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« Le restaurant n’est pas un luxe »: les chauffeurs routiers mis à rude épreuve par le confinement

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Une douche, un plat chaud et un verre entre collègues: dans les Yvelines, des chauffeurs-routiers profitent d’un des rares relais routiers autorisé à ouvrir en attendant avec impatience la réouverture des restaurants et la fin d’un confinement qui a fortement dégradé leurs conditions de travail.

« Pour nous le restaurant c’est pas un luxe, c’est pas le restaurant où on va avec sa femme le samedi soir ». Assis à une table d' »A la grâce de Dieu », restaurant routier tenu par une famille portugaise sur la Nationale 10 à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Paris, Frédéric Moreau boit un kir en savourant sa fin de journée.

Une trentaine de chauffeurs-routiers, tous des hommes, mangent un morceau ou dégustent une pression dans cet établissement archi-connu de la profession situé sur la commune des Essarts-le-Roi, en lisière d’une zone commerciale.

L’ambiance au bar est chaleureuse et les rires résonnent, une image quasiment disparue ces dernières semaines en raison des restrictions imposées pour contrer la pandémie de Covid-19. Autour d’un verre, on se libère du port du masque et les mesures barrières sont parfois oubliées.

« Nous on n’a qu’une hâte, c’est que tous les restaurants puissent rouvrir », espère Frédéric Moreau, 47 ans, qui transporte des céréales. Mardi soir, Emmanuel Macron n’a envisagé cette possibilité qu’à partir du 20 janvier.

Actuellement, 364 relais routiers sont autorisés à rester ouverts entre 18h00 et 10h00 du matin, sur environ 1.200 établissements de ce type.

Un nombre trop faible pour garantir des conditions de travail dignes, estime la profession. « Quand on est dans un endroit assez isolé, on mange ce qu’on a dans le camion, si on a quelque chose », peste Didier Huaumé, 59 ans et 40 ans de métier.

« J’arrive des Ardennes, d’un endroit où il n’y a rien. Alors si vous êtes bloqué le soir, comment vous faites ? Pour vous laver ? Et surtout pour prendre son petit-déjeuner le lendemain matin ? C’est un sérieux problème », déplore-t-il.

Jean-Luc Monteiller a rencontré le même écueil la veille. Du côté d’Orléans, il a pu prendre un plateau-repas pour manger dans son camion mais pas de petit-déjeuner possible le matin. « Donc j’ai roulé un moment pour trouver une station-service où boire un café, me laver un peu », explique-t-il avant d’aller prendre sa douche.

« Une vie de famille »

« Le nombre de restaurants ouverts où on peut manger assis, à l’intérieur, reste restreint », regrette Frédéric Moreau pour qui manger seul dans son camion n’est pas acceptable.

« Dans le camion on y est toute la journée. Est-ce que quelqu’un qui est dans son bureau, il va se dire le soir: +ben tiens, c’est bon, j’ai fini ma journée, je vais me commander un plateau-repas et puis je vais le manger au bureau, après je rentrerai chez moi+ ? », compare le routier.

« Rester enfermé toute la journée dans 3m2, au bout d’un moment… Faut aussi pouvoir se libérer la tête », explique-t-il, attablé avec un collègue. « Souvent on commence très tôt le matin. Donc si on finit la journée à 16h30-17h00 on fait quoi jusqu’au lendemain dans le camion ? », demande cet habitué du « routier » de la Nationale 10.

« Les gens rentrent chez eux le soir pour retrouver quelqu’un, nous aussi on a le droit à un minimum de vie sociale », ajoute Jean-Luc Monteiller, qui comme tous ses collègues est sur les routes du lundi au vendredi.

Les « restaus routiers » sont une institution pour la profession. Peu chers (13 euros pour une formule entrée, plat, dessert, boisson chez « A la grâce de Dieu ») et conviviaux, ils sont prisés des chauffeurs, éloignés de leurs proches pendant de longues périodes.

