Europe
Les Néerlandais aux urnes en pleine crise du coronavirus
Les Néerlandais se rendaient aux urnes mercredi, dernier jour d’élections législatives, considérées comme un test de la gestion de l’épidémie par le gouvernement actuel et qui devraient permettre au Premier ministre Mark Rutte de décrocher un nouveau mandat.
Premier pays européen à tenir des élections en cette nouvelle année marquée par le coronavirus, les Pays-Bas ont organisé le scrutin sur trois jours pour que les personnes à risque puissent voter en toute sécurité.
Les bulletins de vote sont déposés dans des endroits inhabituels tels que le musée Van Gogh à Amsterdam, des hôtels, des gares et des centres de tests aux quatre coins des Pays-Bas, où l’on peut parfois voter à vélo ou en voiture.
Au pouvoir depuis 2010, le Premier ministre libéral-conservateur Mark Rutte semble en passe d’être réélu pour un quatrième mandat, à l’heure où le coronavirus a détourné l’attention d’autres problématiques telles que l’immigration, qui avait dominé les élections précédentes.
M. Rutte, qui est l’un des dirigeants européens restés le plus longtemps en poste, s’est dit « prudemment » optimiste après être descendu de son vélo devant une école à La Haye, où il s’apprêtait à voter « pour la première femme de la liste » de son parti.
Le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) du Premier ministre est largement en tête dans les sondages et est en passe de diriger un nouveau gouvernement de coalition, suivi par le PVV (Parti de la liberté) du député anti-islam Geert Wilders.
« Je suis fier de ce que nous avons accompli au cours des 10 dernières années aux Pays-Bas », l’une des économies les plus performantes d’Europe, a déclaré M. Rutte devant les journalistes présents.
« La principale question lors de ces élections est de savoir qui peut le mieux mener ce pays à travers la crise du coronavirus, puis prendre un nouveau départ pour le pays, je l’espère à partir de l’été », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a par ailleurs rejeté les critiques qui dénoncent le démarrage lent aux Pays-Bas du programme de vaccination, affirmant que l’achat des vaccins était « un problème européen ».
Mal préparés
Un nombre record de 37 partis se disputent 150 sièges à la chambre basse du Parlement, dans un paysage politique parfois fragmenté qui conduit généralement à des coalitions complexes.
M. Rutte a exclu toute coalition avec Geert Wilders « à cause de ce qu’il a dit sur l’islam et le Coran ». Un des partis de la coalition actuelle, l’Appel chrétien-démocrate (CDA) du ministre des Finances Wopke Hoekstra, serait à nouveau un « partenaire naturel » pour le Premier ministre.
Malgré une légère baisse dans les sondages ces derniers jours, le VVD reste crédité d’environ 25% des voix, ce qui lui donnerait un peu plus que ses 32 sièges actuels, tandis que le PVV obtiendrait environ 13% des suffrages.
Avant de voter mercredi, M. Wilders, qui espère conserver le statut de deuxième plus grand parti au parlement, a critiqué la gestion de la crise par le gouvernement.
Les Pays-Bas, qui comptent 17 millions d’habitants, ont jusqu’à présent recensé plus de 1,1 million de cas de coronavirus et quelque 16.100 décès.
« Je ne blâme pas le gouvernement néerlandais pour la présence du virus. Mais ils n’étaient pas préparés, ils étaient très mal préparés », a-t-il déclaré.
Premier ministre « Téflon »
Le député anti-islam a insisté pour que son parti soit invité à la table des négociations lors de la formation d’une coalition gouvernementale à l’issue du scrutin.
« Si vous regardez n’importe quel sondage aux Pays-Bas, nous nous débrouillons assez bien, dans la lignée de rester le deuxième parti (…) C’est peut-être pas ce que vous voulez entendre, mais c’est vrai », a-t-il déclaré devant les journalistes.
