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La Turquie en ébullition : l’opposition mobilise pour la démocratie, Erdogan résiste

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Face à l’arrestation du maire d’Istanbul, l’opposition turque organise une « nuit de la démocratie » tandis que le président Erdogan refuse de céder à la pression de la rue.

En Turquie, la tension politique atteint son paroxysme. Vendredi soir, des milliers de manifestants ont répondu à l’appel de l’opposition pour une « nuit de la démocratie », dénonçant l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu. Ce dernier, figure majeure de l’opposition et membre du Parti républicain du peuple (CHP), est accusé de « corruption » et de « terrorisme ». Ces accusations surviennent alors qu’il devait être désigné candidat à la prochaine élection présidentielle.

Les rues d’Istanbul, d’Ankara et d’autres villes turques ont été le théâtre de rassemblements massifs. Les manifestants, brandissant des pancartes appelant à la justice et à la liberté, ont été confrontés à une répression policière musclée. Gaz lacrymogènes, canons à eau et balles en caoutchouc ont été utilisés pour disperser les foules. Malgré cela, la détermination des protestataires reste intacte. « Ne te tais pas, sinon ce sera bientôt ton tour ! », scandent-ils, exprimant leur refus de laisser la démocratie s’effriter.

Le président Recep Tayyip Erdogan, quant à lui, reste inflexible. Il a qualifié ces manifestations de « terreur de la rue » et a averti que la Turquie ne céderait pas à de telles pressions. « La Turquie ne sera pas livrée à la terreur de la rue », a-t-il déclaré, affirmant que ces mobilisations ne mèneraient qu’à une impasse. Cette position ferme du chef de l’État reflète la polarisation croissante du pays, où les tensions politiques et sociales s’exacerbent.

L’arrestation d’Imamoglu a ravivé les craintes d’une répression accrue contre l’opposition. Ses partisans redoutent qu’il soit incarcéré à l’issue de sa garde à vue, ce qui pourrait entraîner son remplacement par un administrateur nommé par l’État. Cette situation rappelle les précédents où des maires de l’opposition ont été destitués et remplacés par des proches du pouvoir.

Le contexte économique difficile, marqué par une inflation galopante et une monnaie en chute libre, ajoute à la colère populaire. Les récentes élections municipales, qui ont vu l’AKP perdre des bastions importants, ont déjà montré un mécontentement croissant envers le gouvernement. Les événements actuels pourraient donc marquer un tournant dans la politique turque.

Sur les marchés financiers, l’instabilité politique a eu un impact immédiat. La Bourse d’Istanbul a enregistré une chute spectaculaire, avec une suspension temporaire des cotations. Cette réaction reflète l’inquiétude des investisseurs face à l’incertitude politique et sociale.

Alors que la Turquie traverse une période critique, les prochains jours seront décisifs. L’opposition, déterminée à défendre ses droits, continue de mobiliser ses partisans, tandis que le gouvernement maintient sa ligne dure. Dans ce bras de fer, l’avenir de la démocratie turque semble plus incertain que jamais.

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