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La classe moyenne américaine n’est plus épargnée par la pauvreté

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« On essaie d’économiser ce que l’on peut »: Keith, 52 ans, s’est résolu à venir chercher un panier repas distribué gracieusement sur le parking d’une association caritative de Bethesda, dans la banlieue huppée de Washington.

Le quinquagénaire, conseiller en gestion de patrimoine habitant le nord de la ville, n’a pas perdu son travail, mais la pandémie de Covid-19 a fait chuter la demande pour ses services financiers et ses revenus se sont réduits comme peau de chagrin.

Comme lui, de plus en plus de personnes de la classe moyenne inférieure basculent dans la pauvreté, conséquence des ravages économiques et sociaux de la pandémie qui dominent les débats de la campagne pour la présidentielle du 3 novembre.

« C’est la deuxième fois que je viens ici », soupire Keith, qui a requis l’anonymat. « Je ne reviendrai que si j’en ai vraiment besoin », explique cet homme élégant, vêtu d’un polo rouge rayé.

Le comté de Montgomery où se situe la ville de Bethesda, dans le Maryland, est l’un des plus riches des Etats-Unis.

« Mais avant même la pandémie, ce comté prospère comptait 65.000 personnes en insécurité alimentaire », souligne Anne Derse, diacre à l’église épiscopale St John’s Norwood, un des partenaires de la banque alimentaire « Nourish Now ».

Ce nombre a rapidement grimpé à 95.000.

« Nous pensions toucher 100 à 150 familles », dit-elle. Ce sont 200 à 250, parfois plus, qui se pressent ici. Les bénévoles sont, eux, souvent à court de nourriture à distribuer au bout d’une heure seulement.

L’opération a démarré le 14 août et va se poursuivre jusqu’en février, ajoute John Ross, qui dirige le ministère des hommes à St John, tout en relevant la nécessité de trouver des solutions pérennes.

Dans la région, il y avait bien des poches de pauvreté et les écarts de salaires étaient considérables, mais la pandémie fait sombrer des familles qui n’auraient jamais imaginé être à court d’argent pour se nourrir.

« C’est la première fois que je viens demander de la nourriture », confirme Joey, qui préfère taire son nom. La quadragénaire aux longs cheveux noirs a été licenciée en avril d’une maison de retraite. Après avoir puisé dans ses économies, elle n’a plus rien.

« De l’autre côté de la barrière »

« De nombreuses personnes qui nous appellent nous racontent qu’elles n’ont jamais eu auparavant à demander de la nourriture parce qu’elles avaient un salaire régulier ou quelqu’un dans le foyer en avait un », témoigne Radha Muthiah, présidente de la banque alimentaire Capital Area.

Cette dernière distribue plus de 30 millions de repas chaque année à Washington et dans sa banlieue proche des Etats du Maryland et de Virginie.

Certains nouveaux « clients » étaient bénévoles, d’autres étaient même donateurs de l’organisation caritative.

« Ils sont désormais de l’autre côté de la barrière », raconte Mme Muthiah.

Le nombre de personnes venant chercher un repas a fortement augmenté ces huit derniers mois. Et ce sont les deux comtés les plus riches, Montgomery et Fairfax, en Virginie, qui voient leur taux d’insécurité alimentaire augmenter le plus depuis le début de la pandémie.

« C’est donc très hautement corrélé avec la perte d’emplois », observe Mme Muthiah.

En 2019, le taux de pauvreté était pourtant tombé à 10,5% aux Etats-Unis, son plus bas niveau depuis 1959, année des premières statistiques sur le sujet.

Mais une étude récente de l’université de Columbia montre que la pandémie a fait sombrer 8 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté aux Etats-Unis depuis mai.

Dans un premier temps en avril et mai, les aides généreuses de l’Etat –600 dollars d’indemnité chômage hebdomadaire et chèque aux foyers les plus fragiles– ont réduit la pauvreté, explique Zachary Parolin, qui a dirigé cette étude.

Puis la courbe s’est inversée « tout au long de l’été » quand ces aides ont expiré. Et en août et septembre, « les taux de pauvreté sont plus élevés qu’avant le début de la crise », relève-t-il.

