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Politique

Législatives : Macron plaide l’unité, Mélenchon met en garde contre la « pagaille »

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Majorité absolue ou simple? De retour d’Ukraine, Emmanuel Macron a plaidé l’unité de la France vendredi pour la dernière journée de campagne avant le second tour des législatives dimanche, tandis que Jean-Luc Mélenchon met en garde contre une « pagaille » si les électeurs ne tranchent pas nettement.

A quelques heures de la fin à minuit d’une campagne envenimée entre macronistes et mélenchonistes, le chef de l’Etat a dit dans un entretien à BFMTV revenir « concentré, marqué » par ce qu’il a vu en Ukraine la veille, quand les oppositions n’ont cessé depuis mardi de lui reprocher son absence du sol français pour ce déplacement en Roumanie et en Moldavie puis dans le pays en guerre juste avant le second tour.

« Le moment était celui qu’il fallait parce que c’est celui où nous étions prêts pour agir en Européens », a-t-il ajouté. Et « j’ai la conviction que notre pays, s’il sait se réunir, se retrouver dans le respect des différences qu’il y a entre les uns et les autres, peut ressortir plus fort de cette crise du début de ce XXIe siècle », a-t-il ajouté, soulignant qu' »on a besoin d’une France vraiment européenne ».

« C’est bien d’y aller, (mais) dommage que ce soit si tard », a renchéri l’ex-candidat EELV à la présidentielle Yannick Jadot sur franceinfo.

« Il a eu raison de le faire (…), mais ce qui interroge c’est le timing », a abondé sur Cnews le président par intérim du Rassemblement National Jordan Bardella, reprochant au chef de l’Etat d »‘instrumentaliser la guerre ».

Jean-Luc Mélenchon, leader de LFI et de la gauche unie Nupes (LFI, PS, EELV, PCF), se voyant avec une majorité à l’Assemblée et Premier ministre, a lui insisté sur la nécessité face à M. Poutine, de montrer « qu’il n’y a pas une fissure dans l’opposition, que nous faisons tous à l’invasion et au saccage de l’Ukraine ».

Dans une conférence de presse en pleine canicule, il a par ailleurs attaqué « l’inaction climatique » d’Emmanuel Macron qui croit, selon lui « que le marché va tout régler ».

Reports de voix et abstention

« Le président est dans son rôle » et « moi je suis à l’action ici, (…) à fond sur le terrain », a défendu la Première ministre Elisabeth Borne sur RTL, de sa circonscription du Calvados, en exhortant de nouveau les électeurs à donner « une majorité solide » à Emmanuel Macron dimanche.

Car Les sondages ne garantissent pas une majorité absolue d’au moins 289 sièges au camp présidentiel. Elabe pour BFMTV et L’Express pronostique vendredi entre 255 et 295 sièges à la coalition macroniste Ensemble!, contre 150 à 200 à la Nupes, et Ipsos pour FranceTV et Radio France entre 265 et 305 sièges à Ensemble! contre 140 à 180 à la Nupes.

« La situation n’est pas favorable » à Emmanuel Macron si on compare ses 28% à la présidentielle et les « seulement 26% pour Ensemble! lors des législatives » à ses scores de 2017, « quand un quart des électeurs l’avait soutenu lors de la présidentielle et un tiers aux législatives », rappelle auprès de l’AFP Jean-Daniel Lévy, directeur général de l’institut de sondages Harris Interractive.

Le résultat du scrutin dimanche « dépend de la dynamique de campagne, de l’abstention et du report de voix », explique Bernard Sananès, président de l’institut Elabe, alors que moins d’un électeur sur deux s’est déplacé dans les urnes lors du premier tour.

« Pagaille »

Les camps macroniste et mélenchoniste, qui constitueront les deux principaux blocs de la future Assemblée nationale, continuent chacun d’alerter sur le risque d’un hémicycle ingérable en cas de victoire de l’autre.

Elisabeth Borne a de nouveau fustigé vendredi le « projet dangereux » de la Nupes « pour notre économie », sans compter les « ambiguïtés » de Jean-Luc Mélenchon² « sur les valeurs républicaines », et le chef du Modem François Bayrou a mis en garde jeudi contre un « bazar universel » à l’Assemblée si Emmanuel Macron n’avait pas de majorité absolue face à un grand groupe Nupes.