« C’est une vie de famille, les chauffeurs », souligne Didier Huaumé qui prendra sa retraite dans huit mois. Au comptoir, il est entouré d’amis qu’il croise régulièrement sur les routes, mais aussi de nouvelles connaissances rencontrées en début de soirée. « Il se fait une convivialité, on est main dans la main là, le soir », assure-t-il.

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Société

Paris 2024: à 24H de la fête officielle, une « contre-cérémonie » pour les plus pauvres

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Paris 2024: à 24H de la fête officielle, une "contre-cérémonie" pour les plus pauvres

Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées jeudi en fin de journée à Paris, à l’appel de 72 organisations, pour dénoncer les « conséquences sociales » sur « les plus précaires » des Jeux olympiques qui s’ouvrent vendredi soir.

À la veille de l’ouverture officielle des Jeux olympiques de Paris 2024, environ 300 personnes se sont réunies place de la République pour protester contre les effets néfastes de l’événement sur les populations les plus vulnérables. Sous la banderole « JO de l’exclusion: 12.500 personnes expulsées – le revers de la médaille – #nettoyage social », les manifestants, issus de diverses organisations telles que Solidaires, Saccage2024, Attac France et Youth for Climate, ont exprimé leur mécontentement.

Arthur, membre de Saccage2024, a critiqué les JO en déclarant qu’ils ne profitent ni aux habitants ni aux travailleurs, mais uniquement aux promoteurs et sponsors. Nicolas, militant de Greenpeace, a dénoncé l’ignorance des crises écologique et sociale par les organisateurs, pointant du doigt Coca Cola comme étant le plus grand pollueur plastique mondial.

Le syndicat Solidaires a également publié un communiqué fustigeant la surexploitation des travailleurs, l’abus de bénévolat, les menaces contre le droit de grève, la destruction de l’environnement et la perte de logements, obligeant les personnes sans-abri à se déplacer.

Les associations présentes ont également souligné l’augmentation des démantèlements de campements illégaux peuplés majoritairement de migrants autour de Paris à l’approche des Jeux. Ginevra Caterino, coordinatrice de Watizat, a alerté sur l’impact négatif de ces expulsions sur la santé mentale des personnes concernées.

Le collectif Le Revers de la médaille a dénoncé un « sprint final du nettoyage social » avant la cérémonie d’ouverture des Jeux, prévue vendredi après-midi. Yann Manzi, fondateur d’Utopia 56, a réclamé que les fonds dépensés pour des projets comme le nettoyage de la Seine soient redirigés vers l’hébergement des plus vulnérables.

En parallèle, des manifestations sur la place de la République ont également abordé des questions politiques, avec des slogans contre la complicité de Macron avec Israël et des contre-manifestations dénonçant l’antisémitisme.

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Économie

EDF : Record de bénéfice net à 7 milliards d’euros, une hausse de 21% au premier semestre

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EDF : Record de bénéfice net à 7 milliards d'euros, une hausse de 21% au premier semestre

EDF a amélioré son bénéfice net de 21% à 7 milliards d’euros au premier semestre, fort du redressement de la production nucléaire et hydraulique, mais s’attend à ce que la baisse des prix de l’électricité sur les marchés pèse sur ses résultats à la fin de l’année.

EDF a enregistré une hausse record de 21% de son bénéfice net, atteignant 7 milliards d’euros au premier semestre. Cette performance est attribuée à l’augmentation de la production nucléaire et hydraulique, signe des efforts importants des équipes d’EDF pour restaurer une production électrique élevée, selon le PDG Luc Rémont.

En France, la production nucléaire a progressé de 19,4 térawattheures (TWh) pour atteindre 177,4 TWh. EDF prévoit que la production nucléaire en 2024 atteindra le haut de la fourchette estimée de 315-345 TWh, et confirme les prévisions pour 2025 et 2026 à 335-365 TWh.

