Nous rejoindre sur les réseaux

Monde

Kirghizstan: le président se dit en contrôle du pays après une nuit d’émeutes

Article

le

kirghizstan:-le-president-se-dit-en-controle-du-pays-apres-une-nuit-d’emeutes

Le président kirghiz a affirmé mardi contrôler le pays, après une nuit de violences post-électorales qui ont vu les manifestants d’opposition envahir le siège du gouvernement et libérer le grand rival du chef de l’Etat de prison.

Sooronbaï Jeenbekov « contrôle la situation et a exprimé sa confiance que les forces politiques vont placer l’intérêt du pays au-dessus des leurs », a indiqué la présidence, avant de laisser entendre que les résultats des législatives, à l’origine des heurts, pourraient être revus.

Le dirigeant a assuré ensuite dans un communiqué n’avoir sciemment pas donné l’ordre d’ouvrir le feu sur les manifestants qui dans la nuit de lundi à mardi ont pris d’assaut une série de bâtiments officiels, dont le siège du gouvernent, surnommé la Maison Blanche, où les bureaux ont été partiellement saccagés.

« J’ai ordonné aux forces de l’ordre de ne pas ouvrir le feu et de ne pas faire couler le sang », a déclaré Sooronbaï Jeenbekov, en assurant que « toutes les mesures ont été prises pour empêcher une aggravation de la situation ».

Il a également affirmé avoir demandé à la Commission électorale centrale d' »examiner soigneusement toutes les violations et, si nécessaire, d’annuler les résultats des élections » législatives remportées par des partis pro-présidentiels.

Ces déclarations interviennent aussi après que les manifestants ont libéré de prison Almazbek Atambaïev, l’ex-président et ancien allié devenu rival de M. Jeenbekov.

La rue réplique

Il était détenu dans la prison des services de sécurité, après une condamnation à onze ans de réclusion, et était dans l’attente d’un nouveau procès pour organisation de troubles massifs et meurtre, des accusations liées à son interpellation dans la violence en 2019 qui avait déjà menacé de déstabiliser le pays.

Plusieurs autres figures politiques détenues ont été libérées par les manifestants dans la nuit de lundi à mardi.

Ces émeutes rappellent celles de 2005 et 2010 qui s’étaient muées en révolution, émaillées de pillages, chassant du pouvoir les autorités en place, accusées de corruption et de dérive autoritaire.

Les législatives de dimanche et leurs résultats controversés ont fait descendre des milliers de détracteurs du pouvoir dans les rues de la capitale lundi.

Puis dans la nuit, des affrontements avec la police ont éclaté après que les forces anti-émeutes ont voulu disperser les protestataires à l’aide de grenades assourdissantes, de gaz lacrymogènes et canons à eau.

La rue a alors répliqué avec des pavés et d’autres projectiles, se protégeant de policiers avec notamment des poubelles en feu.

Au moins 120 personnes ont été hospitalisées à la suite de ces heurts, mais aucun mort n’est à déplorer, selon le ministère de la Santé.

Achat de voix

Adil Tourdoukov, un allié de M. Atambaïev, a dit que la libération de l’ex-président s’est elle faite « sans violences », et que les forces présentes n’avaient pas opposé de résistance.

Les manifestants réclament la démission de Sooronbaï Jeenbekov et la tenue de nouvelles élections après que celles de dimanche ont vu deux partis favorables au chef de l’Etat dominer le scrutin.

La manifestation, qui s’était déroulée dans le calme à l’origine, avait été organisée lundi à l’appel de cinq partis politiques qui avaient échoué à atteindre le seuil de 7% nécessaire pour entrer au Parlement.

Or avant même le vote, des soupçons d’achats considérables de voix pesaient sur ces élections.

Le chef de la mission de l’OSCE venue observer les élections, Thomas Boserup, avait jugé que ces « allégations crédibles » suscitaient « une inquiétude sérieuse ».

Mardi matin, les partisans de Sadyr Japarov, un homme politique nationaliste libéré de prison dans la nuit, réclamait sa nomination comme Premier ministre.

Des médias locaux annonçaient pour leur part que deux opposants, dont les partis ont échoué à entrer au Parlement, disaient avoir le contrôle des forces de sécurité et du parquet général.

Les autorités du Kirghizstan, pays pauvre de l’Asie centrale ex-soviétique, ont été minées par une série de scandales politico-financiers ces derniers mois. Le pays a aussi été le théâtre en 2010 d’affrontements ethniques meurtriers visant communauté ouzbèke dans le sud kirghize.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Monde

Gaspillage alimentaire: face à l’ampleur du phénomène dans le monde, l’ONU appelle à agir

Article

le

Gaspillage alimentaire: face à l'ampleur du phénomène dans le monde, l'ONU appelle à agir

L’Organisation des Nations unies pour l’environnement sonne l’alarme face à la crise du gaspillage alimentaire dans le monde, appelant à des mesures urgentes pour contrer ce phénomène. Un rapport publié révèle que 1,05 milliard de tonnes de nourriture ont été gaspillées en 2022, représentant un cinquième de tous les aliments disponibles pour les consommateurs.

Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les ménages sont les principaux responsables de ce gaspillage, ayant gâché 631 millions de tonnes de nourriture en 2022, suivi par le secteur de la restauration (290 millions de tonnes) et le secteur de la vente au détail (131 millions de tonnes).

Ce gaspillage a un impact significatif sur l’environnement et la société, souligne Clémentine O’Connor de l’ONU environnement, en contribuant aux émissions de gaz à effet de serre, notamment de méthane, responsable de l’augmentation des températures mondiales. De plus, ces pertes représentent 940 milliards de dollars de pertes économiques annuelles, alors que près de 783 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde.

