez Volkswagen s’inscrit dans un contexte plus large de difficultés pour l’industrie allemande, confrontée à une transformation vers les technologies électriques et numériques. La paralysie politique actuelle, suite à la rupture de la coalition gouvernementale, n’arrange rien, laissant l’économie allemande dans une situation précaire. Les enjeux de la campagne électorale, notamment la relance économique, prennent une dimension cruciale, avec des propositions de subventions et de réduction des coûts énergétiques pour soutenir l’industrie.
Économie
Castorama et Leroy Merlin réduisent leurs effectifs dans leurs sièges
Dans un contexte économique difficile, Castorama et Leroy Merlin, deux piliers du secteur de la grande distribution spécialisée, annoncent des réductions de personnel au sein de leurs sièges sociaux.
La récente annonce de Castorama concernant un plan de départs volontaires pour jusqu’à 100 salariés de son siège à Lille, soit environ un sur sept, met en lumière les défis auxquels sont confrontés les acteurs majeurs du bricolage. Ce plan, qui ne touche pas les employés des magasins, s’inscrit dans une stratégie plus large visant à améliorer la rentabilité de l’entreprise. Face à une concurrence féroce et à des conditions de marché changeantes, Castorama cherche à se repositionner pour rester compétitif.
Leroy Merlin, de son côté, a également procédé à des ajustements de son personnel au sein de ses fonctions centrales, avec un plan de rupture conventionnelle collective ayant déjà vu le départ de 130 collaborateurs. Ces mouvements de personnel reflètent une tendance plus générale dans le secteur, où les ventes reculent face à un contexte économique morose. Les deux enseignes subissent les contrecoups d’une baisse de la consommation, exacerbée par des facteurs tels que la baisse des transactions immobilières et des naissances, éléments qui réduisent traditionnellement les besoins en travaux domestiques.
Le secteur du bricolage, qui avait connu un essor pendant la pandémie de Covid-19 avec l’augmentation des projets de rénovation et de décoration intérieure, fait face à une désillusion post-pandémie. Les résultats financiers récents de Kingfisher, le groupe britannique propriétaire de Castorama et de Brico Dépôt, montrent une baisse des ventes de 4,9% pour Castorama et de 3,3% pour Brico Dépôt au troisième trimestre. Ces chiffres sont attribués à une combinaison de facteurs, notamment un moral des consommateurs en berne et des conditions météorologiques peu propices aux travaux extérieurs.
L’adaptation des effectifs aux nouvelles réalités économiques n’est pas un phénomène isolé. Auchan, autre membre du groupe Mulliez auquel appartient Leroy Merlin, a également annoncé un vaste plan social, menaçant près de 2.389 emplois en France. Ces mouvements soulignent la pression que les grandes enseignes subissent pour ajuster leurs structures opérationnelles afin de préserver leur viabilité financière.
Ces restructurations chez Castorama et Leroy Merlin illustrent une volonté de réajustement stratégique face à un marché en mutation. Les entreprises cherchent à se repositionner, à optimiser leurs coûts et à renforcer leur compétitivité dans un environnement où les consommateurs sont plus prudents et où les tendances de consommation évoluent rapidement.
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