France
Législatives : la participation en légère hausse à midi, Macron a voté au Touquet
La participation au second tour des élections législatives était en légère hausse à midi par rapport au premier tour il y a une semaine, pour ce scrutin où le président Emmanuel Macron espère obtenir une nouvelle majorité à l’Assemblée, face à une gauche unie et requinquée.
Le chef de l’Etat, accompagné de son épouse Brigitte, a voté au Touquet vers 13h00 dans son bureau de vote habituel. M. Macron est ensuite allé saluer des partisans et des curieux qui l’attendaient à l’extérieur, sous la pluie.
Alors qu’une partie du pays était toujours confrontée à une vague de chaleur inédite, le taux de participation, pour la France métropolitaine, s’élevait à 18,99% à 12H00 selon le ministère de l’Intérieur, en très légère progression (0,56%) par rapport au premier tour il y a une semaine mais aussi par rapport au second tour en 2017, où elle atteignait 17,75%.
Plus de 48 millions de Français sont appelés aux urnes pour ce second tour où la coalition présidentielle espère décrocher une nouvelle majorité absolue – il faut 289 députés sur 577 – mais qui lui est loin d’être acquise selon les sondages, vu la percée attendue de la gauche unie sous la bannière de la Nupes.
La journée a d’ailleurs mal commencé pour le camp présidentiel avec la défaite en Guadeloupe de la secrétaire d’Etat à la Mer Justine Benin, battue dans la 2e circonscription, avec 41,35 % des voix derrière Christian Baptiste (DVG), soutenu par la Nupes, élu avec 58,65 %.
Conformément à une règle non écrite mais déjà appliquée en 2017 par Emmanuel Macron, Mme Benin devra, à peine nommée, quitter le gouvernement.
Huit des neuf candidats soutenus par la Nupes ont été élus en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane, qui restent donc majoritairement à gauche.
Outre celui de Justine Benin, la République en marche perd un siège en Guyane et un autre en Guadeloupe.
A noter aussi, l’élection en Polynésie de l’indépendantiste Tematai Le Gayic qui pourrait devenir, à 21 ans, le plus jeune député de l’histoire de la Vème République, sachant qu’il restait en métropole encore deux candidats en lice plus jeunes que lui.
Alors que certains territoires d’outre-mer ont commencé à voter dès samedi, d’autres ministres sont sous la menace.
C’est le cas notamment pour Amélie de Montchalin (Transition écologique), en grand danger dans l’Essonne, comme pour le patron d’En Marche et ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini ou encore pour le ministre délégué à l’Europe Clément Beaune, tous deux à Paris.
Les bureaux de vote fermeront à 18H00, 20H00 dans les grandes villes.
Les premières estimations sont attendues à 20H00.
Le leader de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon, qui ne se représente pas, a déjà glissé un bulletin dans l’urne à Marseille, de même que Marine Le Pen, dans son fief de Hénin-Beaumont.
La mobilisation est un enjeu déterminant en ce week-end de grandes chaleurs. Plus d’un électeur sur deux (52,5%) s’était abstenu pour le premier tour.
Et en 2017 les Français avaient encore davantage déserté les urnes au second tour qu’au premier, avec 57,4% d’abstention, un record depuis 1958.
Parmi les abstentionnistes, Yannick, un trentenaire à vélo rencontré à Guéret (Creuse) devant l’hôtel de ville, préfère fuir la chaleur que d’aller déposer un bulletin: « Je vais me rafraîchir à l’étang de Courtille. J’y trouverai sans doute plus de monde que dans les bureaux de vote ».
Dans le bureau de vote 25 de La Ciotat (Bouches-du-Rhône), dans l’école primaire Saint-Jean, les électeurs ne se bousculaient pas non plus. Mais pour André Rodriguez, 81 ans, la question ne se posait pas : « J’ai raté un seul vote dans ma vie », mais avec une excuse: il voyageait à la Réunion.
Olivier Laforge, 57 ans, est quant à lui venu de Marseille pour voter par procuration pour son père : « J’ai fait 30 kms aller-retour pour voter blanc ! Ce n’est pas spécialement écolo, mais bon, il me l’avait demandé ».
Dans la petite commune de Fournes-en-Weppes, au sud-ouest de Lille, Dominique Levêque, 58 ans, est allée voter car elle voudrait « plus pour les gens en retraite, qui ont du mal à s’en sortir et aussi remonter les petits salaires ».
