Monde
Le travail domestique des enfants, une réalité persistante au Pakistan
Malgré son interdiction légale, l’emploi de très jeunes domestiques reste massivement répandu dans les foyers pakistanais, où des milliers d’enfants subissent des conditions de travail éprouvantes pour des salaires dérisoires.
Dans les quartiers résidentiels de Karachi, des enfants comme Amina, treize ans, consacrent leurs journées aux tâches ménagères depuis leur plus jeune âge. Cette fillette évoque des journées de travail qui débutent à l’aube pour s’achever le soir, avec des repos hebdomadaires rarement respectés. Son témoignage reflète une situation nationale préoccupante où, selon les estimations, un ménage sur quatre emploierait un enfant à son service.
La précarité économique explique en partie cette pratique. Sania, une adolescente de treize ans, perçoit avec sa mère un salaire mensuel combiné de quarante euros pour l’entretien d’une résidence aisée, une somme inférieure au tiers du revenu moyen local mais vitale pour leur survie. Ces enfants se voient souvent privés d’éducation, alors que la scolarité est obligatoire jusqu’à seize ans. Certains employeurs, issus de milieux intellectuels, reconnaissent le caractère illégal de cette situation mais invoquent des raisons pratiques et la garantie d’un hébergement.
Des organisations de défense des droits humains dénoncent une forme d’esclavage moderne institutionnalisé. Les jeunes employés domestiques, généralement issus de familles rurales démunies, deviennent totalement dépendants de leurs employeurs. Le cas d’Humza, âgé de dix ans et envoyé de son village pour résider en permanence chez un universitaire, illustre cette rupture familiale et sociale.
Les recours juridiques restent limités face à ce phénomène. L’affaire d’Iqra, décédée sous les coups de ses employeurs en février dernier, montre les difficultés des familles à obtenir justice. Le père de la victime a finalement renoncé aux poursuites, invoquant des pressions sociales et son incapacité à supporter les frais de procédure. Les autorités provinciales reconnaissent l’insuffisance des sanctions, les amendes infligées aux parents ne dépassant généralement pas trois euros.
Les violences physiques constituent l’aspect le plus dramatique de ce système. Zainab, treize ans, a subi de graves brûlures au fer à repasser de la part de ses employeurs. Le couple accusé a été libéré sous caution symbolique, renforçant le sentiment d’impunité chez les familles employeuses. La mère de la jeune victime exprime son impuissance face à des responsables qu’elle estime protégés par leur statut social et économique.
Cette situation perdure malgré les condamnations internationales, plongeant des générations d’enfants dans un cycle de précarité et de privations. Les observateurs soulignent que sans réforme structurelle et application rigoureuse des lois existantes, ces pratiques continueront de priver le Pakistan d’une partie de son potentiel humain.
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