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La chute du gouvernement néerlandais : Wilders claque la porte sur fond de crise migratoire

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L’extrême droite néerlandaise provoque l’implosion de la coalition au pouvoir, plongeant le pays dans l’incertitude politique à quelques semaines d’un sommet international crucial.

Le paysage politique néerlandais vient de basculer. Le dirigeant du Parti pour la Liberté (PVV), Geert Wilders, a précipité la chute du gouvernement en retirant ses ministres de la coalition, invoquant des désaccords irréconciliables sur la politique migratoire. Cette décision ouvre une période d’instabilité institutionnelle dans cette nation clé de l’Union européenne, alors que l’extrême droite gagne du terrain sur le continent.

La rupture intervient après l’échec des négociations autour d’un plan visant à durcir considérablement les conditions d’accueil des demandeurs d’asile. Wilders, dont la formation avait créé la surprise en remportant les législatives de 2023, dénonce l’inaction du cabinet sur ce dossier. « Impossible de cautionner plus longtemps cette inertie », a-t-il déclaré, annonçant le retrait immédiat de son parti de l’exécutif.

Les réactions politiques témoignent de la gravité de la crise. Les partenaires de coalition ont vivement critiqué cette décision, qualifiée d' »irresponsable » par les libéraux du VVD, qui redoutent une percée des forces progressistes en cas de scrutin anticipé. Les analystes estiment qu’un retour aux urnes avant l’automne est improbable, la procédure électorale nécessitant près de trois mois de préparation.

Le contexte international ajoute à l’urgence de la situation. Les Pays-Bas doivent accueillir prochainement un sommet de l’OTAN, un rendez-vous stratégique qui requiert habituellement une stabilité gouvernementale. Parallèlement, les sondages placent toujours le PVV en tête des intentions de vote, bien que son avance se réduise face à une alliance écologiste et sociale-démocrate en progression.

Cette crise révèle les fractures persistantes du système politique local, où aucun mouvement ne peut gouverner seul. Wilders, souvent comparé à Donald Trump pour ses positions radicales et son style provocateur, avait dû renoncer à briguer la tête du gouvernement en 2023 faute de soutiens suffisants. Son ultimatum sur la question migratoire – incluant des mesures controversées comme l’expulsion des binationaux condamnés – avait été jugé inapplicable par des experts juridiques, alimentant les spéculations sur une manœuvre destinée à provoquer des élections.

Avec l’effritement du Nouveau Contrat Social, quatrième parti de la coalition, et des relations tendues avec le VVD, la reconstitution d’une majorité s’annonce particulièrement complexe. L’épisode confirme la difficulté des formations traditionnelles à contenir l’influence grandissante des populistes en Europe, sur fond de polarisation autour des questions identitaires.

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