France
Les Restos du cœur lancent leur 36e campagne d’hiver en pleine crise sanitaire et économique
Une 36e campagne dans un contexte inédit: les Restos du cœur s’attendent à recevoir 1 million de bénéficiaires cette année pour la saison hivernale qui démarre mardi en pleine crise sanitaire et économique.
Nés d’une idée de Coluche en 1985, les Restos du cœur accueillent chaque année les personnes démunies pour leur campagne d’hiver. En fonction de leurs ressources et de la composition de leur famille, elles se voient attribuer des points qui leur donnent droit à des denrées alimentaires.
« Oeufs, pain, pâtes, haricots, thon… un peu de tout », énumère Amira, une botte de poireaux dépassant de son caddie, en sortant du centre d’Argenteuil, ouvert dès lundi.
« Ca permet de faire des économies à la maison », raconte la jeune femme de 25 ans, sans emploi, présente comme une soixantaine d’autres personnes devant le centre le plus important du Val-d’Oise.
L’année dernière, les Restos du cœur ont accueilli 875.000 personnes et distribué 136,5 millions de repas.
« Je pense que cette année on dépassera le million de personnes », estime auprès de l’AFP Patrice Blanc, président de l’association.
Pour l’heure, l’association chiffre la hausse des inscriptions pour la campagne d’hiver à +10%, les situations étant « variables selon les départements », avec une explosion de la demande en Seine-Saint-Denis (+45%) et à Paris (30%), selon M. Blanc.
La crise sanitaire et ses conséquences économiques et sociales ont amené des nouveaux bénéficiaires: « depuis le confinement, on a vu venir les gens qui n’ont plus rien parce qu’ils ont perdu leurs petits boulots », décrit Josiane Le Blond, responsable du centre d’Argenteuil, qui a accueilli 1.500 familles l’année dernière et a enregistré 400 nouvelles inscriptions.
Parmi eux, Farida, 40 ans, marquée par un divorce en juin et la difficulté à trouver un travail dans la restauration. « Le premier pas est le plus difficile », confie la femme, chariot à la main, venue s’inscrire à la campagne d’hiver sur conseil de son assistante sociale.
« La crise financière de 2008 s’était traduite par une augmentation en deux ans de 25% de personnes en plus ayant recours à l’aide alimentaire. Nous devons nous préparer à la montée d’une vague d’une ampleur au moins équivalente », alerte le président de l’association.
Pour les Restos du cœur, « l’enjeu majeur de cette 36e campagne est de continuer à faire face. Dans l’urgence mais aussi sur le long terme ».
Drive et fin du coin café
La crise sanitaire a également changé l’organisation des centres. La distribution accompagnée (les bénéficiaires entrent dans le centre et sont accompagnés par des bénévoles) a laissé place à un système de drive, où les bénévoles amènent les denrées alimentaires à l’entrée du centre où les bénéficiaires attendent en file.
« La plupart de nos locaux ne sont pas adaptés pour respecter les consignes de distanciation », explique M. Blanc. L’arrivée de l’hiver et la dégradation des conditions climatiques interrogent sur la pérennité de ce système. Exit également le « coin café » qui offrait un moment de convivialité.
L’association alerte sur la situation des jeunes, de plus en plus nombreux à frapper à leurs portes: avec la disparition des petits boulots qui a plongé des étudiants dans la précarité, ils représentent « une source d’inquiétude encore plus particulière » pour Patrice Blanc.
Les moins de 25 ans représentent déjà près de la moitié des bénéficiaires, les mineurs, 40%.
Parmi les bénéficiaires de plus de 16 ans, 36% sont en recherche d’emploi, 12% perçoivent une retraite, 6% ont un emploi et 6% sont étudiants.
Avant la crise du Covid, fin 2019, quelque 9,3 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté en France, selon l’Insee, et près de 5 millions avaient recours à l’aide alimentaire.
Pour certaines associations, la crise va plonger un million de personnes supplémentaires dans la pauvreté.