Côté LFI, on répète que « le chaos, c’est eux », et après un premier tour à l’abstention record – moins d’un électeur sur deux est allé voter -, Jean-Luc Mélenchon a de nouveau exhorté vendredi à se rendre aux urnes pour « trancher » car « si vous ne tranchez pas net ce que vous voulez, ça sera la pagaille pendant des mois ».

Quant aux Républicains, ils se voient en arbitres: « si Emmanuel Macron n’a pas la majorité absolue alors la droite deviendra incontournable » et son « rôle sera d' »aiguillonner le gouvernement vers des réformes qui sont plutôt des marqueurs de droite », a affirmé sur RFI l’eurodéputée Agnès Even.

Marine Le Pen, dans sa circonscription du Pas-de-Calais, a dit viser un groupe RN « qui soit le plus puissant possible ». « Nous serons des députés combatifs, en espérant qu’Emmanuel Macron devienne un président de la République minoritaire ».

« Bien sûr je crains toujours l’abstention », a-t-elle reconnu, enjoignant une nouvelle fois aux électeurs de voter: « il faut qu’ils nous aident à les défendre, il faut qu’ils nous aident à les aider », a-t-elle dit.

Économie

Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio

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Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio

Le sommet du G20 à Rio de Janeiro se tient sous haute tension, avec des enjeux climatiques et géopolitiques majeurs, et l’influence croissante de Donald Trump.

Le sommet du G20, qui réunit les dirigeants des économies les plus influentes du monde, a débuté à Rio de Janeiro dans un contexte marqué par des défis climatiques pressants et des tensions géopolitiques exacerbées. Les discussions, qui se déroulent dans un cadre de plus en plus instable, sont dominées par la nécessité de trouver des accords sur le financement climatique et la gestion des conflits internationaux, tout en anticipant le retour de Donald Trump à la présidence américaine.

Les dirigeants du G20, représentant une part significative du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre, sont confrontés à l’urgence d’agir pour le climat. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à des compromis pour garantir un résultat positif à la prochaine conférence sur le climat, la COP29. Cependant, les divergences sur les questions climatiques et les conflits en cours, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, rendent les négociations particulièrement ardues. La Russie, absente du sommet, continue d’influencer les discussions par son conflit avec l’Ukraine, tandis que la situation à Gaza et au Liban ajoute une complexité supplémentaire.

Le président argentin Javier Milei, connu pour ses positions ultralibérales et climatosceptiques, introduit une incertitude supplémentaire. Buenos Aires a exprimé des réserves quant à l’adhésion à un communiqué commun, ce qui pourrait entraver les efforts de consensus. De son côté, le président brésilien Lula da Silva, hôte du sommet, souhaite recentrer les débats sur les enjeux sociaux et la lutte contre la pauvreté, avec le lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, et la proposition d’une taxation des plus riches, déjà discutée entre les ministres des Finances du G20.

L’ombre de Donald Trump, qui devrait revenir à la Maison Blanche en janvier, plane sur le sommet. Joe Biden, en visite en Amazonie, a envoyé un message fort sur la nécessité de protéger l’environnement, soulignant le risque d’un affaiblissement des ambitions climatiques mondiales sous une nouvelle administration républicaine. Cette perspective alimente les craintes d’une fragmentation internationale accrue et d’un retour en arrière sur les engagements climatiques.

Les discussions bilatérales de Xi Jinping avec d’autres dirigeants illustrent également l’importance croissante des pays émergents et des visions alternatives dans un ordre mondial en pleine mutation. Selon Oliver Stuenkel, professeur en relations internationales, le monde entre dans une phase d’imprévisibilité accrue, où les pays du Sud et la Chine auront plus d’espace pour articuler leurs propres stratégies.

Le G20 de Rio de Janeiro se tient à un moment critique où les leaders doivent naviguer entre les impératifs climatiques, les conflits internationaux et les changements politiques majeurs, tout en cherchant à maintenir un semblant d’unité et d’action collective.

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Politique

Au bord de l’épuisement, plus de huit maires sur dix jugent leur fonction usante pour la santé

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Au bord de l'épuisement, plus de huit maires sur dix jugent leur fonction usante pour la santé

L’Association des maires de France dévoile une étude inquiétante : la majorité des maires français sont au bord de l’épuisement, confrontés à des défis de plus en plus pressants.

Selon une enquête récente, l’exercice de la fonction de maire en France s’avère de plus en plus exigeant, au point de devenir préjudiciable pour la santé de ceux qui l’assument. L’étude, soutenue par l’Association des maires de France (AMF), révèle que 83% des maires estiment leur mandat « usant pour la santé ». Ce chiffre est alarmant et soulève des questions sur la soutenabilité de cette charge publique.

