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Le monde du skate célèbre sa diversité, dans le sillage de Black Lives Matter

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Qu’ils sortent d’un marchand de tacos ou d’un bar, les rares fêtards du centre de Houston ne prêtent pas attention aux figures de skate qu’exécutent ce jour-là Jerahn Thomas et ses copains.

Bonnet vissé sur la tête, le jeune homme noir de 25 ans jubile pourtant: « C’est une véritable page d’histoire que nous vivons depuis quelques mois ».

Il parle d’une des dernières couvertures du magazine de référence de son sport, Thrasher.

Trente-deux skateurs américains aux origines afro-américaines partagent la Une et la dernière page du numéro de septembre 2020. Aucun titre n’accompagne cette mosaïque de portraits. Ces photos suffisent à faire passer un message: le monde du skate doit mettre en avant ses couleurs.

« Le mouvement Black Lives Matter (BLM) a mis en lumière l’importance des skateurs de couleur », se félicite Neftalie Williams, chercheur à l’Université de Californie du Sud (USC). « Ils ont pourtant toujours été présents et méritaient leur mise en avant depuis longtemps ».

Le sport pourrait ainsi enfin se départir de son cliché de hobby pour ados blancs des banlieues des classes moyennes et supérieures qui lui colle à la planche.

Jerahn Thomas a souffert de cette image injustifiée. « J’ai entendu mille fois de la part de personnes n’ayant jamais mis les pieds dans un skatepark qu’il s’agissait d’une activité pour Blancs ».

Dans l’espoir de se faire repérer par une marque du milieu, dans la nuit de la plus grande ville du sud des États-Unis, il filme les figures de son ami Jordan Miles.

De belles dreadlocks sur les épaules, ce dernier abonde dans son sens, entre deux sauts sur un tremplin improvisé: « Les personnes issues de ma communauté m’ont souvent dit de faire plutôt du basket-ball », un sport associé aux Noirs.

Devenu designer, l’ancien champion afro-américain Alphonzo Rawls (qui a été en couverture de Thrasher dès 1992) a pris part au combat en commercialisant une board où figurent des dizaines de noms de skateurs noirs qui l’ont influencé. Au milieu, en caractères rouges, le mot « merci ».

Melting-pot

En novembre, c’est au tour du magazine britannique Skateism de se consacrer à l’histoire de neuf skateurs de couleur à travers le monde, de l’Afrique du Sud au Brésil.

« Après avoir vu ce qu’il s’est passé cette année avec le mouvement BLM, nous avions le sentiment qu’il nous fallait faire quelque chose » explique l’éditorial du journal.

Lui-même noir et ancien skateur, le doctorant Neftalie Williams a revêtu les habits de rédacteur en chef invité pour ce numéro. Il prépare un livre issu de sa thèse « sur l’histoire des skateurs noirs et marrons [terme utilisé aux États-Unis pour désigner les personnes d’origines sud-américaines, NDLR] dans le sport d’élite américain ».

Avant ses recherches, les publications académiques n’évoquaient aucun « skateur de couleur », regrette-t-il. « Il manquait l’histoire de ces personnes qui ont contribué à amener la culture du skateboard aux Jeux olympiques et à en faire le phénomène populaire d’ampleur qu’il est devenu. C’était désespérant ».

Pourtant, le monde de la planche à roulettes a toujours été un véritable melting-pot. Dans un parc à skate de Houston le talentueux Dallis Thompson, 33 ans, se souvient de ses premiers « slides » sur des rampes, à Long Beach, près de Los Angeles, entouré de « personnes de toutes origines: hispaniques, asiatiques, indiennes… ».

L’Afro-Américain, qui vit de petits boulots depuis toujours, ne voit aucune révolution dans la Une de Thrasher: « Il y a tellement de personnes qui ne sont pas valorisées à leur juste valeur dans notre domaine… Pourquoi se focaliser sur 32 d’entre elles à cause de leur couleur ? »

Co-auteur d’une étude (Beyond the Board: Findings from the Field) qui prend en compte l’ethnie, l’origine culturelle ou le sexe des skateurs, Neftalie Williams est convaincu que ces marques d’identité sont à prendre en considération, même si ces groupes hétérogènes se sentent unis, « marginaux et minoritaires parce que skateurs ».

