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Le pari des députés pour la conquête des mairies

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À quelques mois des élections municipales, les formations de La France insoumise et du Rassemblement national déploient une stratégie offensive en présentant plusieurs de leurs parlementaires. L’objectif est clair, utiliser leur notoriété nationale pour s’implanter durablement dans le paysage local.

La France insoumise engage une quinzaine de ses élus à l’Assemblée nationale sur les soixante-et-onze que compte le groupe. Cette proportion place le mouvement en tête parmi les partis représentés au Palais Bourbon à miser ainsi sur ses députés. Le Rassemblement national, de son côté, pourrait aligner une vingtaine de ses cent vingt-trois députés, auxquels s’ajoutent plusieurs eurodéputés. Cette mobilisation contraste avec la posture plus réservée, voire défensive, adoptée par d’autres forces politiques.

Pour la formation de gauche radicale, cette campagne représente un tournant. Après avoir largement ignoré le scrutin de 2020, elle dispose d’une assise municipale limitée, avec seulement deux maires dans des villes de plus de cinq mille habitants. Présenter des figures nationales devient dès lors une nécessité pour construire des listes et peser dans la bataille. Des députés comme Sophia Chikirou à Paris, Sébastien Delogu à Marseille ou François Piquemal à Toulouse conduiront ainsi des candidatures, principalement dans les grandes agglomérations où Jean-Luc Mélenchon avait réalisé ses meilleurs scores présidentiels.

La logique est similaire au Rassemblement national. La notoriété des parlementaires est perçue comme un atout pour réaliser des performances significatives et renforcer l’enracinement local du parti, même dans des bastions traditionnellement hostiles. Des députés comme Laure Lavalette à Toulon ou Franck Allisio à Marseille sont considérés comme bien placés. Le parti envoie également certains de ses élus, comme l’eurodéputée Julie Rechagneux à Bordeaux, dans des villes où la victoire semble hors de portée à court terme, mais où il s’agit de progresser et de gagner des sièges au conseil municipal.

Cette stratégie n’est cependant pas sans risque. L’échec du député Louis Boyard lors d’une partielle à Villeneuve-Saint-Georges plus tôt dans l’année a montré les limites de l’exercice, la notoriété nationale ne suffisant pas toujours à fédérer localement. Dans les deux camps, les responsables insistent sur le volontariat des candidats et la liberté qui leur est laissée, tout en reconnaissant l’intérêt stratégique évident de ces investitures.

Cette approche conquérante des deux formations met en relief les difficultés d’autres groupes, à commencer par la majorité présidentielle. Chez les députés Renaissance, l’ambiance est souvent décrite comme plus tendue, certains élus voyant dans ce scrutin municipal une ultime chance de se maintenir politiquement en construisant un ancrage territorial indispensable pour l’avenir.

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