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Expulsions: la France met la pression sur le Maroc, l’Algérie et la Tunisie

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La France tape du poing sur la table face au Maghreb en annonçant mardi la réduction du nombre de visas accordés, donnant des gages à la droite et l’extrême droite sur l’immigration à moins de sept mois de la présidentielle, en plein regain de nervosité des relations avec ces pays.

L’octroi de visas sera durci d’ici quelques semaines pour les ressortissants du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, pays qui « refusent » de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France, a annoncé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sur Europe 1.

« C’est une décision drastique, c’est une décision inédite, mais c’est une décision rendue nécessaire par le fait que ces pays n’acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne souhaitons pas et ne pouvons pas garder en France », a-t-il justifié. Il a ainsi confirmé une information de la radio qui évoquait une baisse à venir de 50% du nombre de visas délivrés pour les ressortissants du Maroc et de l’Algérie et de 33% pour ceux de Tunisie.

Le gouvernement assure avoir fait assez preuve de patience depuis les premières négociations en 2018 sur ce sujet, et, accusé par la droite et l’extrême droite de ne pas expulser assez, pointe du doigt la responsabilité des trois pays du Maghreb. « Il y a eu un dialogue, ensuite il y a eu des menaces. Aujourd’hui on met cette menace à exécution », a insisté M. Attal.

Référendum sur l’immigration

Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur communiqués mardi, l’Algérie a délivré entre janvier et juillet 2021 un total de 31 laissez-passer consulaires pour 7.731 obligations de quitter la France (OQTF) prononcées, et 22 expulsions réalisées, soit un taux d’exécution de 0,2%. Ce taux est de 2,4% pour les OQTF concernant les ressortissants marocains, et de 4% pour les Tunisiens.

Emmanuel Macron, qui avait promis au début de son quinquennat un taux d’exécution des reconduites à la frontière de 100% tous pays confondus, avait réclamé en juin à son gouvernement des mesures « opérationnelles très rapidement ». Priorité: les expulsions des étrangers irréguliers auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation, et de ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves.

Hasard du calendrier ou pas, l’annonce intervient au jour de la présentation prévue mardi après-midi par la candidate du RN à la présidentielle Marine Le Pen de son projet de référendum sur l’immigration.

La pré-campagne a donné la part belle ces derniers mois à ce thème. L’arrivée sur le devant de la scène du polémiste Eric Zemmour, qui entretient le suspense sur une possible candidature et ressasse le thème du « grand remplacement » par les musulmans, a encore focalisé le débat politique sur ces sujets.

A droite, le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a salué la mesure, tout en relevant que l’approche de l’échéance de la présidentielle n’y est peut-être pas pour rien.

« On jugera le résultat » de la décision sur les visas, a réagi le président par intérim du RN Jordan Bardella.

Dans les rangs associatifs, Laurent Delbos, un spécialiste des questions migratoires pour Forum réfugiés-Cosi, parle de « chantage » de la France: « les Etats peuvent décider qui entre sur leur territoire », rappelle-t-il.

« Stabilité » du Maghreb

Sur le plan international, l’annonce intervient dans un contexte diplomatique qui s’est tendu ces derniers mois.

Les relations entre Paris et Rabat sont parasitées par l’affaire Pegasus, du nom du logiciel d’espionnage conçu par l’entreprise israélienne NSO Group, auquel le Maroc a été accusé d’avoir eu recours, ce que Rabat a démenti, enclenchant plusieurs procédures judiciaires notamment en France.

Les relations avec l’Algérie restent, elles, compliquées par la question mémorielle.

Le président algérien Albdemadjid Tebboune a de nouveau réclamé en juin une reconnaissance des faits survenus pendant la colonisation de l’Algérie par la France (1830-1962), alors qu’Emmanuel Macron a engagé ces derniers mois une série d’actes symboliques, dont, début septembre, sa demande de « pardon » aux harkis au nom de la France.

Le contexte diplomatique est encore compliqué par la rupture par l’Algérie de ses relations avec le Maroc, dossier dans lequel Paris plaide le « dialogue » dans l’intérêt de la « stabilité » au Maghreb.

Avec la Tunisie, la France a jusque-là souligné « la nécessité de préserver le calme et l’Etat de droit » après le coup de force du président Kais Saied, qui s’est octroyé le pouvoir exécutif qu’il vient encore de renforcer au détriment du gouvernement et du Parlement, auquel il va de facto se substituer en légiférant par décrets.

Économie

Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français

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Ryanair menace d'arrêter de desservir dix aéroports régionaux français

En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.

Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.

Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.

Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.

La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.

Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.

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France

Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme

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Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme

L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.

Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.

Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.

Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.

L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.

Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.

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Économie

Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France

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Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France

Après Michelin, le géant ArcelorMittal annonce la possible cessation d’activité de ses centres de Reims et Denain, menaçant 130 emplois.

La sidérurgie française fait face à un nouveau coup dur avec l’annonce d’ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, qui envisage la fermeture de deux de ses sites en France. Cette décision, motivée par une baisse significative de la demande dans les secteurs de l’industrie et de l’automobile, pourrait entraîner la suppression de 130 emplois, principalement à Reims et à Denain.

Le 19 novembre 2024, lors d’une réunion avec le Comité Social et Économique (CSE), ArcelorMittal Centres de Services a présenté un projet de réorganisation et d’adaptation de ses capacités de production. Cette réorganisation inclut potentiellement la cessation d’activité des sites de Reims et de Denain. La direction a expliqué que cette mesure était rendue nécessaire par une « forte baisse d’activité chez ses clients de l’industrie et de l’automobile », soulignant que cette situation s’était aggravée ces derniers mois.

Les répercussions sociales de cette annonce sont immédiates et profondes. Environ 100 emplois seraient menacés à Reims et 30 à Denain. David Blaise, délégué syndical central CGT, et Xavier Le Coq, coordinateur CFE-CGC, ont exprimé leur inquiétude face à cette situation, pointant du doigt une gestion de crise qui, selon eux, ne prévoit pas suffisamment de solutions alternatives. Blaise critique notamment l’absence d’anticipation de la part de la direction, déplorant que « rien n’a été anticipé » pour faire face à la crise de l’automobile.

ArcelorMittal prévoit des négociations avec les syndicats pour discuter des mesures sociales visant à atténuer l’impact sur l’emploi. Cependant, les réactions sont vives : le site de Denain s’est mis en grève immédiatement, et des actions sont prévues sur l’ensemble des sites d’ArcelorMittal en France pour les prochains jours. Ces mouvements de protestation reflètent une frustration croissante parmi les salariés, encore marqués par la fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012.

Le contexte économique actuel, marqué par une réduction des ventes dans l’automobile, a déjà conduit Michelin à annoncer la fermeture de ses usines de Vannes et Cholet, affectant 1.254 emplois. Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a reconnu que d’autres annonces de fermetures pourraient suivre, soulignant néanmoins la nécessité de soutenir les secteurs industriels en croissance.

Cette situation illustre une crise plus large au sein de l’industrie manufacturière européenne, particulièrement dans l’automobile où 32.000 suppressions de postes ont été annoncées au premier semestre chez les équipementiers. La question de la diversification et de l’adaptation des entreprises à un marché en mutation est désormais plus que jamais d’actualité.

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