Les maires sont exposés à une multitude de pressions : tensions avec les administrés, menaces, agressions, mais aussi un rythme de travail intense. Plus de 65% des maires interrogés ont avoué ressentir « des moments de lassitude » durant leur mandat, tandis que 64% ont été confrontés à « des coups de fatigue ». Un autre aspect préoccupant est la santé mentale : plus de la moitié des maires (51,2%) souffrent de troubles du sommeil, symptomatique d’un stress chronique et d’une surcharge mentale.

L’étude met en lumière une réalité souvent occultée : la charge mentale, plus que la charge physique, pèse lourdement sur les épaules des élus locaux. Plus de 64% des maires se plaignent de penser à « trop de choses à la fois », et 77% considèrent que leur action n’est pas « efficace » face à la multitude de tâches à accomplir. Cette situation est particulièrement aiguë dans les petites communes, où les maires, souvent seuls, doivent prendre des décisions cruciales sans le soutien social nécessaire.

Cependant, malgré ces difficultés, les maires continuent d’éprouver une grande satisfaction dans leur rôle. Une quasi-totalité d’entre eux (99,7%) ressentent qu’ils font « quelque chose d’utile pour les autres » et 98,5% expriment la « fierté du travail bien fait ». Ce paradoxe entre l’épuisement et le sentiment de réalisation souligne l’importance et la complexité de leur mission.

Cette étude interpelle sur la nécessité de revoir les conditions d’exercice du mandat de maire, pour préserver la santé des élus et garantir la qualité de la gouvernance locale. Il est temps de réfléchir à des solutions concrètes pour alléger la charge des maires, afin que leur engagement civique ne se transforme pas en sacrifice personnel.

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France

Emmanuel Macron atteint un seuil historique d’impopularité

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Emmanuel Macron atteint un seuil historique d’impopularité

Malgré son retrait de la scène politique intérieure, Emmanuel Macron enregistre un nouveau recul dans les sondages. Avec seulement 17% d’opinions favorables, il connaît l’un des plus bas niveaux de popularité jamais atteints par un président en exercice.

La dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier continue de peser lourdement sur la popularité d’Emmanuel Macron. Un récent baromètre révèle que seulement 17% des Français ont aujourd’hui une opinion favorable du chef de l’État. Ce chiffre marque une chute sans précédent pour le président, qui traverse désormais une crise de confiance plus marquée que lors de la période tendue des « Gilets jaunes ». L’étude met en lumière le fossé grandissant entre le président et l’opinion publique, alimenté par son retrait de la gestion des affaires intérieures depuis la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, qui concentre désormais l’essentiel du pouvoir exécutif.

Le désenchantement des Français ne se limite pas à une simple baisse de popularité. Selon le sondage, 78% des personnes interrogées déclarent ne plus faire confiance à Emmanuel Macron. Un chiffre élevé, mais qui ne dépasse pas le record d’impopularité enregistré par François Hollande en 2016, où ce dernier avait culminé à 87% de défiance. Cet ancrage persistant d’une méfiance vis-à-vis du chef de l’État traduit un mécontentement profond, notamment au sein des classes populaires et de certaines franges de l’électorat centriste, qui semblent aujourd’hui désillusionnées par les promesses initiales de renouveau portées par le président.

Le sondage illustre également la montée du Rassemblement national (RN) dans le paysage politique français, avec Jordan Bardella et Marine Le Pen occupant les deux premières places du classement de popularité. La progression de figures de droite, comme Marion Maréchal en cinquième position et Éric Ciotti en dixième, témoigne d’un basculement notable de l’opinion publique en faveur des idées portées par le RN, et de la stratégie d’alliances qui semble désormais porter ses fruits. Gabriel Attal, quant à lui, peine à consolider sa base de soutien, fragilisée par sa posture ambiguë de critique du gouvernement tout en menant ses troupes à l’Assemblée nationale. Les tensions entre ses engagements et les attentes de ses partisans l’ont conduit à perdre 4 points auprès des centristes et 21 points à gauche, reflétant la difficulté de maintenir une ligne cohérente dans un contexte politique polarisé.

Cette baisse de popularité et la montée en puissance de l’extrême droite dessinent un paysage politique français de plus en plus incertain, marqué par une désaffection à l’égard de l’exécutif et un attrait croissant pour des alternatives radicales.

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