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Culture

La mainmise de Trump sur le sanctuaire culturel américain

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Le Kennedy Center, temple des arts de Washington, connaît une métamorphose radicale sous l’égide de l’ancien président, qui y impose désormais son agenda politique et religieux.

L’emblématique Kennedy Center vit une transformation profonde depuis que l’ancien président américain Donald Trump en a pris le contrôle. Ce haut lieu culturel, réputé pour sa programmation éclectique et sa neutralité politique depuis son inauguration en 1971, accueille désormais des conférences aux accents conservateurs et des rassemblements religieux. La nouvelle direction a remplacé plusieurs administrateurs par des proches de l’ancien chef d’État, dont l’épouse du vice-président et la cheffe de cabinet de la Maison Blanche.

L’établissement a adopté une ligne résolument tournée vers le patriotisme et la défense des valeurs traditionnelles. Les spectacles mettant en avant la diversité, dont les populaires drag shows et les événements liés à la communauté LGBTQ+, ont été supprimés. Cette réorientation a provoqué le retrait de nombreuses productions artistiques, la comédie musicale Hamilton ayant ouvert le mouvement de protestation. La fréquentation s’en trouve affectée, avec une chute notable des ventes de billets selon les derniers chiffres disponibles.

L’architecture même des événements a changé. Lors d’un récent sommet consacré aux chrétiens, des participants en tenue professionnelle ont multiplié les prières pour l’ancien président, dans une atmosphère jusqu’alors inédite dans ces murs. Une membre de l’administration Trump a inauguré une série de discours en dénonçant ce qu’elle présente comme la promotion de l’idéologie transgenre dans les écoles et la persécution des chrétiens.

Le nouveau directeur du centre, Richard Grenell, a instauré l’exécution systématique de l’hymne national avant chaque concert du prestigieux orchestre symphonique. Parallèlement, d’importants travaux de rénovation sont programmés pour moderniser l’ensemble des installations. L’ancien président, connu pour son attrait des grands chantiers, aurait même évoqué la possibilité d’associer son nom à l’institution, tandis qu’un élu républicain a officiellement proposé de rebaptiser l’établissement en Trump Center.

Cette mainmise sur un symbole culturel national suscite des critiques quant à l’indépendance des institutions artistiques. Certains observateurs dénoncent une instrumentalisation politique sans précédent, transformant selon eux ce lieu autrefois neutre en organe de propagande gouvernementale. La métamorphose du Kennedy Center illustre les profondes mutations que connaît le paysage culturel américain sous l’influence de l’ancien président.

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