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La poussée nationaliste en Europe centrale, entre rejet de l’immigration et lassitude face au conflit ukrainien

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Dans plusieurs pays d’Europe centrale, les électeurs se tournent vers des formations souverainistes qui promettent de mettre fin au soutien à l’Ukraine et de restreindre l’immigration, selon des témoignages recueillis sur le terrain.

À l’approche des élections législatives en République tchèque, deux thèmes dominent le débat public. De nombreux citoyens expriment leur volonté de voir cesser les hostilités en Ukraine et réclament un contrôle accru des flux migratoires. Cette double préoccupation semble favoriser l’ascension des partis nationalistes, un phénomène déjà observé en Hongrie et en Slovaquie voisines.

Lors d’un meeting politique dans le nord de la République tchèque, une enseignante à la retraite confie son admiration pour le leader de l’opposition Andrej Babis. Elle soutient sa position pacifiste et son intention de suspendre l’aide militaire à Kiev. Selon elle, la priorité devrait être donnée aux difficultés économiques locales plutôt qu’à l’accueil de réfugiés, qu’ils viennent d’Ukraine ou d’autres régions en crise.

Dans la ville voisine de Hejnice, une autre retraitée explique son soutien au parti d’extrême droite SPD. Bien qu’elle ne porte pas personnellement son leader dans son cœur, elle adhère complètement à son programme restrictif sur l’immigration. Elle distingue toutefois les réfugiés ukrainiens des migrants africains ou musulmans, ces derniers représentant selon elle une menace particulière.

En Hongrie, les habitants de Kenderes reconnaissent les difficultés économiques mais se montrent reconnaissants envers leur gouvernement pour avoir préservé le pays de l’implication directe dans le conflit ukrainien. Un entrepreneur local souligne que, malgré l’inflation, les Hongrois n’ont pas à craindre une conscription militaire. Une caissière approuve la politique migratoire restrictive, estimant que le marché du travail local ne pourrait absorber de nouveaux arrivants.

En Slovaquie, les avis sont plus partagés. Un retraité de Topolcany continue de soutenir le premier ministre Robert Fico pour sa franchise et sa position critique envers l’Ukraine. En revanche, des habitantes plus âgées, qui connaissent le dirigeant depuis son enfance, déplorent l’insuffisance des pensions de retraite. Une commerçante d’un village voisin abonde dans ce sens, jugeant les niveaux de vie globalement préoccupants.

Ces témoignages illustrent la complexité des motivations électorales dans la région, où les considérations géopolitiques côtoient les préoccupations socio-économiques immédiates.

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