Pour beaucoup, trouver un skate-park permet de quitter leur quartier populaire. « Là où j’ai grandi, c’était facile de mal tourner. Le skateboard m’a évité cela et m’a aidé à garder le droit chemin. C’est une des raisons pour lesquelles j’aime skater. Ça m’a tenu à l’écart d’endroits sombres », conclut Dallis Thompson.

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La COP28 détient le record du nombre de lobbyistes des énergies fossiles, selon des ONG

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La COP28 détient le record du nombre de lobbyistes des énergies fossiles, selon des ONG

Selon la coalition Kick Big Polluters Out, la COP28 est envahie par les lobbyistes des énergies fossiles, mettant en danger les discussions sur le changement climatique.

La 28e Conférence des Parties (COP28) de l’ONU sur le climat, actuellement en cours à Dubaï, est marquée par la présence massive de lobbyistes des énergies fossiles. Selon une étude de la coalition Kick Big Polluters Out (KBPO), au moins 2 456 lobbyistes représentant ces industries ont obtenu une accréditation pour participer à l’événement, un chiffre quatre fois supérieur à celui de la précédente COP27.

La situation est si préoccupante que les ONG affirment que ces lobbyistes sont la principale raison pour laquelle la COP28 est plongée dans un brouillard de déni climatique. Cette augmentation massive du nombre de lobbyistes des énergies fossiles menace sérieusement les discussions sur le changement climatique et les mesures à prendre pour lutter contre ce problème mondial.

Si l’on considère ces lobbyistes comme une délégation, ils constitueraient la troisième plus grande présence à la COP28, derrière le Brésil et les Émirats arabes unis. Cette présence massive dépasse largement celle des délégations des dix pays les plus vulnérables au changement climatique, ainsi que celle des représentants des populations indigènes.

Parmi les lobbyistes des énergies fossiles accrédités, on trouve des personnalités influentes telles que Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, accrédité par la France. L’Italie a emmené des cadres d’Eni, tandis que l’Union européenne a fait venir des employés de BP, Eni et ExxonMobil. Les organisations professionnelles ayant le statut d’observateur à la COP ont également mobilisé leur contingent d’employés de Shell, TotalEnergies ou Equinor. Notons également que le président émirati du sommet, Sultan al-Jaber, est lui-même directeur de la compagnie pétrolière nationale, Adnoc.

La présence massive de lobbyistes des énergies fossiles à la COP28 suscite des inquiétudes quant à l’impact sur les décisions et les engagements pris lors de cette conférence cruciale. Le retrait progressif des énergies fossiles, notamment le pétrole, le gaz et le charbon, est au cœur des enjeux de la COP28, et la présence de ces lobbyistes soulève des questions sur leur rôle et leur influence dans les négociations climatiques.

Cette situation met en lumière la nécessité de trouver un équilibre entre la participation d’acteurs industriels et la prise de décisions visant à lutter efficacement contre le changement climatique. Les ONG et les défenseurs de l’environnement appellent à une plus grande transparence et à des mesures pour réduire l’influence des intérêts industriels sur les discussions climatiques mondiales.

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La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour « acte de torture »

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La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour "acte de torture"

La Cour européenne des droits de l’homme examine le cas de Laurent Théron, éborgné lors d’une manifestation en 2016.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a pris une mesure sans précédent en ouvrant une procédure à l’encontre de la France pour ce qui est qualifié d' »acte de torture » ou de « traitements inhumains et dégradants » à l’encontre d’un manifestant blessé lors d’une manifestation contre la loi travail en 2016.

