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La Chine s’engage à la neutralité carbone d’ici 2060, une première

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Pour la première fois, la Chine s’est fixé mardi un objectif de neutralité carbone, à l’horizon 2060, une décision qui renforce l’accord de Paris sur le climat et accentue le contraste avec l’attitude de retrait climatique des États-Unis sous Donald Trump.

L’annonce surprise a été faite par le président chinois Xi Jinping dans un discours à l’Assemblée générale de l’ONU, qui se tient de façon virtuelle cette année.

« Nous avons comme objectif de commencer à faire baisser les émissions de CO2 avant 2030, et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2060 », a déclaré le président Xi.

Pékin va accroître ses engagements climatiques dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat, a-t-il dit. Ces engagements sont librement fixés par chaque pays signataire mais ils les engagent, et ils sont censés être régulièrement revus à la hausse. Le prochain cycle de relèvements est jugé crucial pour infléchir réellement la courbe mondiale des émissions de carbone et limiter le réchauffement de la planète.

« Tous les pays doivent prendre des mesures décisives pour honorer cet accord », a encore déclaré Xi Jinping, soulignant implicitement que les États-Unis, deuxième émetteur de la planète, allaient s’en retirer en novembre, selon une décision de Donald Trump.

La Chine était déjà largement sur la bonne trajectoire pour faire plafonner ses émissions avant 2030 (le « pic », dans le jargon climatique).

Quant à l’objectif de 2060, il est moins ambitieux que la date de 2050 qui a été adoptée par des dizaines de petits pays et quelques grands, dont ceux de l’Union européenne, mais il a été salué par plusieurs experts comme un pas majeur pour redonner de la vie à l’accord de Paris.

« Le diable est dans les détails et la Chine devra fixer des objectifs spécifiques à court terme, ainsi qu’une date de pic plus rapprochée, mais la voie prise par la Chine pour un avenir à zéro carbone se précise », a salué Helen Mountford, vice-présidente du World Resources Institute.

Jean-Pascal van Ypersele, climatologue belge et ancien vice-président du Giec, le groupe d’experts climat de l’ONU, dit à l’AFP que l’annonce est « très importante », mais prévient que la Chine devra être « cohérente » et arrêter de financer des centrales au charbon ou d’autres infrastructures aux énergies fossiles en Afrique.

Suspense aux Etats-Unis

Réduire à zéro les rejets nets de carbone dans l’atmosphère d’ici le milieu du siècle est indispensable pour limiter à 1,5°C le réchauffement de la planète, par rapport à la fin du XIXe siècle, ont conclu les experts climat de l’ONU dans un rapport de référence en 2018.

« C’est sans doute la plus proche date réaliste pour la Chine », convient Neil Hirst, chercheur à l’Imperial College London, à propos de 2060. « C’est un grand défi qui impliquera l’arrêt ou la rénovation d’un grand nombre de centrales à énergies fossiles relativement modernes », pointe-t-il.

La déception des experts vient de ce que la Chine n’a pas avancé la date pour le « pic » des émissions carbone, la date de 2030 étant assurée d’être tenue en raison de la croissance rapide des énergies renouvelables dans le pays.

Dans son propre message à l’ONU, le président américain a accusé la Chine de « jeter des millions et des millions de tonnes de plastique et de déchets dans les océans » et d’autres violations environnementales, et il s’est vanté que les émissions de CO2 américaines se soient réduites l’an dernier.

C’est vrai, mais loin d’être suffisant. Donald Trump, en retirant son pays de l’accord et en démolissant plusieurs piliers du plan climatique de Barack Obama, a considérablement ralenti les progrès des États-Unis. Cela n’a été que partiellement compensé par un mouvement d’initiatives et de réglementations au niveau des États et des villes.

L’ambassadeur chinois à l’ONU, Zhang Jun, a répondu que les États-Unis n’avaient de leçon à donner à personne: « Ce sont eux qui n’ont pas ratifié le protocole de Kyoto, eux qui sont sortis de l’accord de Paris. »

L’avenir de l’accord de 2015 sera en partie déterminé par l’élection présidentielle américaine du 3 novembre. Le candidat démocrate, Joe Biden, a promis de redevenir signataire, et d’atteindre la neutralité carbone en 2050.

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Gaspillage alimentaire: face à l’ampleur du phénomène dans le monde, l’ONU appelle à agir

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Gaspillage alimentaire: face à l'ampleur du phénomène dans le monde, l'ONU appelle à agir

L’Organisation des Nations unies pour l’environnement sonne l’alarme face à la crise du gaspillage alimentaire dans le monde, appelant à des mesures urgentes pour contrer ce phénomène. Un rapport publié révèle que 1,05 milliard de tonnes de nourriture ont été gaspillées en 2022, représentant un cinquième de tous les aliments disponibles pour les consommateurs.

Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les ménages sont les principaux responsables de ce gaspillage, ayant gâché 631 millions de tonnes de nourriture en 2022, suivi par le secteur de la restauration (290 millions de tonnes) et le secteur de la vente au détail (131 millions de tonnes).

Ce gaspillage a un impact significatif sur l’environnement et la société, souligne Clémentine O’Connor de l’ONU environnement, en contribuant aux émissions de gaz à effet de serre, notamment de méthane, responsable de l’augmentation des températures mondiales. De plus, ces pertes représentent 940 milliards de dollars de pertes économiques annuelles, alors que près de 783 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde.