France
« Un viol est un viol ! »: Gisèle Pelicot se dit « humiliée » face aux 51 accusés
Gisèle Pelicot a exprimé son indignation face aux avocats cherchant à minimiser les viols qu’elle a subis, insistant que « un viol est un viol ». Son témoignage poignant a marqué une étape clé dans ce procès retentissant.
Lors du procès des viols de Mazan, Gisèle Pelicot, figure centrale de cette affaire, a brisé son silence avec colère. Face à une salle d’audience où plusieurs des 51 accusés se tenaient, elle a dénoncé l’attitude des avocats qui tentaient de relativiser la gravité des faits. Pelicot, victime de viols entre 2011 et 2020, a notamment rejeté avec force les propos d’un avocat suggérant qu’il pouvait exister différents degrés de viol. Avec fermeté, elle a martelé qu' »un viol est un viol », condamnant toute tentative de minimiser la gravité des actes subis.
Gisèle Pelicot a également témoigné de l’humiliation ressentie depuis le début du procès, exacerbée par les insinuations d’un prétendu consentement lié à son état d’ébriété. Elle a rappelé qu’elle se trouvait dans un état de quasi-coma au moment des faits, ce que des vidéos encore à diffuser prouveront. Des experts, même masculins, ont été choqués par ces enregistrements, selon ses dires.
Le procès a pris une autre dimension lorsque Jean-Pierre M., l’un des accusés, a reconnu être « un violeur » et a réclamé une sanction sévère. Ce dernier, bien qu’impliqué dans des crimes similaires, n’est pas poursuivi pour les agressions contre Gisèle Pelicot, mais contre sa propre épouse. Le récit de son enfance traumatisée par des violences sexuelles répétées de la part de son père a donné un aperçu du climat de silence et de souffrance qui entoure souvent ces actes.
L’affaire des viols de Mazan soulève une vaste réflexion sur la responsabilité des hommes dans les violences sexuelles. Des voix, comme celle du journaliste Karim Rissouli, soulignent l’importance de cette prise de conscience collective, évoquant même « le premier grand procès de la masculinité » en France. Associations féministes et personnalités publiques appellent à une rupture avec la complicité silencieuse des hommes face aux violences faites aux femmes.
Économie
Michel Barnier envisage d’augmenter les impôts face à la situation budgétaire
Michel Barnier, Premier ministre, a laissé entendre qu’une augmentation des impôts était envisagée en raison de la situation alarmante des comptes publics. Bien que les détails restent flous, cette perspective suscite des réactions contrastées au sein de la majorité et de l’opposition.
Michel Barnier a récemment laissé entendre qu’il ne s’interdirait pas de revoir la fiscalité à la hausse, en raison de la détérioration des finances publiques. Si la forme exacte de cette éventuelle augmentation d’impôts n’a pas encore été clarifiée, l’hypothèse a été évoquée lors de plusieurs réunions, notamment avec le groupe Ensemble pour la République (EPR) à l’Assemblée. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur démissionnaire, a d’ailleurs confirmé avoir reçu cette indication directement du Premier ministre lors d’un entretien privé. « Michel Barnier m’a dit qu’il augmenterait les impôts », a-t-il déclaré, exprimant une certaine inquiétude face à l’incertitude qui plane encore autour des modalités et des cibles de cette potentielle réforme fiscale.
Cette annonce s’inscrit dans un contexte financier tendu. Le Premier président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici, a récemment souligné que le débat fiscal ne pouvait plus être éludé, compte tenu de l’état préoccupant des finances publiques. En privé, Michel Barnier a critiqué la gestion de son prédécesseur à Bercy, Bruno Le Maire, et justifié la nécessité d’une révision fiscale, malgré le malaise que cela suscite. « Ce n’est pas par plaisir que je vais devoir augmenter les impôts, mais la situation est catastrophique », aurait-il confié à certains de ses interlocuteurs.
