Des tensions vives éclatent entre ministres, menaçant la cohésion de l’exécutif. François Bayrou doit intervenir pour calmer les esprits.
Une réunion ministérielle a tourné à l’affrontement mercredi 19 mars, révélant de profondes divisions au sein du gouvernement sur la question du port du voile dans les compétitions sportives. Convoqués par François Bayrou, plusieurs membres de l’exécutif ont exprimé des positions diamétralement opposées, provoquant des échanges particulièrement tendus. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, et Gérald Darmanin, en charge de la Justice, ont défendu avec fermeté une interdiction, tandis qu’Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, et Marie Barsacq, responsable des Sports, se sont montrées réticentes à une telle mesure.
Les débats ont rapidement dégénéré. Bruno Retailleau a failli quitter la salle après s’être fait rabrouer par François Bayrou, qui lui a demandé de se taire. De son côté, Gérald Darmanin a menacé de quitter son poste, déclarant qu’il ne pouvait rester dans un gouvernement qui céderait sur ce sujet. Les échanges se sont envenimés lorsque Darmanin a accusé Marie Barsacq de « naïveté » après qu’elle a évoqué le risque d’amalgames. Un conseiller présent sur place a résumé la situation en ces termes « Du sang a coulé ».
Face à ces tensions, François Bayrou a finalement tranché en faveur d’une position restrictive, alignée sur celle de Retailleau, Darmanin et Aurore Bergé, ministre chargée de l’égalité femmes-hommes. Le Premier ministre a clairement indiqué que toute personne mal à l’aise avec cette décision était libre de démissionner, ajoutant que sa démission serait immédiatement acceptée. Cette réunion a mis en lumière des fractures au sein du gouvernement, où certains ministres semblent chercher à s’affirmer en menaçant de quitter leurs fonctions. Un autre membre de l’exécutif a critiqué cette stratégie, estimant que chacun devrait se concentrer sur ses dossiers plutôt que de jouer à la « courte échelle ». L’ambiance reste électrique.