Monde
Karabakh: 39 morts après 24 heures de combats, pas d’accalmie en vue

Au moins 39 personnes sont mortes en 24 heures dans les combats opposant séparatistes du Nagorny Karabakh, soutenus par l’Arménie, avec l’Azerbaïdjan, selon des bilans annoncés lundi, des affrontements laissant craindre une guerre ouverte entre Bakou et Erevan.
Toutes les puissances régionales et mondiales –Russie, Etats-Unis, France, Iran, UE–, exceptée la Turquie, alliée de Bakou, ont appelé à une cessation immédiate des hostilités.
Le ministère de la Défense du Nagorny Karabakh a reconnu la mort de 32 militaires depuis dimanche matin et le début des hostilités dans la région séparatiste azerbaïdjanaise, peuplée majoritairement d’Arméniens.
Ce territoire échappe au contrôle de Bakou depuis une guerre au début des années 1990 qui avait fait 30.000 morts.
Cinq civils azerbaïdjanais et deux civils arméniens du Nagorny Karabakh ont également succombé, selon des données annoncés dimanche.
Bilan bien plus lourd ?
L’Azerbaïdjan n’a pas annoncé ses pertes militaires.
Le bilan pourrait être bien plus lourd cependant, les deux camps affirmant avoir infligé des centaines de pertes à l’adversaire, diffusant des images des destructions infligées.
Bakou affirme avoir tué 550 soldats ennemis, et Erevan dit en avoir éliminé plus de 200.
Le ministère de la Défense du Nagorny Karabakh a lui indiqué avoir regagné des positions perdues la veille, mais l’Azerbaïdjan a au contraire affirmé avoir fait de nouveaux gains territoriaux.
Les forces armées azerbaïdjanaises « frappent les positions ennemies avec des roquettes, de l’artillerie et l’aviation (…) et ont pris plusieurs positions stratégiques aux abords du village de Talych », a indiqué le ministère de la Défense de ce pays du Caucase qui a dépensé sans compter en armement ces dernières années grâce à sa manne pétrolière.
« L’ennemi recule », a-t-il affirmé.
Il a accusé aussi les forces adverses de bombarder des positions civiles de la localité azerbaïdjanaise de Terter.
Après des semaines de rhétorique guerrière, l’Azerbaïdjan a dit avoir lancé dimanche une « contre-offensive » majeure en réponse à une « agression » arménienne, usant de son artillerie, de blindés et de bombardements aériens sur la province qui lui échappe depuis la chute de l’URSS.
Ces combats, les plus meurtriers depuis 2016, ont provoqué l’inquiétude internationale, la Russie, la France et les Etats-Unis –les trois médiateurs du conflit au sein du Groupe de Minsk– appelant à un cessez-le-feu et à des négociations.
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a accusé son ennemi historique d’avoir « déclaré la guerre au peuple arménien », tandis que le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a lui promis de « vaincre ».
La Turquie a signifié son soutien total à l’Azerbaïdjan, alors qu’Erevan et les séparatistes ont accusé Ankara d’ingérence politique et militaire, estimant que des mercenaires et armements turcs étaient déployés.
« La Turquie combat contre le Nagorny Karabakh, pas que l’Azerbaïdjan. Il y a des hélicoptères turcs, des F-16 et des troupes et mercenaires de différents pays », a affirmé le président de cette république autoproclamée Araïk Haroutiounian dimanche soir.
Loi martiale
Moscou, qui entretient des relations cordiales avec les deux belligérants et représente le grand arbitre régional, a appelé à une cessation immédiate des hostilités, par la voix de Vladimir Poutine.
La Russie reste plus proche de l’Arménie, les deux pays appartenant à la même alliance militaire dominée par Moscou, l’Organisation du traité de sécurité collective.
Tous les efforts de médiation du Groupe de Minsk ont échoué à résoudre ce conflit et des flambées de violences interviennent régulièrement au Nagorny Karabakh, comme en 2016.