Parmi les pistes explorées, le Premier ministre semble pencher pour une révision de l’impôt sur les sociétés, un levier qui pourrait, selon ses proches, permettre de redresser les comptes publics tout en stimulant l’économie. D’autres élus de sa majorité, notamment certains membres des Républicains (LR), plaident pour le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF), une mesure très populaire auprès de l’opinion publique et qui pourrait être perçue comme un geste en direction de la gauche.
Cependant, cette perspective divise profondément. Du côté des Républicains, l’augmentation des impôts est perçue comme une ligne rouge infranchissable. Laurent Wauquiez, président du groupe Droite Républicaine, a réaffirmé sa ferme opposition à toute hausse des prélèvements, estimant que la France se situe déjà parmi les pays où la pression fiscale est la plus élevée. Selon lui, c’est dans la rationalisation des dépenses que se trouve la solution, et non dans l’alourdissement des impôts.
La question de l’imposition risque donc de devenir un point de crispation majeur dans les semaines à venir, à la fois au sein de la majorité, où certains soutiennent cette option, et dans l’opposition, notamment au sein du Rassemblement National, qui pourrait envisager de déposer une motion de censure si une telle mesure venait à être actée. Quant à Michel Barnier, il devra bientôt présenter son discours de politique générale, où il sera attendu au tournant sur ces enjeux cruciaux pour l’avenir économique du pays.
France
Brigitte Macron femme transgenre: deux femmes condamnées pour diffamation
Deux femmes, ayant diffusé une rumeur transphobe à l’encontre de Brigitte Macron, ont été condamnées pour diffamation. Elles doivent verser 8 000 euros de dommages et intérêts à la Première dame et 5 000 euros à son frère.
Deux femmes ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir propagé une infox virale selon laquelle Brigitte Macron serait une femme transgenre. Elles doivent payer une amende de 500 euros avec sursis ainsi qu’un total de 8 000 euros de dommages et intérêts à Brigitte Macron, et 5 000 euros à son frère, Jean-Michel Trogneux.
Ce verdict fait suite à la diffusion d’une longue « interview » sur YouTube en 2021, où l’une des femmes, Amandine Roy, autoproclamée « médium », interrogeait Natacha Rey, une prétendue journaliste autodidacte. Ensemble, elles relayaient cette théorie conspirationniste, basée sur la fausse idée que Brigitte Macron n’aurait jamais existé, et que son frère aurait pris son identité après un changement de sexe.
L’avocat de Brigitte Macron, Me Jean Ennochi, a souligné l’importance de cette décision, bien qu’il ait qualifié cela de simple application de la loi. Il a rappelé les dommages considérables causés par cette rumeur, qui avait rapidement pris une ampleur internationale. En réponse, la Première dame a décidé de porter plainte en janvier 2022, aboutissant à ce jugement.
La rumeur avait eu un écho mondial, notamment aux États-Unis, où elle avait été relayée dans des cercles d’extrême droite. Ce phénomène s’inscrit dans une tendance inquiétante qui a également visé d’autres figures politiques féminines, telles que Michelle Obama ou Kamala Harris, souvent victimes de fausses informations à caractère transphobe.
-
FrontignanEn Ligne 4 jours
Frontignan : chômage en baisse, pauvreté en hausse et crise du logement
-
ÉconomieEn Ligne 3 jours
Michel Barnier envisage d’augmenter les impôts face à la situation budgétaire
-
FranceEn Ligne 2 jours
« Un viol est un viol ! »: Gisèle Pelicot se dit « humiliée » face aux 51 accusés
-
SociétéEn Ligne 4 jours
Le documentaire « Kaizen » d’Inoxtag pulvérise des records sur YouTube
-
Faits DiversEn Ligne 4 jours
Élève frappée à Paris : l’institutrice placée en garde à vue
-
EuropeEn Ligne 3 jours
La pâte à tartiner algérienne El Mordjene Cebon interdite dans l’UE
-
PolitiqueEn Ligne 5 jours
De Villepin salué par les partisans de la gauche à la Fête de l’Huma
-
MondeEn Ligne 5 jours
Donald Trump échappe à une nouvelle tentative d’assassinat