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Khamenei face au péril existentiel : l’Iran au bord du gouffre

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Le guide suprême iranien, confronté à une escalade militaire sans précédent avec Israël, voit son régime vaciller sous les coups de boutoir d’une crise multidimensionnelle.

Depuis plus de trois décennies, Ali Khamenei règne d’une main de fer sur l’Iran, érigeant un système théocratique résilient face aux soulèvements populaires et aux pressions internationales. Mais l’offensive israélienne massive du 13 juin, ciblant des sites stratégiques iraniens, pourrait marquer un tournant fatal pour le régime. À 86 ans, le leader suprême, affaibli physiquement et politiquement, doit désormais composer avec une menace directe contre sa survie et celle de l’appareil étatique qu’il incarne.

L’attaque israélienne, d’une précision inédite, a décimé une partie de l’élite militaire iranienne, révélant au grand jour les vulnérabilités sécuritaires du pays. Les Gardiens de la Révolution, pilier du régime, ont perdu plusieurs de leurs hauts gradés, tandis que les infrastructures nucléaires ont été touchées. Une humiliation stratégique pour Téhéran, dont la rhétorique anti-israélienne se heurte désormais à une réalité militaire implacable. Benjamin Netanyahu, dans un entretien récent, n’a pas exclu un renversement du pouvoir en place, soulignant le rejet croissant du régime par une large partie de la population.

Pourtant, l’opposition iranienne, fragmentée et en exil, peine à incarner une alternative crédible. Reza Pahlavi, fils du dernier shah, tente de mobiliser les mécontents, mais son influence reste limitée sur le terrain. Dans les rues de Téhéran, c’est la peur qui domine : peur des frappes, peur de la répression, peur d’un avenir incertain. Les Iraniens, épuisés par des années de sanctions et de crises économiques, redoutent une guerre ouverte qui aggraverait encore leurs conditions de vie.

La stratégie de Khamenei, consistant à exporter les conflits loin des frontières nationales via des proxies comme le Hezbollah, montre aujourd’hui ses limites. En provoquant une confrontation directe avec Israël, le régime a commis une erreur tactique majeure, selon les analystes. Les frappes israéliennes, bien plus dévastatrices que les ripostes iraniennes, ont exposé la fragilité d’un pouvoir qui se croyait intouchable.

Avec plus de 200 morts et des centaines de blessés, l’Iran traverse l’une des pires crises de son histoire récente. La question de la succession de Khamenei, déjà latente, devient urgente. Les factions au sein du régime se disputent l’héritage politique, tandis que la population, désenchantée, observe avec anxiété les développements d’un conflit qui pourrait redessiner durablement les équilibres régionaux. Pour le guide suprême, le temps joue désormais contre lui.

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