Plus rare, en juillet 2020, Arméniens et Azerbaïdjanais se sont affrontés pendant plusieurs jours à leur frontière nord. Cette brève escalade avait aussi donné lieu à des craintes d’un conflit durable et témoigne de tensions grandissantes depuis des mois.
Les deux Etats ont aussi décrété la loi martiale et l’Arménie la mobilisation générale. L’Azerbaïdjan impose un couvre-feu dans toute une partie du pays, notamment la capitale Bakou.
Une guerre ouverte entre les deux pays laisse craindre une déstabilisation grave de la région, en particulier si la Turquie et la Russie, qui ont des intérêts divergents dans le Caucase du Sud, interviennent dans le conflit.
Europe
Conseil de l’UE: le Parlement demande que la Hongrie n’exerce pas sa présidence

Les députés européens ont voté une résolution demandant de repousser la présidence hongroise du Conseil de l’UE. Ils estiment que la Hongrie n’est pas apte à diriger ni à représenter l’Union européenne.
Les députés européens ont adopté une résolution le jeudi 1er juin, avec 442 voix contre 144, appelant les 27 pays membres à reporter la présidence hongroise du Conseil de l’UE. Ils expriment leurs inquiétudes concernant l’État de droit en Hongrie et soulignent l’incapacité présumée du gouvernement hongrois à assumer la présidence, à proposer des compromis, à établir des priorités communes et à représenter l’Union européenne.
C’est pourtant ce que la Hongrie devra faire, d’autant qu’elle prend la présidence le 1er juillet 2024, à une date cruciale, juste après les élections européennes et donc au moment du choix des nouveaux présidents des institutions communes.
Les députés soulignent que l’ordre des présidences semestrielles, bien que fixé des années à l’avance, a déjà été chamboulé plusieurs fois, dernièrement pour cause de Brexit et auparavant pour cause d’adhésion de nouveaux États membres dans l’UE.
Si les 27 refusent de repousser la présidence hongroise, certains députés proposent de faire de ces six mois une plateforme pour l’opposition magyare au Parlement européen, de refuser d’organiser des rencontres ou des conférences de presse avec la présidence et surtout de refuser les négociations informelles sur les textes législatifs et de tout soumettre à de longues procédures de vote.
Europe
Des firmes agrochimiques accusées d’avoir caché la dangerosité de leurs pesticides à l’UE

Des firmes agrochimiques auraient dissimulé certaines études sur pesticides en Europe, mettant en danger le développement du cerveau des consommateurs.
Certaines firmes agrochimiques auraient volontairement caché à l’Union européenne certaines études menées sur les pesticides qu’ils souhaitaient commercialiser sur le continent. Ce sont des chercheurs de l’université de Stockholm qui révèlent ces informations dans la revue Environmental Health ce jeudi 1er juin et notamment les conséquences graves sur le développement du cerveau.
Ces études réalisées par les firmes ont été menées il y a plus de vingt ans pour certaines et, selon les chercheurs suédois, elles auraient pu changer la donne à l’époque, en poussant les régulateurs européens à refuser l’autorisation des produits. Trois insecticides et un fongicide, utilisés notamment sur les cultures de tomates, de fraises, de pomme de terre et d’aubergines, sont concernés.
Testés au début des années 2000 sur des rats de laboratoire – pendant la grossesse des femelles – ces quatre produits ont affecté le cerveau des nouveau-nés, en modifiant leur taille, mais aussi en retardant l’âge de leur maturation sexuelle et leur prise de poids. Ces études ont pourtant bien été transmises aux autorités américaines, mais dans le dossier européen qu’il faut constituer pour l’approbation de la substance, les pièces n’ont pas été fournies.
Le géant de l’agrochimie Bayer, cité par les chercheurs, se justifie en disant que l’Union européenne n’avait pas explicitement demandé les résultats de ces études et qu’elles n’auraient pas eu d’impact, de toute façon, sur l’interdiction des produits. Mais selon les chercheurs suédois qui révèlent l’affaire, quatre études sur les neuf qui ont été omises, auraient pu a minima limiter leur utilisation en jouant sur la quantité autorisée ou sur l’indication des risques encourus.