Richard Swannel de l’ONG britannique Wrap souligne que le gaspillage alimentaire n’est pas seulement un problème des pays riches, mais concerne également les pays à faible revenu, avec seulement 7 kg de différence de gaspillage par personne et par an entre les deux catégories. Des exemples de réussite, tels que la réduction de 31 % du gaspillage alimentaire au Japon et de 18 % au Royaume-Uni, démontrent qu’une action concertée peut apporter des résultats positifs.

Le PNUE insiste sur la nécessité d’une action immédiate, soulignant que seul un nombre limité de pays dispose de données consolidées sur le gaspillage alimentaire. Malgré les engagements pris en 2022 par les pays du monde entier pour réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2030, davantage d’efforts sont nécessaires pour atteindre cet objectif.

Lire Plus

Europe

Julian Assange obtient un nouveau répit pour contester son extradition

Article

le

Julian Assange obtient un nouveau répit pour contester son extradition

La Haute Cour de Londres a accordé à Julian Assange un sursis supplémentaire dans sa lutte contre son extradition vers les États-Unis. Les magistrats ont donné trois semaines au gouvernement américain pour fournir des garanties sur la procédure judiciaire entourant le fondateur de WikiLeaks en cas d’extradition.

Cette décision fait suite à un recours de M. Assange, qui souhaitait une ultime audience en appel pour contester son extradition. Les magistrats britanniques ont exigé des garanties de la part des États-Unis, notamment concernant le traitement de M. Assange en tant que ressortissant australien, l’assurance qu’aucune peine de mort ne serait requise à son encontre, ainsi que sa protection en vertu du premier amendement de la Constitution américaine, garantissant la liberté d’expression.

Si ces garanties ne sont pas jugées suffisantes par la justice britannique, une nouvelle audience sera organisée pour débattre à nouveau de la légitimité de la demande d’appel de Julian Assange. En revanche, si les garanties sont considérées comme valables, l’audience en appel aura lieu et une décision sera prise sur le fond de l’affaire.

Cette décision accorde à Julian Assange quelques semaines de répit et lui offre une nouvelle opportunité de se défendre. Cependant, une extradition reste possible à l’issue de cette procédure. En cas d’extradition, M. Assange pourra encore faire appel devant la Cour européenne des droits de l’homme.

La justice américaine poursuit Julian Assange pour avoir publié plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines à partir de 2010, en partenariat avec plusieurs médias internationaux, dont Le Monde. Parmi ces documents, une vidéo montrait des civils, dont des journalistes, tués par un hélicoptère de combat américain en Irak en 2007.

Julian Assange avait été arrêté par la police britannique en 2019 après sept ans passés à l’ambassade d’Équateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans une affaire d’enquête pour viol, classée sans suite la même année.

Des voix se sont élevées pour exhorter le président américain Joe Biden à abandonner les dix-huit chefs d’accusation retenus contre Julian Assange, qualifiés d’espionnage, durant le mandat de Donald Trump. La santé de M. Assange, détenu depuis cinq ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres, suscite également des préoccupations, certains craignant un risque de suicide en cas d’extradition.

Lire Plus

Monde

Sénégal : Bassirou Diomaye Faye, le candidat de la « rupture », remporte la présidentielle

Article

le

Sénégal : Bassirou Diomaye Faye, le candidat de la « rupture », remporte la présidentielle
Sénégal : Bassirou Diomaye Faye, le candidat de la « rupture », remporte la présidentielle

Libéré de prison il y a dix jours seulement, le vainqueur de la présidentielle a assuré lors de sa première déclaration officielle que son pays resterait « l’allié sûr et fiable » de tous les partenaires étrangers « respectueux ». Emmanuel Macron lui a adressé ses vœux de réussite.

Les rues de Dakar ont été le théâtre d’une explosion de joie lorsque les premières tendances de l’élection présidentielle ont été annoncées, révélant la victoire du candidat de l’opposition, Bassirou Diomaye Faye. Les partisans de l’opposition ont célébré cette victoire avec enthousiasme, tandis que le candidat de la majorité, Amadou Ba, a reconnu sa défaite.

Amadou Ba, lors d’une déclaration à ses partisans au siège de l’Alliance pour la République, avait exprimé son espoir d’un second tour. Cependant, dès le lendemain matin, les médias sénégalais ont unanimement proclamé la victoire écrasante de Bassirou Diomaye Faye. Plusieurs autres candidats, y compris d’anciens rivaux politiques, ont également félicité le vainqueur.

La défaite du camp présidentiel constitue un revers significatif, les résultats indiquant une large défaite dans toutes les grandes villes du pays. Cette défaite est interprétée comme un vote de sanction contre les 12 années de pouvoir de Macky Sall, marquées par des promesses non tenues et des scandales de corruption.

Le scrutin s’est déroulé dans le calme, avec une participation estimée à plus de 61 % selon la société civile. Les Sénégalais, impatients de voter après plusieurs reports, ont exprimé leur satisfaction quant à la conduite pacifique du processus électoral.

Bassirou Diomaye Faye, relativement peu connu jusqu’à son arrestation en mai 2023, devient ainsi le cinquième président du Sénégal et le plus jeune jamais élu. Son élection intervient dans un contexte de grandes attentes de la population, en particulier des jeunes, pour un changement significatif dans le pays.

Le nouveau président a promis de ne jamais trahir les Sénégalais et s’est engagé à œuvrer pour un allègement du coût de la vie et une refondation des institutions. Son défi principal sera de réconcilier une nation divisée après des années de tensions politiques.

Lire Plus

Les + Lus