Les bureaux de vote ferment à 21H00 (20H00 GMT) et les premières estimations sont attendues peu après.
Surnommé le Premier ministre « Téflon » pour sa capacité à sortir indemne des crises politiques, Mark Rutte a pourtant été contraint de démissionner en janvier après que des milliers de parents ont été accusés à tort de fraude aux allocations familiales.
Son gouvernement est toutefois resté en place pour s’occuper des affaires courantes dans l’attente des élections.
Europe
Julian Assange plaide pour la liberté d’informer lors d’une audition au Conseil de l’Europe
Dans sa première apparition publique depuis sa libération, Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a appelé à la défense de la liberté d’informer. Se décrivant comme victime d’une persécution par les États-Unis, il a insisté sur l’importance de continuer à lutter pour la vérité.
Mardi, Julian Assange, qui a passé plus d’une décennie cloîtré entre l’ambassade d’Équateur à Londres et la prison de Belmarsh, est intervenu devant une commission du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Cette audition, consacrée à l’impact de sa détention et de sa condamnation sur les droits de l’homme, marque sa première déclaration publique depuis sa sortie de prison en juin dernier. Arrivé tôt dans la matinée, il a été accueilli par des applaudissements à son entrée dans l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), levant le poing en signe de détermination.
Durant son discours, Assange a exprimé ses regrets quant à l’évolution des conditions de transparence et de liberté d’expression. « Dire la vérité est de plus en plus stigmatisé, attaqué et affaibli », a-t-il affirmé. Il a également insisté sur le fait que sa libération n’était pas le résultat d’un système judiciaire juste, mais d’un plaidoyer en faveur du journalisme.
Condamné pour avoir publié des documents classifiés révélant les opérations militaires et diplomatiques américaines, Assange avait, en juin dernier, conclu un accord de plaider-coupable avec la justice américaine. Cet accord lui a permis de purger une peine déjà effectuée en détention provisoire et d’éviter une longue incarcération aux États-Unis. De retour en Australie depuis sa libération, il a toutefois réitéré devant le Conseil de l’Europe que son emprisonnement résultait de persécutions politiques, en lien avec son travail pour WikiLeaks.
Assange a rappelé les débuts de WikiLeaks en 2010, lorsque le site avait publié des centaines de milliers de documents sensibles, révélant des abus, des exécutions extrajudiciaires et des opérations de collecte de renseignements. Si ces révélations lui ont valu le soutien des défenseurs de la liberté de la presse, elles lui ont aussi attiré les foudres des autorités américaines, qui l’accusent d’avoir mis des vies en danger.
Dans un appel poignant, il a exhorté les institutions comme l’APCE à faire en sorte que des situations similaires ne se reproduisent pas, appelant à la défense de la liberté d’expression et à la poursuite de la quête de vérité. Il a également mis en garde contre l’influence d’une minorité d’individus cherchant à faire taire les voix critiques.
Alors que l’APCE doit débattre de son cas sur la base d’un rapport le qualifiant de « prisonnier politique », le plaidoyer de Julian Assange pourrait avoir un impact sur sa demande de grâce présidentielle auprès de Joe Biden.
Europe
Julian Assange attendu à Strasbourg pour témoigner devant le Conseil de l’Europe
Le fondateur de WikiLeaks va s’exprimer pour la première fois depuis sa libération, un moment clé pour la liberté d’informer et les droits de l’homme.
Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, s’adressera pour la première fois depuis sa libération en juin dernier au Conseil de l’Europe à Strasbourg. Ce témoignage marque une étape importante dans son long combat pour la liberté d’expression et la défense des droits de l’homme, alors que l’Assemblée parlementaire débattra d’un rapport crucial sur son affaire.