C’est « la preuve évidente » que si l’on veut réduire la pauvreté, il faut que le Congrès vote un nouveau paquet d’aides « dès que possible », ajoute-t-il.

D’autant que « même si un vaccin devenait disponible, la dislocation économique ne va pas disparaître du jour au lendemain », renchérit John Ross, de l’église St John.

L’aide gouvernementale est « indispensable » pour aider à payer les factures, les loyers, souligne Radha Muthiah.

En 2019, il y avait 34 millions de personnes dans la pauvreté aux Etats-Unis.

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Europe

Le Premier ministre espagnol annonce des élections législatives anticipées le 23 juillet

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Le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez a annoncé lundi la convocation surprise d’élections législatives anticipées le 23 juillet en Espagne, au lendemain d’une déroute sans appel de la gauche face aux conservateurs lors d’un double scrutin municipal et régional.

Lors d’une allocution télévisée, Pedro Sanchez a annoncé avoir communiqué au roi Felipe VI, le chef de l’Etat, sa « décision de (…) dissoudre le Parlement et de procéder à la convocation d’élections générales » qui se tiendront « le dimanche 23 juillet ».

Ces élections se tiendront donc durant le semestre de présidence espagnole du Conseil européen, qui commencera le 1er juillet. Les législatives devaient initialement se tenir à la fin de l’année à une date qui n’avait pas encore été fixée. « J’ai pris cette décision à la vue des résultats des élections d’hier », a dit Pedro Sanchez, la mine grave, depuis le palais de la Moncloa, siège du gouvernement espagnol.

« Comme président du gouvernement et comme secrétaire du Parti socialiste, j’assume les résultats (de dimanche) et je pense qu’il est nécessaire de donner une réponse et de soumettre notre mandat démocratique à la volonté populaire », a-t-il ajouté.

Pedro Sanchez préside le gouvernement espagnol depuis juin 2018. Il avait alors chassé du pouvoir le conservateur Mariano Rajoy grâce au dépôt d’une motion de censure suite à la condamnation du PP par la justice dans un méga-procès pour corruption. Il gouverne depuis janvier 2020 en coalition avec la gauche radicale de Podemos. Son parti a subi une très lourde défaite lors des élections municipales et régionales de dimanche en Espagne, qui augure mal de son maintien au pouvoir.

Le PP obtient le plus grand nombre de voix aux municipales

Le chef du gouvernement sortant de la Cantabrie (nord de l’Espagne), Miguel Ángel Revilla, chef d’un petit parti régionaliste allié aux socialistes, a parlé d’une « marée de droite », à la fois du Parti populaire (PP), principal parti de l’opposition de droite d’Alberto Núñez Feijóo et de Vox, le parti d’extrême-droite Vox, déjà troisième force politique au Parlement. Le chef du gouvernement socialiste de l’Aragón, Javier Lambán, est allé jusqu’à évoquer un « tsunami » qui a emporté « la muraille » érigée par les socialistes. Tous deux ont été battus.

Le PP, qui avait fait de ces élections locales et régionales un référendum national sur la politique de Pedro Sánchez, a pratiquement atteint tous ses objectifs.

Il a d’abord recueilli le plus grand nombre de voix aux municipales, plus de 7 millions (31,5%), soit quelque deux millions de plus qu’il y a quatre ans, contre moins de 6,3 millions (28,1%) pour le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de M. Sánchez.

Surtout, selon la Télévision publique TVE et le quotidien El País, le PP a conquis au moins six des dix régions jusqu’alors dirigées (directement ou au sein d’une coalition) par le PSOE : la Communauté valencienne (est), quatrième du pays par la population, l’Aragon (centre), l’Extrémadure (ouest), les Baléares (est), la Cantabrie et la Rioja (nord).

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Espagne : très lourde défaite du parti socialiste lors des élections municipales et régionales

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A l’approche des élections législatives, le parti de gauche du Premier ministre Pedro Sánchez a connu une débâcle lors des élections locales de dimanche.

A six mois des élections législatives, le parti socialiste du Premier ministre Pedro Sánchez a subi une très lourde défaite lors des élections municipales et régionales, dimanche 28 mai, en Espagne, qui augure mal de son maintien au pouvoir à la fin de l’année.

