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Le Royaume-Uni s’engage dans la voie de l’identité numérique obligatoire

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Le gouvernement travailliste de Keir Starmer a dévoilé un projet de titre d’identité dématérialisé, présenté comme un outil de modernisation administrative et de lutte contre l’immigration irrégulière. Cette initiative, qui rompt avec une tradition britannique hostile aux contrôles d’identité généralisés, suscite déjà de vives oppositions.

Le projet consisterait à doter chaque citoyen et résident étranger d’une identité numérique, hébergée sur smartphone et dépourvue de support physique. Selon l’exécutif, ce dispositif faciliterait l’accès aux services publics tout en renforçant le contrôle du droit au travail sur le territoire national. Le Premier ministre a insisté sur son caractère obligatoire prévu d’ici la fin de la législature en 2029, le décrivant comme une mesure équitable pour sécuriser l’emploi.

Cette annonce s’inscrit dans une série de décisions prises par l’administration Starmer depuis son arrivée au pouvoir visant à endiguer l’immigration clandestine. Les autorités mettent en avant la nécessité de tarir un des principaux motifs des traversées illégales de la Manche, à savoir la perspective d’un travail non déclaré. Downing Street affirme que le système utilisera un chiffrement de pointe pour garantir la protection des données personnelles.

Le projet n’est pas sans rappeler une tentative avortée sous le gouvernement de Tony Blair, annulée par les conservateurs en 2011. Aujourd’hui, l’opposition de droite dénonce déjà une atteinte aux libertés individuelles et une inefficacité supposée contre l’immigration irrégulière. Des voix issues de la société civile alertent quant à elles sur les risques d’exclusion pour les personnes précaires ou éloignées du numérique, ainsi que sur les dérives potentielles d’une surveillance de masse.

Si un récent sondage indique qu’une majorité de Britanniques serait favorable à une forme d’identité numérique, les craintes relatives à la sécurité des données persistent. Une pétition en ligne réunissant plusieurs centaines de milliers de signatures témoigne d’une méfiance significative dans l’opinion publique. Une consultation doit être lancée prochainement pour préciser les modalités de déploiement, notamment en direction des populations vulnérables.

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