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La genèse des Restos du cœur, quarante ans après l’intuition de Coluche

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C’est par une simple confidence sur les ondes qu’est née l’une des plus grandes œuvres caritatives françaises. Retour sur le parcours d’une institution devenue indispensable face à une précarité qui ne cesse de s’aggraver.

Le 26 septembre 1985, l’humoriste Coluche évoquait lors de son émission quotidienne sur Europe 1 une réflexion qui allait profondément marquer le paysage social français. L’artiste, interpellé par de nombreux courriers de personnes sans emploi, formula l’idée de créer des cantines gratuites. Il lança alors un appel aux entreprises susceptibles de soutenir financièrement ce projet, affirmant avec sa verve caractéristique qu’il s’adressait davantage aux potentiels donateurs qu’aux futurs bénéficiaires.

Trois mois plus tard, les premiers Restos du cœur voyaient le jour à Gennevilliers. À l’époque, le chômage touchait deux millions de personnes, particulièrement des jeunes, des seniors et des mères isolées. L’association débuta en venant en aide à 70 000 individues. Quarante ans après son lancement, elle compte désormais près d’autant de bénévoles et fournit plus du tiers de l’aide alimentaire distribuée en France. En 2024, elle accompagne 1,3 million de personnes, soit une multiplication par dix-neuf de son audience initiale.

Cette expansion reflète une dégradation continue de la situation sociale. Les dernières données de l’Insee indiquent qu’en 2023, le taux de pauvreté a atteint un niveau record en France métropolitaine, concernant près de dix millions d’habitants. Parallèlement, le nombre de chômeurs s’élève à 2,4 millions au deuxième trimestre 2025, confirmant l’importance croissante du rôle des associations.

Le président des Restos du cœur souligne toutefois les difficultés rencontrées par l’organisation, notamment en raison de l’instabilité politique. Celle-ci génère une forme de frilosité chez les donateurs, en particulier les entreprises, qui hésitent à s’engager financièrement dans un contexte incertain. Il interroge la capacité des pouvoirs publics à faire de la lutte contre la pauvreté une priorité nationale, alors que les besoins ne cessent de s’accroître année après année.

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