Pour éviter que cela ne se reproduise, ils suggèrent de recouper les données disponibles sur ces substances à travers le monde, et de sanctionner la rétention d’information sur la toxicité. L’Europe délègue ce pouvoir aux régulateurs nationaux, et à ce jour, aucune amende de ce genre n’a été infligée.
Monde
Défaut de paiement des États-Unis : la Chambre des représentants adopte l’accord sur la dette

Les élus de la Chambre des représentants ont adopté avec une très large majorité le texte visant à relever le plafond de la dette. Le texte doit maintenant être voté au Sénat.
Alors que les États-Unis pourraient se retrouver en défaut de paiement le 5 juin, une première étape vient d’être franchie dans la course pour éviter la banqueroute. En effet, ce mercredi, les élus de la Chambre des représentants ont voté avec une très large majorité le texte visant à relever le plafond de la dette. Le projet de loi a reçu 314 voix en faveur, 165 démocrates et 149 républicains, alors que 117 élus s’y sont opposés, 71 républicains et 46 démocrates.
Pour être adopté, l’accord doit désormais être validé par le Sénat, où il sera soumis au vote « aussi vite que possible », a assuré Chuck Schumer, le chef de la majorité démocrate, afin d’éviter le défaut de paiement.
Joe Biden, ainsi que le chef républicain de la Chambre, Kevin McCarthy, ont tous les deux salué cette adoption du texte. Le président américain a qualifié le vote de « pas en avant essentiel afin de prévenir pour la toute première fois un défaut », tandis que le président de la chambre basse du Congrès a estimé que ce vote « plaçait le citoyen américain en priorité » en réalisant ce « qu’aucune mandature précédente n’avait réussi jusqu’ici » : réduire les dépenses fédérales.
Un compromis qui ne satisfait personne
Fruit de négociations marathon et arraché au forceps pendant le week-end prolongé de Memorial Day, le texte doit avant tout permettre d’éviter que les caisses du pays se retrouvent à sec ce lundi, risquant alors d’amener les États-Unis au défaut de paiement.
C’est pour éviter ce scénario aux répercussions potentiellement catastrophiques pour l’économie américaine que Joe Biden et Kevin McCarthy ont conclu un accord, qui n’a pleinement satisfait personne. Au terme de ces négociations, le président américain avait ainsi résumé : « Aucun camp n’a obtenu tout ce qu’il voulait ». Le projet de loi prévoit notamment la suspension du plafond de la dette jusqu’en 2025, soit après les élections présidentielles, fin 2024.
Dans les deux camps, de nombreuses voix avaient fait savoir qu’elles ne voteraient pas le texte. Chez les républicains, les principales critiques ont émané de l’aile trumpiste, qui réclamait davantage de coupes dans les dépenses. Côté démocrate, des élues comme Pramila Jayapal et Alexandria Ocasio-Cortez refusaient de soutenir un texte « imposé », selon elles, par les républicains
-
CultureEn Ligne 5 jours
Cannes : Justine Triet gagne la Palme d’or et charge le gouvernement
-
OccitanieEn Ligne 2 jours
Face à la Nupes, Carole Delga propose une revitalisation audacieuse de la gauche
-
FranceEn Ligne 2 jours
Perquisition à l’IHU de Marseille : les pratiques de Didier Raoult remises en question
-
PlanèteEn Ligne 7 jours
Interdiction de la navigation près des nids d’oiseaux sur l’étang de Thau
-
CultureEn Ligne 6 heures
Décès : l’humoriste Guillaume Bats est mort à l’âge de 36 ans
-
PolitiqueEn Ligne 3 jours
Éric Coquerel déclare recevable la proposition de loi pour abroger la réforme des retraites
-
EuropeEn Ligne 23 heures
Des firmes agrochimiques accusées d’avoir caché la dangerosité de leurs pesticides à l’UE
-
CultureEn Ligne 2 jours
Palme d’Or : Justine Triet toujours pas félicitée par Emmanuel Macron