La Réserve fédérale américaine a choisi de ne pas toucher à ses taux directeurs, tout en révélant des prévisions économiques moins optimistes. Les incertitudes liées aux politiques de Donald Trump pèsent sur l’horizon économique.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé de maintenir ses taux d’intérêt inchangés lors de sa réunion de politique monétaire de mercredi. Cette décision, largement anticipée par les marchés, intervient dans un contexte marqué par une montée des incertitudes économiques et une révision à la baisse des perspectives de croissance pour les États-Unis. Les responsables de la Fed ont en effet abaissé leurs prévisions de croissance du PIB à 1,7 % pour l’année 2024, contre 2,1 % précédemment estimé. Parallèlement, ils anticipent une inflation légèrement plus élevée, à 2,7 %, ainsi qu’un taux de chômage en légère hausse à 4,4 %.
Les déclarations de Jerome Powell, le président de la Fed, ont été particulièrement scrutées. Il a réaffirmé que l’institution monétaire restait en position d’attente, préférant observer l’évolution de la situation économique avant de prendre de nouvelles décisions. Cette prudence reflète les tensions actuelles entre une inflation persistante et un ralentissement économique potentiel. Les experts s’attendent à ce que la Fed procède à deux baisses de taux cette année, mais aucune action immédiate n’est prévue.
Les politiques économiques de l’administration Trump, notamment les droits de douane et les réformes budgétaires, ont ajouté une couche de complexité à ce tableau. Les entreprises et les consommateurs commencent à ressentir les effets de ces mesures, ce qui alimente les doutes sur la capacité des États-Unis à maintenir une croissance robuste. Donald Trump, de son côté, continue de plaider pour une baisse des taux afin de stimuler l’économie, mais la Fed semble déterminée à ne pas céder à la pression politique.
Les réactions dans les milieux économiques sont mitigées. Certains analystes, comme Michael Strain de l’American Enterprise Institute, critiquent ouvertement la gestion économique de Trump, qualifiant certaines de ses décisions de « catastrophiques ». D’autres, comme l’ancien président de la Fed de Boston Eric Rosengren, estiment que le statu quo est la meilleure option dans un environnement aussi incertain. Malgré ces défis, l’économie américaine reste solide, mais les prochains mois seront déterminants pour savoir si elle pourra résister aux turbulences actuelles.