Le chef du Parti populaire (PP), principal parti de l’opposition de droite, Alberto Núñez Feijóo, a immédiatement annoncé « un nouveau cycle politique ». Le PP a fait dimanche « un pas de géant » sur la route devant conduire Alberto Núñez Feijóo au poste de Premier ministre à la fin de l’année, a renchéri le président du gouvernement d’Andalousie, Juan Manuel Moreno Bonilla, un dirigeant du parti.

Le PP a d’abord recueilli le plus grand nombre de voix aux municipales, plus de 7 millions (31,5%), soit quelque deux millions de plus qu’il y a quatre ans, contre moins de 6,3 millions (28,1%) pour le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Surtout, selon la Télévision publique TVE et le quotidien El País, le PP a conquis au moins six des dix régions jusqu’alors dirigées (directement ou au sein d’une coalition) par le PSOE : la Communauté valencienne (est), quatrième du pays par la population, l’Aragon (centre), l’Extrémadure (ouest), les Baléares (est), la Cantabrie et la Rioja (nord).

Mais outre le PP, l’autre grand vainqueur est le parti d’extrême-droite Vox, déjà troisième force politique au Parlement, qui, avec plus de 1,5 million de voix aux municipales (7,19%), a doublé son score en quatre ans et effectué une poussée spectaculaire dans de nombreux parlements régionaux. Les sondages annonçaient tous une victoire de la droite à ce double scrutin municipal et régional, mais personne ne s’attendait à ce que le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Pedro Sánchez subisse de telles pertes.

Les élections de dimanche portaient sur la totalité des 8 131 municipalités, soit 35,5 millions d’électeurs, ainsi que les assemblées de 12 des 17 régions autonomes que compte le pays. Quelque 18,3 millions d’électeurs étaient concernés par ce deuxième vote. Ce double scrutin était considéré comme une répétition générale avant les élections législatives, dont la date exacte n’est pas encore connue.

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Un passager ouvre la porte d’un avion en plein atterrissage car « il étouffait »

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L’ouverture inopinée de cette porte a provoqué des difficultés respiratoires chez certains passagers, qui ont été transportés à l’hôpital.

Un passager d’un avion d’Asiana Airlines a ouvert une issue de secours en plein atterrissage, a annoncé la compagnie sud-coréenne. Cette dernière a précisé que l’appareil s’est posé sans encombre mais que des passagers ont été hospitalisés.

L’incident s’est produit au moment où l’Airbus A321-200, à bord duquel se trouvaient près de 200 passagers, approchait de la piste de l’aéroport international de Daegu. L’appareil était à environ 200 m du sol quand un passager assis près de l’issue de secours « a ouvert la porte manuellement en actionnant le levier ». Interpellé par la police de Daegu pour interrogatoire, l’homme a expliqué qui ‘il était « dans un état de stress après avoir perdu récemment son emploi » et sentait qu’il « étouffait à l’intérieur de la cabine ».

Sur une courte vidéo de l’incident diffusée par l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, on peut voir le vent s’engouffrer dans la porte ouverte en plein vol, les appuis-tête en tissu et les cheveux des passagers partant dans tous les sens, tandis que certains poussent des cris. Une autre vidéo partagée sur les réseaux sociaux montre des passagers assis dans la rangée de l’issue de secours, à côté de la porte ouverte, secoués par des vents violents.

L’ouverture inopinée de cette porte a provoqué des difficultés respiratoires chez certains passagers, qui ont été transportés à l’hôpital après l’atterrissage, a précisé Asiana Airlines, ajoutant qu’aucun blessé grave ou dégât important n’est à déplorer. Yonhap a fait état de neuf personnes hospitalisées.

« C’était le chaos. Des gens près de la porte semblaient s’évanouir un par un et le personnel de bord sollicitait les médecins à bord en passant des annonces, pendant que d’autres couraient dans l’allée en panique », a raconté un passager de 44 ans, toujours à l’agence Yonhap. « Je croyais que l’avion allait exploser. Je pensais que j’allais mourir comme ça ».

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