Le cerveau présumé d’un triple assassinat de femmes capturé au Pérou

L’individu soupçonné d’avoir commandité la mort de trois jeunes Argentines a été interpellé lors d’une opération policière menée au Pérou, mettant fin à plusieurs jours de traque internationale.

La police péruvienne a appréhendé mardi un homme identifié comme le commanditaire présumé du meurtre de trois jeunes femmes en Argentine. Cette arrestation survient dans un contexte de forte émotion provoquée par ce crime attribué aux milieux narcotrafiquants.

L’individu surnommé « Petit J » a été localisé puis interpellé dans un camion frigorifique transportant des produits de la mer, à proximité de la localité de Chilca, à soixante-quinze kilomètres au sud de Lima. Les enquêteurs ont précisé que le suspect se dissimulait à l’arrière de la cabine du véhicule. Selon les autorités péruviennes, l’homme avait franchi la frontière entre l’Argentine et le Pérou par voie terrestre et se dirigeait vers la ville de Trujillo.

Les corps des trois victimes, âgées de quinze et vingt ans, avaient été découverts la semaine dernière dans la banlieue sud de Buenos Aires. Les investigations ont révélé que les jeunes femmes auraient été attirées sous le prétexte d’une fête avant de subir des sévices dont la diffusion en direct sur les réseaux sociaux a été évoquée par les enquêteurs. Leurs dépouilles ont été retrouvées enterrées à proximité d’une habitation.

La ministre argentine de la Sécurité a confirmé simultanément l’arrestation au Pérou d’un second suspect présenté comme le principal collaborateur de « Petit J ». Âgé d’une vingtaine d’années, le commanditaire présumé était recherché dans le cadre d’un mandat d’arrêt international. Les autorités argentines le considèrent comme un trafiquant opérant depuis le quartier précaire de Zavaleta, au sud de Buenos Aires, et lui attribuent des activités de narcotrafic et de recours à des tueurs à gages depuis deux ans.

Ce drame a provoqué une importante mobilisation citoyenne en Argentine, où des milliers de personnes se sont rassemblées samedi dernier à Buenos Aires pour réclamer justice. Lors de cette manifestation organisée par le mouvement « Ni una menos », le père de l’une des victimes avait lancé un appel poignant à la protection des femmes, évoquant l’état de défiguration de sa fille qui l’avait empêché de reconnaître son corps.

Le cousin de deux des jeunes femmes assassinées a pour sa part dénoncé les préjugés sociaux entourant la situation professionnelle des victimes, tout en soulignant que celles-ci n’avaient eu d’autre alternative que d’exercer des activités de survie dans un système qui leur offrait peu de perspectives. Neuf personnes ont à ce jour été interpellées dans le cadre de cette enquête qui se poursuit.