Richard Swannel de l’ONG britannique Wrap souligne que le gaspillage alimentaire n’est pas seulement un problème des pays riches, mais concerne également les pays à faible revenu, avec seulement 7 kg de différence de gaspillage par personne et par an entre les deux catégories. Des exemples de réussite, tels que la réduction de 31 % du gaspillage alimentaire au Japon et de 18 % au Royaume-Uni, démontrent qu’une action concertée peut apporter des résultats positifs.

Le PNUE insiste sur la nécessité d’une action immédiate, soulignant que seul un nombre limité de pays dispose de données consolidées sur le gaspillage alimentaire. Malgré les engagements pris en 2022 par les pays du monde entier pour réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2030, davantage d’efforts sont nécessaires pour atteindre cet objectif.

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Julian Assange obtient un nouveau répit pour contester son extradition

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Julian Assange obtient un nouveau répit pour contester son extradition

La Haute Cour de Londres a accordé à Julian Assange un sursis supplémentaire dans sa lutte contre son extradition vers les États-Unis. Les magistrats ont donné trois semaines au gouvernement américain pour fournir des garanties sur la procédure judiciaire entourant le fondateur de WikiLeaks en cas d’extradition.

Cette décision fait suite à un recours de M. Assange, qui souhaitait une ultime audience en appel pour contester son extradition. Les magistrats britanniques ont exigé des garanties de la part des États-Unis, notamment concernant le traitement de M. Assange en tant que ressortissant australien, l’assurance qu’aucune peine de mort ne serait requise à son encontre, ainsi que sa protection en vertu du premier amendement de la Constitution américaine, garantissant la liberté d’expression.

Si ces garanties ne sont pas jugées suffisantes par la justice britannique, une nouvelle audience sera organisée pour débattre à nouveau de la légitimité de la demande d’appel de Julian Assange. En revanche, si les garanties sont considérées comme valables, l’audience en appel aura lieu et une décision sera prise sur le fond de l’affaire.

Cette décision accorde à Julian Assange quelques semaines de répit et lui offre une nouvelle opportunité de se défendre. Cependant, une extradition reste possible à l’issue de cette procédure. En cas d’extradition, M. Assange pourra encore faire appel devant la Cour européenne des droits de l’homme.

La justice américaine poursuit Julian Assange pour avoir publié plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines à partir de 2010, en partenariat avec plusieurs médias internationaux, dont Le Monde. Parmi ces documents, une vidéo montrait des civils, dont des journalistes, tués par un hélicoptère de combat américain en Irak en 2007.

Julian Assange avait été arrêté par la police britannique en 2019 après sept ans passés à l’ambassade d’Équateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans une affaire d’enquête pour viol, classée sans suite la même année.

Des voix se sont élevées pour exhorter le président américain Joe Biden à abandonner les dix-huit chefs d’accusation retenus contre Julian Assange, qualifiés d’espionnage, durant le mandat de Donald Trump. La santé de M. Assange, détenu depuis cinq ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres, suscite également des préoccupations, certains craignant un risque de suicide en cas d’extradition.

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Sénégal : Bassirou Diomaye Faye, le candidat de la « rupture », remporte la présidentielle

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Sénégal : Bassirou Diomaye Faye, le candidat de la « rupture », remporte la présidentielle
Sénégal : Bassirou Diomaye Faye, le candidat de la « rupture », remporte la présidentielle

Libéré de prison il y a dix jours seulement, le vainqueur de la présidentielle a assuré lors de sa première déclaration officielle que son pays resterait « l’allié sûr et fiable » de tous les partenaires étrangers « respectueux ». Emmanuel Macron lui a adressé ses vœux de réussite.

Les rues de Dakar ont été le théâtre d’une explosion de joie lorsque les premières tendances de l’élection présidentielle ont été annoncées, révélant la victoire du candidat de l’opposition, Bassirou Diomaye Faye. Les partisans de l’opposition ont célébré cette victoire avec enthousiasme, tandis que le candidat de la majorité, Amadou Ba, a reconnu sa défaite.

Amadou Ba, lors d’une déclaration à ses partisans au siège de l’Alliance pour la République, avait exprimé son espoir d’un second tour. Cependant, dès le lendemain matin, les médias sénégalais ont unanimement proclamé la victoire écrasante de Bassirou Diomaye Faye. Plusieurs autres candidats, y compris d’anciens rivaux politiques, ont également félicité le vainqueur.

La défaite du camp présidentiel constitue un revers significatif, les résultats indiquant une large défaite dans toutes les grandes villes du pays. Cette défaite est interprétée comme un vote de sanction contre les 12 années de pouvoir de Macky Sall, marquées par des promesses non tenues et des scandales de corruption.

Le scrutin s’est déroulé dans le calme, avec une participation estimée à plus de 61 % selon la société civile. Les Sénégalais, impatients de voter après plusieurs reports, ont exprimé leur satisfaction quant à la conduite pacifique du processus électoral.

Bassirou Diomaye Faye, relativement peu connu jusqu’à son arrestation en mai 2023, devient ainsi le cinquième président du Sénégal et le plus jeune jamais élu. Son élection intervient dans un contexte de grandes attentes de la population, en particulier des jeunes, pour un changement significatif dans le pays.

Le nouveau président a promis de ne jamais trahir les Sénégalais et s’est engagé à œuvrer pour un allègement du coût de la vie et une refondation des institutions. Son défi principal sera de réconcilier une nation divisée après des années de tensions politiques.

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