Le groupe a surmonté une année difficile en 2022, marquée par des problèmes de corrosion dans ses centrales et une baisse de production nucléaire, clôturant 2023 avec un bénéfice net de 10 milliards d’euros. En 2022, EDF avait été contraint de vendre de l’électricité à prix réduit à ses concurrents, ce qui l’avait empêché de profiter de la hausse des prix. Cette restriction n’a pas été reconduite en 2023, permettant à EDF de tirer parti des prix élevés de l’électricité.

Cependant, la tendance s’inverse avec une baisse rapide des prix sur les marchés, ce qui devrait affecter négativement la rentabilité d’EDF au second semestre 2024. Le groupe anticipe un recul significatif de l’Ebitda par rapport à l’année précédente, en raison de cette baisse des prix. Luc Rémont a souligné la nécessité pour EDF d’anticiper cette baisse en mettant en œuvre des mesures de transformation et de performance économique pour maintenir une capacité de financement suffisante pour les investissements dans la transition énergétique.

EDF, toujours lourdement endetté à hauteur de 54,2 milliards d’euros, doit gérer des défis industriels et financiers majeurs, nécessitant environ 25 milliards d’euros d’investissements annuels. En plus de la gestion de son parc vieillissant, EDF doit financer la construction de nouveaux réacteurs, l’essor de sa production éolienne et solaire, et a récemment inscrit une provision de 3,3 milliards d’euros pour l’entreposage des combustibles usés.

Le groupe met actuellement la dernière touche aux opérations de démarrage de son réacteur de nouvelle génération EPR à Flamanville, avec une première réaction nucléaire imminente et une connexion au réseau prévue quelques semaines après. EDF mise sur son plan « Ambitions 2035 » pour accompagner les clients dans la réduction de leur empreinte carbone, produire plus d’électricité décarbonée, développer les réseaux et accélérer sur les solutions de flexibilité pour répondre aux besoins du système électrique.

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France

La SNCF victime d’une « attaque massive » sur son réseau, le trafic fortement perturbé

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La SNCF victime d’une "attaque massive" sur son réseau, le trafic fortement perturbé

La circulation des TGV est particulièrement perturbée, notamment à Paris. Cela serait dû à « plusieurs actes de malveillance concomitants », rapporte la SNCF, dont des incendies à proximité des lignes à grande vitesse. Selon le PDG de la SNCF, 800 000 personnes sont affectées par ces sabotages.

À quelques heures de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, le trafic ferroviaire à Paris connaît de fortes perturbations. La nuit précédente, plusieurs actes de vandalisme ont ciblé les lignes à grande vitesse (LGV) Atlantique, Nord et Est, causant des incendies volontaires et des coupures de câbles. La SNCF a précisé que ses équipes sont déjà mobilisées pour effectuer les réparations nécessaires.

Les perturbations ont principalement touché la gare Montparnasse, où un incendie à Courtalain (Eure-et-Loir) a entraîné des retards sur les trains à destination de Toulouse, Hendaye, Brest et Quimper. Le service vers la Bretagne et le Pays de la Loire est réduit à trois trains par heure et par sens, tandis que l’Aquitaine n’en compte que deux. À la gare du Nord, un train Paris-Lille a été annulé, et les trains Eurostar ont accumulé une heure de retard. La gare de l’Est a également été impactée, avec des retards de 1h30 pour les destinations vers Strasbourg, Nancy et Metz.

Face à ces difficultés, la SNCF a recommandé aux voyageurs de reporter leurs déplacements et a assuré que tous les billets seraient échangeables et remboursables. La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a condamné ces actes de sabotage, les qualifiant de « consternants » et soulignant que « jouer contre les Jeux, c’est jouer contre la France ». Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a estimé que 800 000 clients étaient touchés par ces incidents. Gabriel Attal, sur Twitter, a également condamné ces actes et exprimé sa solidarité avec les voyageurs affectés.

Ces actes de malveillance surviennent à un moment critique, perturbant non seulement le trafic ferroviaire, mais aussi l’esprit de célébration et de rassemblement des Jeux olympiques. Les autorités et la SNCF travaillent sans relâche pour rétablir le service normal et assurer la sécurité des voyageurs.

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