Assange sera présent pour répondre aux questions de la Commission des questions juridiques et des droits de l’homme concernant les répercussions de sa détention, tant sur sa propre situation que sur les droits humains à une échelle plus large, notamment en ce qui concerne la liberté journalistique. Ce témoignage intervient à la suite d’un rapport de l’Assemblée parlementaire qui qualifie Assange de « prisonnier politique » et appelle le Royaume-Uni à mener une enquête indépendante sur les conditions de sa détention, notamment sur des possibles traitements inhumains.
Arrêté en 2019 après avoir passé sept ans dans l’ambassade d’Équateur à Londres, Assange a passé cinq ans dans la prison de Belmarsh à Londres, où il a lutté contre son extradition vers les États-Unis. Son incarcération faisait suite à la diffusion par WikiLeaks de centaines de milliers de documents confidentiels en 2010, révélant des opérations militaires et diplomatiques américaines en Irak et en Afghanistan. Accusé d’espionnage par les États-Unis, il a finalement été libéré après un accord de plaider-coupable, ayant purgé une peine correspondant à sa détention provisoire.
Le témoignage de Julian Assange devant le Conseil de l’Europe marquera son premier discours public depuis sa libération. L’audience s’annonce décisive pour clarifier les enjeux entourant sa détention et l’impact plus large sur la liberté d’informer, un sujet au cœur des débats actuels sur la protection des lanceurs d’alerte et la transparence gouvernementale.
Europe
L’Italie envisage la castration chimique pour violeurs et pédophiles
L’Italie fait un pas vers la légalisation de la castration chimique, avec l’approbation d’une commission dédiée à la rédaction de lois sur le traitement des délinquants sexuels violents.
L’Italie a franchi une étape importante vers la légalisation de la castration chimique, un traitement médical controversé destiné aux violeurs et pédophiles condamnés. Mercredi, la chambre basse du Parlement a approuvé la création d’une commission chargée d’élaborer des lois sur l’utilisation de médicaments bloquant les hormones pour réduire la libido des délinquants sexuels. Ce traitement, qui serait volontaire et réversible, vise à prévenir les récidives dans les cas de crimes sexuels violents.
Le gouvernement de la Première ministre Giorgia Meloni, au pouvoir depuis 2022, a fait de la sécurité une priorité, multipliant les lois répressives et augmentant les peines pour divers délits. L’initiative de la castration chimique, portée par la Ligue, un des partis d’extrême droite de la coalition, s’inscrit dans cette logique. Matteo Salvini, chef de la Ligue, a salué ce qu’il considère comme une « victoire » dans leur combat pour une justice plus ferme à l’égard des violeurs et pédophiles, qualifiant cette avancée de mesure de « bon sens ».
Cependant, cette proposition suscite une vive opposition. Des membres du Parti démocrate (centre-gauche) ont dénoncé une initiative qu’ils jugent inconstitutionnelle, arguant qu’elle réintroduit une forme de punition corporelle que le système juridique italien avait abandonnée depuis longtemps. Des groupes écologistes et de gauche ont également critiqué la Ligue pour son penchant, selon eux, vers la répression excessive, tandis que des voix centristes craignent une dérive vers des méthodes punitives archaïques.
La castration chimique, déjà pratiquée dans certains pays comme la Pologne, la Russie et certains États américains, consiste à administrer des substances qui inhibent la production de testostérone, réduisant ainsi la libido des individus. Bien que soutenue par des partisans de la fermeté en matière de justice, cette méthode soulève des doutes quant à son efficacité réelle pour prévenir les récidives. Des experts alertent également sur les effets secondaires physiques et psychologiques possibles, tandis que des groupes féministes rappellent que les violences sexuelles trouvent souvent leur origine dans des dynamiques socioculturelles plutôt que dans des pulsions sexuelles incontrôlables.
Malgré les divisions au sein de la classe politique italienne, cette décision marque un tournant dans la gestion des crimes sexuels violents en Italie. Reste à voir si ce projet controversé aboutira à une législation qui pourrait, selon certains, radicalement changer l’approche de la justice italienne en matière de délinquance sexuelle.
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