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Le procès Péchier face au portrait familial

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_**Au cœur des assises de Besançon, la défense de l’anesthésiste s’appuie sur le témoignage de ses proches, qui dressent le portrait d’un homme brisé, à l’opposé de l’image du criminel calculé présentée par l’accusation.**_

La cour d’assises du Doubs a entendu les membres de la famille de Frédéric Péchier, venus apporter leur soutien à l’anesthésiste jugé pour une série d’intoxications sur des patients. Ces témoignages, intervenant au moment où l’expertise psychologique de l’accusé est examinée, visent à contrer la description faite par d’anciens collègues et enquêteurs, qui ont évoqué un professionnel dépourvu d’empathie et animé par un besoin de reconnaissance.

La mère de l’intéressé, Marie-José Péchier, a fermement défendu son fils, affirmant ne jamais avoir douté de son innocence. Elle a décrit un enfant ayant connu une enfance heureuse, passionné par son métier, et rejeté l’idée d’une transformation soudaine en criminel. Son père, Jean-Michel Péchier, également anesthésiste, a reconnu avoir peut-être exigé davantage de lui, tout en se déclarant fier de son parcours et en dénonçant une procédure qu’il estime inéquitable.

Ces déclarations contrastent avec les éléments avancés précédemment. Un chirurgien ayant travaillé avec l’accusé a rapporté des propos où ce dernier affichait un détachement total envers les patients. Un officier de police judiciaire a, pour sa part, évoqué des failles psychologiques et un sentiment de rejet paternel pouvant, selon lui, correspondre à certains profils criminels.

L’audience a également permis de mesurer les conséquences personnelles de cette affaire sur l’accusé. Après sa mise en examen en 2017, Frédéric Péchier a perdu son emploi, vu son mariage se dissoudre et a dû retourner vivre chez ses parents. Un épisode de défenestration en 2021, survenu dans ce contexte, a été mentionné par sa mère, qui a parlé d’un homme « détruit », ne conservant que le soutien de sa famille.

Interrogée sur les victimes, Marie-José Péchier, elle-même ancienne soignante, a exprimé sa compassion pour les familles des défunts, tout en soulignant que la sienne recherchait elle aussi la vérité. L’ex-épouse de l’anesthésiste et l’une de ses filles doivent encore être entendues. La défense a par ailleurs contesté la pertinence des analyses mettant en cause l’influence qu’aurait pu exercer son ex-conjointe sur son comportement.

Frédéric Péchier, qui comparaît libre, a réitéré son innocence devant la cour. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Les débats se poursuivent avant le verdict attendu pour le 19 décembre.

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