Cette décision intervient après sept années de combat judiciaire dans l’affaire Laurent Théron. Le manifestant avait perdu l’usage de son œil droit le 15 septembre 2016, lorsqu’il avait été atteint au visage par l’explosion d’une grenade à main de désencerclement tirée par un CRS lors de la manifestation. Le brigadier-chef responsable du tir avait été renvoyé devant la cour d’assises de Paris, mais avait été acquitté le 14 décembre 2022 au motif de la légitime défense, malgré l’absence de réel danger.

Les avocats de Laurent Théron, Mes Céline Moreau, Olivier Peter et Lucie Simon, ont exprimé leur satisfaction face à l’ouverture de cette procédure par la CEDH. Ils ont souligné que cette décision pourrait avoir un impact significatif sur d’autres enquêtes en cours concernant des manifestants blessés, notamment lors du mouvement des Gilets jaunes. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la responsabilité de l’État français dans la protection des droits des manifestants, en particulier face à l’utilisation excessive de la force.

La CEDH, basée à Strasbourg, a communiqué au gouvernement français deux questions essentielles : le requérant a-t-il été « victime de traitements contraires à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme », qui prohibe la torture et les traitements inhumains et dégradants ? De plus, « l’enquête menée en l’espèce par les autorités internes a-t-elle satisfait aux exigences de l’article 3 de la Convention » ?

Cette procédure devrait prendre plusieurs mois, mais elle suscite déjà un débat important sur la question de la protection des droits des manifestants en France et l’application de la législation en matière de maintien de l’ordre.

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Guerre entre Israël et le Hamas : l’armée israélienne annonce avoir repris les combats

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Guerre entre Israël et le Hamas : l'armée israélienne annonce avoir repris les combats

L’armée israélienne a confirmé avoir « repris » ses frappes sur une partie de ce territoire, accusant le Hamas d’avoir « violé » la trêve en tirant vers le territoire israélien.

La trêve entre Israël et le Hamas, qui avait apporté un fragile répit dans la région, a pris fin sans qu’un nouvel accord puisse être conclu. La situation s’est rapidement détériorée, avec des sirènes d’alerte à la roquette retentissant dans plusieurs localités israéliennes et des frappes aériennes ainsi que des tirs d’artillerie constatés dans la ville de Gaza.

L’armée israélienne a annoncé avoir repris les « combats » contre le Hamas, invoquant la violation de la trêve par le mouvement islamiste. Tsahal a déclaré sur le réseau social X : « Le Hamas a violé la pause opérationnelle en tirant des roquettes vers le territoire israélien », justifiant ainsi la reprise des opérations militaires. Cette escalade a provoqué des moments de panique parmi les populations civiles des deux côtés.

Peu avant l’expiration de la trêve, le système de défense antiaérien israélien a réussi à intercepter avec succès un tir de roquette en provenance de la bande de Gaza. Cependant, des pertes tragiques ont été signalées du côté palestinien, avec six Palestiniens tués dans un raid aérien israélien sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Deux enfants ont également perdu la vie dans des raids aériens sur la ville de Gaza, selon un médecin de l’hôpital Ahli Arab.

La trêve avait vu la libération de plusieurs otages des deux côtés. Six otages israéliens ont été libérés par le Hamas, rejoignant deux autres qui avaient été relâchés plus tôt dans la journée. En échange, Israël a libéré trente Palestiniens, principalement des femmes et des mineurs détenus dans des prisons israéliennes, conformément à l’accord négocié. Cette trêve avait déjà permis la libération de 80 otages israéliens, principalement des femmes et des enfants, ainsi que de 240 prisonniers palestiniens. Toutefois, un certain nombre d’étrangers et de binationaux, dont la plupart étaient des Thaïlandais travaillant en Israël, avaient également été pris en otage.

La situation reste tendue dans la région, avec des inquiétudes croissantes quant à la poursuite des hostilités et à l’impact sur les civils pris au milieu de ce conflit. Les efforts diplomatiques visant à rétablir un cessez-le-feu durable se poursuivent, mais la route vers la paix semble plus incertaine que jamais.

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