A Oyonnax (Ain), deux jeunes femmes, seins nus ont manifesté devant la mairie pour réclamer la « démission » du ministre des Solidarités Damien Abad, mis en cause pour des violences sexuelles, en tapant sur des casseroles, selon une vidéo diffusée sur Twitter par le mouvement féministe Femen.
Ce second tour vient clore une longue séquence électorale, ouverte le 10 avril par le premier tour de la présidentielle, qui avait vu la large réélection d’Emmanuel Macron devant Marine Le Pen.
Mais la partie s’annonce plus incertaine aux législatives après la percée surprise de l’alliance des partis de gauche Nupes et de l’extrême droite.
Au premier tour, la majorité sortante, qui se présente sous l’étiquette Ensemble! (LREM, MoDem, Agir et Horizons), est arrivée au coude-à-coude – autour de 26% des voix – avec l’alliance de gauche (LFI, PS, EELV et PCF).
Le RN de Marine Le Pen a totalisé 18,7%, soit 5,5 points de plus qu’en 2017, devant Les Républicains et ses alliés de l’UDI tombés à 11,3%.
Le scrutin dira si le Rassemblement national obtient un groupe, soit au moins 15 députés, ce qui donne davantage de moyens et de temps de parole.
Le parti d’extrême droite n’y est parvenu qu’une fois dans son histoire, de 1986 à 1988, du temps du Front national, grâce à la proportionnelle.
Économie
Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français
En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.
Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.
Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.
Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.
La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.
Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.
France
Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme
L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.
Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.
Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.
Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.
L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.
Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.
Économie
Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France
Après Michelin, le géant ArcelorMittal annonce la possible cessation d’activité de ses centres de Reims et Denain, menaçant 130 emplois.
La sidérurgie française fait face à un nouveau coup dur avec l’annonce d’ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, qui envisage la fermeture de deux de ses sites en France. Cette décision, motivée par une baisse significative de la demande dans les secteurs de l’industrie et de l’automobile, pourrait entraîner la suppression de 130 emplois, principalement à Reims et à Denain.
Le 19 novembre 2024, lors d’une réunion avec le Comité Social et Économique (CSE), ArcelorMittal Centres de Services a présenté un projet de réorganisation et d’adaptation de ses capacités de production. Cette réorganisation inclut potentiellement la cessation d’activité des sites de Reims et de Denain. La direction a expliqué que cette mesure était rendue nécessaire par une « forte baisse d’activité chez ses clients de l’industrie et de l’automobile », soulignant que cette situation s’était aggravée ces derniers mois.
Les répercussions sociales de cette annonce sont immédiates et profondes. Environ 100 emplois seraient menacés à Reims et 30 à Denain. David Blaise, délégué syndical central CGT, et Xavier Le Coq, coordinateur CFE-CGC, ont exprimé leur inquiétude face à cette situation, pointant du doigt une gestion de crise qui, selon eux, ne prévoit pas suffisamment de solutions alternatives. Blaise critique notamment l’absence d’anticipation de la part de la direction, déplorant que « rien n’a été anticipé » pour faire face à la crise de l’automobile.
ArcelorMittal prévoit des négociations avec les syndicats pour discuter des mesures sociales visant à atténuer l’impact sur l’emploi. Cependant, les réactions sont vives : le site de Denain s’est mis en grève immédiatement, et des actions sont prévues sur l’ensemble des sites d’ArcelorMittal en France pour les prochains jours. Ces mouvements de protestation reflètent une frustration croissante parmi les salariés, encore marqués par la fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012.
Le contexte économique actuel, marqué par une réduction des ventes dans l’automobile, a déjà conduit Michelin à annoncer la fermeture de ses usines de Vannes et Cholet, affectant 1.254 emplois. Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a reconnu que d’autres annonces de fermetures pourraient suivre, soulignant néanmoins la nécessité de soutenir les secteurs industriels en croissance.
Cette situation illustre une crise plus large au sein de l’industrie manufacturière européenne, particulièrement dans l’automobile où 32.000 suppressions de postes ont été annoncées au premier semestre chez les équipementiers. La question de la diversification et de l’adaptation des entreprises à un marché en mutation est désormais plus que jamais d’actualité.
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