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L’Église catholique face à ses défaillances dans la prise en charge des victimes d’abus

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Un rapport interne du Vatican souligne les lacunes persistantes dans l’accompagnement des personnes ayant subi des violences sexuelles, malgré les efforts engagés depuis des années.

La Commission pontificale pour la protection des mineurs a rendu public son deuxième rapport annuel, qui met en lumière les difficultés rencontrées par l’institution ecclésiale pour répondre de manière adéquate aux besoins des victimes. Le document relève des retards significatifs, un manque de transparence et des attitudes défensives qui entravent encore la mise en œuvre d’une politique cohérente de soutien.

Pour la première fois, une quarantaine de témoignages de victimes ont été intégrés à l’élaboration du rapport. Plusieurs d’entre elles ont fait état de pressions ou de représailles après avoir signalé les faits, allant jusqu’à des mesures d’excommunication dans certains cas. L’une d’elles a notamment indiqué qu’une plainte avait été présentée comme susceptible de compromettre l’ordination d’un proche.

Le rapport dénonce également une « résistance culturelle » au sein de nombreux diocèses, qui freine les avancées en matière de prévention et de réparation. Les disparités géographiques restent importantes, certains pays comme l’Italie étant explicitement cités pour leur retard dans la lutte contre les abus. Seule une minorité des diocèses italiens a répondu à une enquête menée par la commission, ce qui illustre les réticences persistantes.

Le texte insiste sur la nécessité d’accorder aux victimes des réparations, y compris financières, ainsi qu’un accompagnement psychologique et des excuses publiques. Il souligne l’importance de communiquer clairement les motifs des sanctions prises à l’encontre des membres du clergé.

Malgré les réformes engagées sous le pontificat du pape François, puis poursuivies par son successeur, Léon XIV, des observateurs estiment que la commission manque de pouvoirs contraignants pour suspendre les ecclésiastiques mis en cause. Des voix s’élèvent pour déplorer que certains évêques continuent de protéger des prêtres accusés, sans rendre de comptes.

L’Église est ainsi appelée à dépasser une posture défensive et à instaurer un climat de confiance, afin que les victimes soient pleinement reconnues et écoutées.

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